Novak Djokovic a expliqué dimanche qu'il était contre une éventuelle vaccination obligatoire contre le coronavirus. Médecin du sport, le docteur Boris Gojanovic s'est exprimé sur les déclarations du Serbe, lesquelles avaient beaucoup fait réagir.
"Moi, personnellement, je ne suis pas pour les vaccins. Je n'aimerais pas que quelqu'un m'oblige à me faire vacciner pour voyager." Ces propos, ce sont ceux tenus par Novak Djokovic dimanche sur Facebook à l'occasion d'une conversation entre plusieurs sportifs serbes.
Depuis, les déclarations du numéro un mondial ont été largement débattues - voire critiquées - par le grand public. Elles ont également fait écho dans le milieu hospitalier, en témoigne le message posté lundi sur Twitter par le docteur Boris Gojanovic.
"Novak Djokovic se présente comme une personne anti-vaccins et 's'oppose' à la vaccination contre le coronavirus. Les choses vont mal tourner...", avait alors réagi, perplexe, le médecin du sport à l’Hôpital de La Tour.
"Djokovic tient des propos dangereux"
Contacté par nos confrères de "Sport-Center", celui qui est également membre de la Société Suisse de Médecine du Sport a détaillé son point de vue.
"C’est problématique. Novak Djokovic a une audience considérable et ses opinions sur la question de la vaccination sont pour le moins controversées. Il tient des propos dangereux et aurait mieux fait de se taire", a expliqué Boris Gojanovic. "Il peut potentiellement induire des comportements. Je crois qu’il devrait faire preuve de retenue, parce que ce qu’il dit peut avoir une incidence sur la santé publique. Et c’est donc dur à accepter. J’espère que le public, au sens large, va se rendre compte de l’aspect inadéquat de ce genre de propos, de leur caractère absurde en pleine pandémie, alors qu’un vaccin contre le Covid-19 n’existe d’ailleurs même pas."
Avec 8,7 millions de followers sur Twitter, 7,7 millions sur Facebook, 7,1 millions sur Instagram, le natif de Belgrade est effectivement une personnalité très suivie sur les réseaux sociaux. L'homme aux 17 titres en Grand Chelem est donc potentiellement en mesure d'influencer (négativement?) un très grand nombre de personnes.
"Sa participation aux tournois devrait être reconsidérée"
"Ce n’est pas la première fois que Djokovic partage ouvertement certaines de ses croyances. Il a évoqué ses régimes, notamment celui sans gluten. Eh bien il y a eu dans la foulée une explosion de cas de personnes se déclarant intolérantes au gluten ou voulant suivre le même régime que le Serbe", a poursuivi le docteur.
Ce dernier reconnaît toutefois que chaque individu à des droits et des libertés. "On ne peut pas forcer les gens à se vacciner. Mais cette position de certains peut avoir des conséquences graves", a prévenu le médecin. "Novak Djokovic peut penser ce qu’il veut de la vaccination, s’interroger, je n’ai pas de problème avec ça. Mais il n’a peut-être pas à s’en ouvrir sur les réseaux, particulièrement maintenant. Il faut faire attention quand on a une telle audience et que l’on s’exprime, alors que l’on sait que le propos est controversé. Parce que cela peut être dommageable et préjudiciable."
Le vaccin n'ayant pas encore été trouvé, quid du jour où il sera commercialisé? Y aurait-il des répercussions sur le circuit ATP? "On ne peut pas l’obliger à se faire vacciner, il faut le respecter. Mais si cela devient une condition sanitaire pour que la pandémie soit éradiquée et qu’il s’y oppose, alors sa participation aux tournois devrait être reconsidérée", a conclu Boris Gojanovic.
