Au terme d’un combat d’anthologie contre Roger Federer, Novak Djokovic est revenu, en conférence de presse, sur son 5ème sacre à Wimbledon. " Un énorme soulagement" dixit le Serbe. Réactions...
Comment avez-vous géré vos émotions durant le match?
"C’était un énorme soulagement à la fin, honnêtement. Ce genre de matches, vous travaillez pour, vous vivez pour, ils donnent du sens et ils donnent de la valeur à chaque minute que vous passez sur le terrain à vous entraîner pour jouer contre l’un de vos plus grands rivaux de tous les temps. Je me suis promis de rester calme. C’était probablement le match le plus exigeant mentalement auquel j’aie jamais participé. J’ai eu mon match le plus exigeant physiquement contre Nadal en finale en Australie (2012), qui a duré presque six heures. Mais mentalement, c’était un niveau différent."
Comment avez-vous vécu cette finale face à Federer?
"Jouer contre Roger sur n’importe quelle surface, mais surtout sur le gazon, en finale, c’est une pression constante car il reste près de la ligne. Peu importe contre qui il joue, que le service arrive à 240 km/h, ou, comme le mien, à 190. Il retourne, il anticipe très bien. Je savais donc que j’avais besoin d’apporter un peu de variété dans mon jeu. Je pense que, la plupart du match, j’ai joué en reculant. Je me défendais. Il a dicté le jeu. J’ai juste essayé de me battre et de trouver un moyen de gagner quand c’était le plus important. Ça a marché."
Comment se déroule votre préparation et où allez-vous chercher cette force mentale?
"J’essaie évidemment de jouer le match dans ma tête avant d’aller sur le terrain. Je ne pouvais pas prévoir ce genre de scénario. J’essaie toujours de m’imaginer en gagnant. Je pense qu’il y a un pouvoir à cela. Il doit aussi y avoir, à côté de la volonté, une force qui ne vient pas seulement de votre moi physique, mais aussi de votre moi mental et émotionnel. Pour moi, c’est une bataille constante à l’intérieur, plus forcément avec l’extérieur. Je pense que j’aurais pu mieux jouer. Mais en même temps, une chose qui m’a probablement permis de revenir et de sauver des points de match et de gagner ce match, c’est la stabilité mentale. Tu dois te rappeler que tu es là pour une raison et que tu es meilleur que l’autre gars. Aussi difficile que soit le moment.»
Comment avez-vous affronté ce public clairement en faveur de Roger?
"Vous essayez juste de l’ignorer, ce qui n’est pas simple. J’aime bien la remodeler: quand j’entends la foule crier "Roger", j’entends "Novak". Ça parait stupide mais c’est comme ça. J’essaie de me convaincre que c’est comme ça."
Vous avez désormais 16 Grand Chelem à votre palmarès, vous êtes désormais proche de Nadal et Federer....
"On dirait que je me rapproche, mais ils gagnent aussi des Grand Chelem. On se complète d’une certaine façon. On se fait grandir. Ces deux gars sont probablement la principale raison pour laquelle je joue encore à ce niveau. Le fait aussi qu’ils aient fait l’histoire de ce sport me motive aussi, m’inspire, me pousse à faire comme eux et même encore plus. Mais je ne suis pas juste un joueur, je suis aussi un mari et un père. Vous devez trouver le bon équilibre."