Sorti au 1e tour du tournoi de Monte-Carlo dimanche, Benoît Paire a une nouvelle fois fait part de son mal-être actuel en conférence de presse. Déprimé, l'Avignonnais a avoué que le tennis ne lui "apportait plus rien".
Benoît Paire ne va pas mieux. Eliminé dimanche du tournoi de Monte-Carlo par Jordan Thompson (6-4 6-7 7-6) après une longue bataille, le Français a une fois de plus eu des mots durs pour expliquer sa détresse actuelle sur le circuit ATP.
"Franchement je n'en ai rien à branler de ce match. J'ai encore un double (avec Adrian Mannarino lundi) et après je me casse chez moi, à deux heures de route. Arriver dans des cimetières pareils, ça me déprime un peu", a-t-il ainsi lâché en conférence de presse d'après-match, selon les propos relayés par "L'Equipe".
Depuis le début de la saison 2021, le joueur de 32 ans n'a cessé de répéter qu'il ne supportait plus les conditions dans lesquelles il évoluait, notamment en raison de la crise sanitaire et de l'absence du public dans les tribunes. Il a ainsi aligné les frasques entre parties bâclées, coup de gueule sur le court ou encore sorties médiatiques remarquées. Et visiblement son état d'esprit n'est pas prêt de changer.
"Je n'en ai vraiment rien à branler. Sur le match, on le voit. Je ne dis rien. Ça ne m'apporte plus rien le tennis, quand on voit les conditions. C'est d'une tristesse absolue alors que d'habitude c'est le meilleur tournoi du monde. Rien à foutre, et je vais rentrer chez moi", a pesté le matricule 35 au classement du tennis mondial masculin.
Avant d'ajouter : "On se dit que c'est Monte-Carlo et on arrive, c'est vide, une ambiance d'une tristesse rarement vue. Tous les joueurs le disent après je suis peut-être le seul à parler. C'est comme ça, le circuit est devenu pourri. Je l'ai déjà dit, je ne reviens pas sur mes propos. Et que je gagne ou que je perde... Ça me passe à des années-lumière ! Ce n'est pas très grave, je suis juste malheureux quand je suis sur le court."
Par ailleurs, l'Avignonnais ne cache pas qu'il continue d'enchaîner les tournois essentiellement pour s'assurer une source de revenus. "J'ai pris douze mille balles (à Monte-Carlo) ! Vous allez dire il parle encore beaucoup d'argent. J'ai pris 12000 euros pour être à l'hôtel tranquille. Après je rentre chez moi. C'est parfait..."
"Je n'ai aucune magie à retrouver. Quel plaisir à jouer ? Oui, pour les rats morts du tennis, c'est sûr que c'est génial de venir ici. C'est comme s'ils s'entraînaient. À un moment donné, si tu as connu le circuit, si tu connais Monte Carlo et que tu vois comment ça, ça donne envie de te jeter." Et le mal-être de Paire semble bel et bien profond.
"Quel est le plaisir à jouer dans des conditions pareilles ? Les joueurs qui sont là et qui me disent qu'ils prennent du plaisir, je les respecte beaucoup, mais quelle tristesse pour eux. Dire ça alors que c'est normalement le plus beau court du monde, et qu'on se retrouve sans un bruit. Une faute directe ou un coup gagnant c'est la même chose. Zéro ambiance, il ne se passe rien", s'est-il insurgé.
Avant de conclure : "Vous allez tous dire que c'est comme dans la vie normale. Très bien. Moi, la vie normale, je trouve qu'elle est à chier en ce moment. Et le circuit, pareil. Le seul moment de bonheur, c'est quand je suis chez moi, que je ne mets pas mon masque, et là je me sens heureux."
La route vers un retour à la sérénité semble décidément encore bien longue pour un Benoît Paire en roue libre...