Gian Franco Kasper, président de la FIS, appelle Swiss-Ski et le comité d'organisation des courses du Lauberhorn à s'asseoir à la même table. Ils doivent «enfin trouver une solution» au conflit qui les agite depuis trois ans. De son côté, Urs Näpflin, le parton de Wengen, craint pour l'avenir de "ses" courses.
Les deux parties ont porté leur dispute devant le Tribunal arbitral du sport à Lausanne. Ces divergences durent depuis beaucoup trop longtemps, dit le président Kasper, tout en précisant ne pas connaître tous les détails ni le montant des sommes en jeu.
Car c'est évidemment une question de gros sous qui est au centre de la bisbille. Pour rappel, les organisateurs de Wengen réclament davantage d'argent provenant du pool de commercialisation central. En clair, ils veulent plus que les deux millions de francs qu'ils reçoivent annuellement jusqu'ici de la part de la Fédération.
Et pour cause: après plusieurs éditions difficiles, les organisateurs bernois n'ont plus de réserves, comme le confie le parton de Wengen, Urs Näpflin, dans une interview accordée au "Blick" jeudi.
Les réserves ont fondu comme neige au soleil
«Il n'y a plus rien sous le matelas! (ndlr: il n'y a plus de réserves d'argent) Nous en sommes vraiment à un point où nous devons penser à des choses très fondamentales», indique Näpflin.
Mais où sont donc passées ces réserves d'argent? Elles ont fondu en 2017, quand l'annulation de la descente a généré une baisse de recettes d'un demi-million, et l'an passé. Malgré un record de spectateurs, l'édition 2019 s'est bouclée sur un déficit de 270'000 francs.
Se pose alors la question de savoir si les mythiques courses du Lauberhorn - la descente, le slalom et le combiné - sont en danger. Le patron de Wengen ne s'affole pas encore mais reste inquiet. «On ne peut pas le dire comme ça pour les prochaines années, on ne panique pas. Mais nous devons puiser dans des sources de revenus supplémentaires», précise-t-il.
«La FIS ne veut certainement pas perdre Wengen »
Concernant le rapport de force entre les deux parties, Kasper, pour sa part, estime que Swiss-Ski est dans une bonne position. «Mais Wengen, avec la force de sa tradition, l'est également.» Le Grison craint que le conflit ne finisse par ne faire que des perdants. Le TAS pourrait prochainement se prononcer. «Je lance un appel pour que Swiss-Ski et le comité d'organisation de Wengen s'efforcent de trouver une solution ensemble.»
Gian Franco Kasper tient à être clair. «La FIS ne veut certainement pas perdre Wengen comme étape de la Coupe du monde. Le Lauberhorn est l'une de nos courses les plus connues. Tout le reste, ce sont des bêtises.»
La possibilité de remplacer le Lauberhorn par Zermatt, telle qu'évoquée dans certains médias - notamment dans l'interview d'Urs Näpflin -, n'est pas crédible, selon le président Kasper. C'est une «illusion» de Swiss-Ski que de pouvoir soudainement proposer une descente à Zermatt. Si le Lauberhorn devait disparaître du calendrier, il serait plus probable que la course soit remplacée dans une autre station à l'étranger, a encore averti le Grison.