Belinda Bencic (WTA 45) est allée au bout de l'aventure à Dubaï. La Saint-Galloise a enlevé le tournoi émirati pour cueillir le troisième titre de sa carrière.
Belinda Bencic s'est imposée en finale 6-3 1-6 6-2 devant la no 4 mondiale Petra Kvitova contre laquelle elle restait sur trois défaites en deux sets, dont la dernière il y un mois à Melbourne. La victoire de la Saint-Galloise ne souffre aucune discussion. Même si elle a accusé un gros trou d'air dans la deuxième manche, elle fut la patronne sur le court. Elle a su neutraliser le jeu d'attaque de la gauchère tchèque grâce à sa lecture du jeu, à la variété de ses coups et à l'agressivité qu'elle a toujours témoignée dans l'échange.
Ce titre n'a pas de prix. Plus riche de 520'615 dollars et de 900 points WTA qui lui assurent de figurer au 23e rang du prochain classement, Belinda Bencic a retrouvé à Dubaï la flamme qui lui avait permis de s'imposer à l'été 2015 à Toronto. Au Canada, elle avait enlevé le deuxième tournoi de sa carrière à la faveur de quatre victoires sur des top-ten – Caroline Wozniaki, Ana Ivanovic, Serena Williams et Simona Halep – lors de ses quatre derniers matches.
Aux Emirats, son parcours fut encore plus beau. Comme à Toronto, elle a battu quatre top ten à partir des huitièmes de finale – Aryna Sabalenka (WTA 9), Simona Halep (WTA 2), Elina Svitolina (WTA 6) et bien sûr Petra Kvitova (WTA 4) – pour devenir la deuxième Suissesse après Martina Hingis en 2001 à inscrire son nom au palmarès de ce tournoi, l'un des quinze plus importants du calendrier. Mais ce titre tient du miracle. Belinda Bencic a, en effet, dû écarter six balles de match mercredi contre Sabalenka et fut menée 5-3 vendredi devant Svitolina. «Je ne sais pas comment j'ai pu revenir lors de ces deux matches, avoue-t'elle. Je n'ai pas réfléchi. J'ai joué à l'instinct.»
Opérée du poignet au printemps 2017, Belinda Bencic semblait à 21 ans dans une impasse. Elle était revenue certes à un bon niveau de jeu après son opération, mais elle était encore très loin d'évoluer dans le registre qui lui avait permis de se hisser dans le top ten en 2016. Son choix d'être à nouveau dirigée par son père Ivan, qui interpellait quelque part, paie au-delà de toute espérance. Le fait aussi d'avoir trouvé l'amour auprès de son préparateur physique Martin Hromkovic compte également. Heureuse dans sa vie, Belinda Bencic n'est jamais apparue aussi affûtée sur le court.