Malgré le point arraché à dix contre onze à Genève dans un derby du Rhône au scénario bien improbable, Fabio Celestini jetait un regard sans concession sur son équipe. Comme s'il mesurait l'immense chantier qui se dresse devant lui.
«Sur les deux rencontres face à Lugano et Servette, nous ne méritions pas davantage qu'un point, lâche froidement le successeur de Paolo Tramezzani. Nous ne pouvons pas livrer une telle première mi-temps lors d'un derby avec l'effectif que nous possédons. Il y a trop de hauts et de bas. Nous sommes toujours dans la réaction, au lieu d'agir.»
Le technicien vaudois se «réjouissait» pourtant de voir son équipe à la Praille. Il l'avait bâtie pour prendre le match à son compte avec un milieu à quatre – Cyprien, Zuffi, Grgic et Araz – très fin techniquement et deux latéraux – Lavanchy et Baltazar – capables de prendre le couloir. «On peut être mené 2-0 à la pause, c'est vrai. Mais je l'aurais accepté si mon équipe avait joué dans les deux sens et si Servette avait été plus en réussite,» poursuit-il.
L'échéance du 1er mars
Fabio Celestini a un mois devant lui pour trouver la bonne alchimie. Le FC Sion jouera en effet sa saison le 1er mars à Tourbillon avec le quart de finale de la Coupe de Suisse contre Lugano.
La Coupe semble aujourd'hui l'unique moyen offert aux Sédunois pour retrouver la saison prochaine la scène européenne, une dernière fois faut-il le préciser si Christian Constantin devait se retirer au 30 juin 2024 comme il le suggère depuis des semaines. Fabio Celestini va sans doute très vite l'admettre: le FC Sion est avant tout une équipe capable de coups d'éclat. Son inconstance le pénalise trop sur la longueur d'un championnat.
D'ici le 1er mars, il devra réinventer une défense. A Genève, Dimitri Cavaré, Nathanaël Saintii, bien à la peine dans l'axe, et Baltazar, dépassé à gauche, ont failli. Avec Joël Schmied, Reto Ziegler et François Moubandjé, l'entraîneur bénéficie de véritables alternatives. Malheureux contre Lugano dans un poste de latéral gauche qui ne lui convient plus vraiment, Reto Ziegler peut s'affirmer dans un rôle plus axial comme le patron de la défense. N'a-t-il d'ailleurs pas été engagé pour cela cet hiver?
«Ce n'était pas un cadeau de le faire entrer»
«Il faut assembler toutes les pièces du puzzle», avoue Fabio Celestini. La plus belle de toutes demeure bien sûr Mario Balotelli. A Genève, Super Mario a fait du Super Mario.
Introduit à la pause, il a armé une frappe sur sa première action bien misérable si on la compare avec le feu d'artifice lancé par les fans sédunois avant de jouer dans le registre qui est le sien depuis le 3 septembre: une implication réelle dans le match, mais toujours cette répugnance à enchaîner les courses même lorsque son équipe évolue en infériorité numérique.
«Ce n'était pas un cadeau de le faire entrer dans de telles circonstances, souligne Fabio Celestini. Il était seul devant. Il a défendu. Mais peut-être que sa seule présence a été un motif d'inquiétude pour l'adversaire.» Peut-être, oui...