Fabio Celestini «CC m'a dit que l’équipe n'avait pas les mêmes valeurs que moi»

ATS

15.3.2024 - 14:11

L'entraîneur du FC Bâle Fabio Celestini, qui vient de prolonger jusqu’en 2026 avec le club rhénan, a déjà un large vécu dans le football. Le Vaudois, qui se sent davantage chez lui en Espagne qu'en Suisse, accorde beaucoup d'importance à l'authenticité.

Fabio Celestini avait brièvement entraîné le FC Sion entre 2022 et 2023.
Fabio Celestini avait brièvement entraîné le FC Sion entre 2022 et 2023.
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ATS

Après Lausanne, Lugano, Lucerne et Sion, Fabio Celestini a posé ses valises à Bâle, la cinquième étape de son parcours d'entraîneur en Suisse. Il apprécie à quel point les gens de la région bâloise sont attachés au club, même si cela implique de grandes responsabilités, explique-t-il dans un entretien avec Keystone-ATS.

La pression est actuellement d'autant plus grande que les Bâlois sont très en deçà de leurs propres exigences. Lorsque Celestini a pris ses fonctions fin octobre, l'équipe était dernière du classement avec cinq points en onze matches et cinq unités de retard sur l'avant-dernier, Stade Lausanne-Ouchy.

Une «grande différence»

Lors des quatorze premiers matches de championnat sous sa direction, les Rhénans ont récolté 26 points. Une place dans le top 6 et une participation au Championship Group semblaient alors à nouveau envisageables.

Mais les trois dernières défaites consécutives, y compris l'échec aux tirs au but en quart de finale de la Coupe contre Lugano, ont contraint les Bâlois, désormais neuvièmes, à se replier vers l'arrière. Pour Celestini, il y a toutefois une «grande différence» par rapport à la situation à son arrivée.

«Nous avions alors un pied en Challenge League», se souvient-il. Une situation difficile à gérer pour une jeune équipe (la deuxième plus jeune de Super League), dans un club qui ne s'était pas retrouvé dans cette situation depuis longtemps.

Les enfants comme thérapie

A Bâle, Celestini apporte aussi sa grande expérience de joueur. De 2000 à 2010, il a évolué en France et en Espagne, notamment sous les couleurs de Marseille. Il a aussi porté le maillot de l'équipe de Suisse à 35 reprises. Après la fin de sa carrière, Celestini est resté fidèle à son sport de coeur. «Je ne peux pas vivre sans le football, c'est ma passion», souffle-t-il.

Le fait d'avoir commencé par entraîner des enfants lui a toutefois fait du bien. «Les enfants de cinq ou six ans viennent toujours avec du plaisir. Il n'y a pas de polémique, pas de négativité. C'était une sorte de thérapie pour moi, car j'étais un peu fatigué après mes années de professionnalisme», raconte le Vaudois.

Pour lui, le plus important dans son travail est d'être authentique, «sinon, tu n'as aucune crédibilité», affirme-t-il. Le natif de Lausanne assume ses choix avec une conviction totale, au point de toujours répondre par la négative lorsqu'on lui demande après un match s'il aurait pu faire d'autres choix.

Le café avec Constantin

Si quelqu'un a une opinion différente de la sienne, cela ne lui pose aucun problème. Ce qui lui pose problème en revanche, c'est si quelqu'un ne dit pas la vérité. «Je suis transparent, honnête et j'ai une forte personnalité», explique Celestini. C'est exactement ce qu'il exige de ses interlocuteurs. Il apprécie donc particulièrement la collaboration avec le fougueux président David Degen, qui dit toujours sans détour ce qui lui passe par la tête.

Il a également une bonne opinion de Christian Constantin, bien qu'il ait été licencié de Sion après seulement six matches la saison dernière. «Il m'a dit que l'équipe n'avait pas les mêmes valeurs que moi et que cela ne pouvait donc pas fonctionner. Nous avons cependant passé de très bons moments ensemble, nous buvions le café tous les vendredis», raconte Celestini.

Bien qu'il soit né à Lausanne, Fabio Celestini considère l'Espagne comme sa maison. «Honnêtement, je ne sais pas pourquoi», lâche-t-il. Mais lorsqu'il atterrit à Madrid, où il a vécu pendant ses cinq années passées à Getafe, il ressent une sensation comme nulle part ailleurs. «C'était une période fantastique sur le plan sportif», confie-t-il.

Fabio Celestini veut revivre une telle expérience à Bâle, où son contrat qui expirait à la fin de la saison vient d'être prolongé jusqu'en 2026. Mais d'abord, c'est la lutte contre la relégation qui est à l'ordre du jour, avec la réception samedi de Winterthour.