Roland-Garros
Fattebert: "Il faut rester calme et positif, Stan a envie de bien faire"

Barman Nicolas, Paris

28.5.2019

Yannick Fattebert, coach de Stan Wawrinka, a livré ses impressions après l’entrée en lice victorieuse de son protégé. En attendant le "vrai test" contre Cristian Garin, l’entraîneur bas-valaisan explique comment soigner les derniers détails afin de retrouver un Stanimal libéré.

Yannick Fattebert et Magnus Norman. Un duo qui s'accorde parfaitement aux côtés de Stan.
Yannick Fattebert et Magnus Norman. Un duo qui s'accorde parfaitement aux côtés de Stan.
Keystone

Yannick Fattebert, quels enseignements retirez-vous de ce premier match contre le Slovaque Jozef Kovalik ?

"Stan a fait le match qu’on attendait. Il a fait la différence plus vite que je le pensais dans le premier set. Dans le deuxième, on a ressenti un peu le manque de confiance, on l’a senti un peu hésitant. Il y a toujours de la nervosité au premier tour. Stan sort de duex défaites au premier tour et a envie de bien faire. Ce qui est rassurant, c’est la façon dont Stan a réussi à se reprendre après la perte du deuxième. Contrairement à Rome et à Genève, il a augmenté son niveau de jeu. C’est un très bon signe pour la suite."

Une victoire synonyme de déclic pour le Vaudois ?

"Je ne pense pas qu’il ait besoin d’un déclic. Il joue bien et son tournoi à Madrid l’a prouvé. Il sait que son meilleur niveau de jeu n’est pas loin. C’est une victoire qui fait du bien mais ça ne suffira pas pour voir un Stan parfait et relâché maintenant. Son niveau de jeu va monter crescendo."

Pensez-vous qu’un travail spécifique doit être amorcé avant le deuxième tour ?

"Non le gros du travail a été fait. On l’a fait avant Madrid et aussi après avoir perdu à Rome et Genève. Il faut s’économiser et arriver le plus frais possible au match. Les grosses sessions de 2-3 heures n’existent plus à ce moment de la compétition. Il faut affiner les détails et les choses techniques. Continuer à reprendre confiance en ses coups."

Les facteurs de la performance dépendent beaucoup du mental. Y-a-t-il une préparation spécifique à cet aspect avant le second tour?

"Ce sont plus des discussions. Stan va analyser ce premier tour avec Magnus Norman (ndlr, coach de Stan également). La préparation et l’exercice mental se sont faits quelque part dans ce premier match. Malgré la perte du deuxième set, il ne fallait pas paniquer, pas s’exciter et il faut garder cet objectif sur les prochains matches. C’est rare que les premiers matches soient un long fleuve tranquille, il faut s’accrocher, rester calme et positif. On fait tourner le match en sa faveur deux ou trois fois et après ça commence à être plus facile. Ca vient naturellement."

Comment jugez-vous votre collaboration avec Magnus Norman? Stan en est-il satisfait ?

"Ça se passe très bien. Cela fait de nombreuses années que l’on bosse ensemble. On se connaît très bien. J’échange beaucoup avec Magnus durant toute l’année. On essaye de passer le plus de temps possible ensemble afin d’avoir la même philosophie. Stan est content d’alterner entre nous deux car chacun amène des choses différentes et cela permet de varier et de casser un peu la routine qui peut s’installer sur le tour."

Le prochain match de Stan s’annonce corsé. Comment voyez-vous ce duel face au Chilien Cristian Garin ?

"C’est un match qui s’annonce très intéressant. C’est un vrai test sur terre battue. Garin a le type de jeu de Guido Pella que Stan a affronté à Madrid. Ce sont des gars qui permettent de faire beaucoup d’échanges, ils sont très solides. Il faut se battre et tenir l’échange, on ne peut pas gagner le point en deux coups de raquette. Ce sont des gars qui te permettent de rentrer dans le dur et cela pose des jalons et c’est à ce moment que l’on sait si l'on est vraiment prêt. Ce genre de joueur ne lâche rien, même à 2 sets zéro et 0-4, il ne va pas lâcher un point."

Laaksonen - Djokovic. Que pensez-vous de ce duel ? Henri, qui n’a rien à perdre, peut-il accrocher le no1 mondial ?

"Même s’il n’a rien à perdre, ce n’est pas toujours évident d’être libéré. Il va jouer sur le central probablement et il y a aussi toujours la crainte de prendre trois sets secs. Mais c’est exactement le genre de match qu'Henri a besoin pour passer une étape. On avait vu à l’Open d’Australie contre de Minaur, il avait tenu son niveau. À Paris, Novak c’est encore une étape au-dessus. C’est mieux de l’affronter au 2ème tour qu’en demi-finale mais ça reste un obstacle colossal. Il faut qu’il se batte pour faire durer au maximum le suspense et après on ne sait jamais ce qu’il peut arriver."

Et Federer? Derrière Djoko et Nadal, l’outsider suisse a-t-il les clés pour créer l’exploit à la Porte d’Auteuil ?

"Federer a montré qu’il faudra compter avec lui. Il faudra voir comment il arrive à enchaîner physiquement. Ce sera important qu’il ne perde pas trop d’énergie dans les premiers tours. Il ne faut pas qu’il soit embarqué dans des matches en 5 sets car cela pourrait peser lors de la deuxième semaine mais Roger c’est toujours Roger et on sait qu’il faut compter sur lui."

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