Alex Frei a connu un début d'année mitigé à la tête du FC Bâle. Dans un entretien accordé à Keystone-ATS, il évoque la notion de couteau sous sa gorge, le manque de constance et la jeunesse comme alibi qui s'effrite. Et explique pourquoi il est malgré tout fier de son équipe.
Le FCB a renoué avec la victoire en accédant aux quarts de finale de la Coupe de Suisse cette semaine. Cette jeune équipe, jusqu'ici inconstante, peut-elle maintenant enchaîner? Samedi, elle se rendra à nouveau chez les Grasshoppers en Super League pour le match de la confirmation. Entre les deux rencontres au Letzigrund, Alex Frei s'est exprimé sur quelques points sensibles de la structure bâloise, qui n'a pas été suffisamment consolidée jusqu'à présent.
A propos de la victoire 5-3 en Coupe:
«En raison de la situation, je suis incroyablement fier que mes joueurs aient pu réagir de la sorte. Ils ont été récompensés pour l'immense effort fourni. L'année dernière, le FCB a été éliminé en huitièmes de finale, maintenant l'équipe est en quarts de finale. Et elle est toujours en lice en Conference League. En Super League, nous sommes un peu à la traîne, mais je suis quand même fier, je tiens à le souligner. Pour moi, le plus important c'est que l'on voit une évolution alors qu'on est sous pression. J'ai également insisté sur ce point à plusieurs reprises auprès des joueurs. Le résultat était-il juste au vu du déroulement du match? Nous avons en tout cas été très efficaces cette fois-ci, et nous n'aurions pas pu nous plaindre d'un score de 4-4. La seule chose que je n'ai pas appréciée, c'est que nous avons laissé échapper deux fois en l'espace de quelques minutes une avance de deux buts que l'on croyait rassurante».
Sur l'évolution de l'équipe:
«Je lis dans la presse qu'il n'y aurait pas de projet de jeu, pas de développement. Mais je vois les joueurs tous les jours et je vois très bien une évolution. Je vois où un joueur en était à son arrivée l'été dernier, et je vois où il se situe maintenant. Il y a des joueurs qui ont évolué plus rapidement, et d'autres qui ont besoin de plus de temps. C'est tout à fait normal. Seulement, à un moment donné, la jeunesse ne doit plus servir d'alibi. A un moment donné, tu dois avoir une certaine constance dans tes performances».
Sur les fluctuations des performances:
«Oui, nous avons des hauts et des bas, à intervalles réguliers. Cela ne me surprend pas et ne me désespère pas. Je ne me demande pas si nous ne pouvons pas être efficaces, mais plutôt à quelle régularité nous pouvons l'être. Si nous ne marquons pas assez de buts, je ne commence pas à douter, mais je cherche des réponses à la question de savoir pourquoi nous ne marquons pas de buts».
Sur le fait que l'équipe a le couteau sous la gorge:
«Je pense plutôt que l'entraîneur a le couteau sous la gorge, non pas l'équipe. La différence avec le match contre Lucerne (2-3), c'est que nous avons été impitoyablement efficaces contre GC. A mon avis, nous avions aussi fait une super première mi-temps contre Lucerne, mais là, nous n'avions pas été suffisamment efficaces».
Sur sa situation:
«Je ne suis pas complètement idiot. Et pour être honnête, je suis surpris que vous les médias posiez cette question. Vous écrivez pourtant que j'ai le couteau sous la gorge. Que des questions soient posées est compréhensible et en partie justifié, car nous sommes à la traîne dans le championnat. J'essaie donc de me montrer prévenant et empathique, et de ne pas m'emporter. En même temps, je vous demande de comprendre que ce n'est pas facile pour un entraîneur qui n'est pas là depuis longtemps. En tout cas, je n'ai pas le couteau de David Degen (président du Conseil d'administration) sous la gorge, ni celui de Heiko Vogel (directeur sportif)».
Sur le (manque d')identification au club:
«Je ne vois pas cela de manière aussi dramatique. Le FCB a été gâté à cet égard à certaines époques, et il faut maintenant recréer l'identification. Cela ne se fait pas en appuyant sur un bouton, mais tu peux transmettre l'identification, entre autres en donnant l'exemple».