Le FC Sion ne s'en cache pas: il veut s'inspirer de l'évolution récente de Servette, qui est redevenu une des meilleures formations du pays. Mais il lui reste encore du travail pour rivaliser avec les Grenat.
Cinq minutes au début de chaque mi-temps. C'est ce qu'il a fallu à Servette pour faire la différence dans ce premier derby du Rhône de la saison (3-0). Deux buts marqués au meilleur des moments, le premier (Crivelli, 5e) pour prendre confiance, le deuxième (Kutesa, 50e) pour assommer des Sédunois qui venaient de manquer une balle d'égalisation.
«La défaite est logique»
«Servette est une équipe beaucoup plus mature que nous. Ils ont marqué dans les moments importants et ont été bien plus solides», confirme Didier Tholot, lucide à l'heure de la conférence de presse d'après-match. «La défaite est logique, on ne va pas la contester.»
L'entraîneur du FC Sion regrette la timidité offensive de ses joueurs, qui se sont souvent retrouvés sans solution face au bloc bas grenat. «Quand il aurait fallu centrer, on n'a pas centré, quand il aurait fallu tirer on n'a pas tiré. On n'est pas assez bons offensivement pour gagner ce genre de matches», soupire le technicien français.
Son homologue Thomas Häberli certifie pourtant que ce n'était pas une volonté tactique de laisser le ballon aux Valaisans. «C'était surtout dû à la qualité de Sion», assure-t-il. Mais il apparaît clair que l'ouverture du score rapide de Crivelli a permis aux Grenat de limiter la prise de risques.
Recherche premier but désespérément
Une ouverture du score que Didier Tholot recherche désespérément. La dernière fois que les Valaisans ont marqué les premiers en Super League, ils ont gagné le match. C'était le 10 août face à Winterthour (2-0), la dernière victoire en date du néo-promu en championnat.
Il n'y a toutefois pas vraiment de raison de tirer la sonnette d'alarme du côté du FC Sion, qui a encore cinq équipes dans le rétroviseur. «On a toujours dit qu'on allait jouer le maintien», rappelle justement Didier Tholot. «Les points qu'on a pris (réd: 12), on n'aura pas à les prendre. Il faut continuer à bosser, retrouver la sérénité et se montrer plus efficaces que ces derniers temps.»
Choc au sommet
De son côté, Servette peut se satisfaire d'un nouveau derby remporté sans encaisser de but après la victoire contre Lausanne fin septembre (1-0). Les Grenat se sont montrés particulièrement solides pour repousser les 13 corners sédunois. «On a pris pas mal de buts sur coups de pieds arrêtés ces derniers temps, donc il y a du progrès. Et ça nous permet de retrouver un goal average positif», apprécie le capitaine Steve Rouiller. La lourde défaite concédée à Bâle en août (6-0) a en effet mis du temps à être compensée.
Ce succès bien géré permet également à Servette de rester dans le wagon de tête, à une longueur de Zurich. Un leader que les Grenat défieront dimanche prochain lors du choc au sommet. «Ce ne sera pas évident car Zurich est aussi en bonne forme (réd: 7 points lors des trois derniers matches). Mais on fait partie des équipes du haut du classement et on devra répondre présent», annonce Steve Rouiller. Une victoire au Letzigrund cimenterait en effet un peu plus un statut de prétendant auquel Servette semble petit à petit s'habituer.
par Lucien Willemin