Ce n'est que partie remise. Privé de Grand Chelem calendaire par Daniil Medvedev dimanche en finale de l'US Open, Novak Djokovic mettra peut-être du temps à se remettre de cet échec. Mais il saura rebondir pour aller cueillir, tôt ou tard, un 21e titre majeur.
Certains esprits romantiques rêvent de voir le Serbe et ses éternels rivaux, Roger Federer et Rafael Nadal, s'arrêter tous à 20 trophées du Grand Chelem. Le Bâlois, à 40 ans, espère avant tout pouvoir faire des adieux dignes de son immense talent la saison prochaine. Et l'Espagnol (35 ans) a semblé pour la première fois à bout de souffle sur sa terre battue de Roland-Garros ce printemps, cédant en quatre sets devant Novak Djokovic en demi-finale.
Novak Djokovic semble en revanche, à 34 ans, en pleine possession de ses moyens physiques. Les courts en dur de Melbourne comme ceux de Flushing Meadows conviennent parfaitement à son tennis, qui lui a également permis de s'adjuger les trois dernières éditions de Wimbledon (2018, 2019, 2021) et de devenir le premier joueur de l'ère Open de s'adjuger au moins deux fois chaque titre majeur.
Un exploit déjà immense
Son échec de dimanche est terrible. La déception de Novak Djokovic doit être à la hauteur de l'immense chemin parcouru depuis l'Open d'Australie, où il avait facilement battu Daniil Medvedev en finale, jusqu'à son accession à la finale de l'US Open. Pour s'offrir l'opportunité unique de signer le Grand Chelem calendaire, il a dû gagner ses 27 premiers matches de l'année.
Un exploit immense auquel il s'est mis à penser dès son sacre à Paris, où il fut mené deux sets à zéro par Stefanos Tsitsipas en finale. «La période était aussi très éprouvante émotionnellement, ces 5 ou 6 derniers mois, entre Roland-Garros, Wimbledon et les Jeux olympiques», a confié Novak Djokovic après sa défaite à New York.
Le Serbe a buté sur le dernier obstacle dimanche. Lourdement. Il a prouvé qu'il restait humain, malgré un mental hors norme qui seul peut lui avoir permis d'en arriver là. Comme aux JO de Tokyo, qu'il avait abordés avec le Golden Slam dans le viseur, il a failli, croulant sous le poids d'une pression intenable. Les larmes versées au dernier changement de côté en disent long sur sa détresse.
«L'émotion était si forte»
Mais l'amour que le public lui a enfin rendu va l'aider à panser ses plaies et à se reconstruire. «Le public m'a fait me sentir très spécial», a-t-il relevé, lui qui n'a que rarement bénéficié du soutien de spectateurs souvent plus enclins à soutenir notamment Roger Federer ou Rafael Nadal. L'émotion était si forte. C'est aussi fort que de gagner 21 tournois du Grand Chelem», a-t-il assuré.
«Je dois être fier de ce que j'ai accompli cette année», a su se réjouir Novak Djokovic, qui ne devra peut-être plus jamais gérer une telle pression. Il a tout loisir de se refaire une santé en vue de l'Open d'Australie, qu'il abordera certainement de manière bien plus relâchée. Et s'il devait à nouveau disputer un match avec un tel enjeu, cela signifierait qu'il serait sans conteste devenu le plus grand joueur de tous les temps.