Roger Federer (no 6) se dit pleinement rassuré au terme de la première semaine de Wimbledon, au cours de laquelle son niveau de jeu est allé crescendo. Mais aura-t-il les moyens d'empêcher Novak Djokovic (no 1) de cueillir son 20e titre majeur?
Seul le Bâlois semble en tout cas posséder les armes pour stopper la marche triomphale du Serbe, vainqueur des deux premiers trophées du Grand Chelem de l'année. «C'est la première fois (depuis son retour en mars) que je me suis senti autant en paix avec moi-même sur un court», a-t-il lâché après son 3e tour face à Cameron Norrie (no 29).
Vainqueur 6-4 6-4 5-7 6-4 du Britannique samedi, Roger Federer a livré le match parfait jusqu'à 5-5 15/40 au troisième set sur le service adverse. Frustré d'avoir manqué ces deux balles de break, il a cédé son engagement dans la foulée pour se retrouver contraint de jouer les prolongations.
«Cameron a mérité de gagner le troisième set», a souligné l'octuple vainqueur du tournoi. «Il connaît une saison remarquable, et a disputé une tonne de matches (45, pour 31 succès) et de tournois. C'est pourquoi je suis extrêmement satisfait d'avoir trouvé les ressources pour remporter la quatrième manche», a-t-il poursuivi.
Une belle montée en puissance
Roger Federer a rempli un premier objectif en se hissant en 8e de finale, un stade de la compétition qu'il atteint pour la 69e fois (!) en 81 tournois majeurs. «Tu ne peux pas gagner Wimbledon en première semaine, tu dois juste être capable de trouver les moyens de t'en sortir», a-t-il rappelé.
«C'était une belle montée en puissance jusqu'ici», s'est réjoui le Bâlois, malmené par Adrian Mannarino au 1er tour jusqu'à l'abandon du Français mais beaucoup plus inspiré et conquérant face à Richard Gasquet puis à Cameron Norrie. La hargne affichée sur le court au terme de son 3e tour en disait d'ailleurs long sur sa satisfaction.
Roger Federer, qui avait sagement renoncé à disputer son 8e de finale à Roland-Garros pour se préserver, se rapproche chaque jour un peu plus de son meilleur niveau. Son 8e de finale, prévu lundi sur le Centre Court – sans doute pas avant 18h – face à l'Italien Lorenzo Sonego (no 23), constituera un nouveau test probant.
Méfiance
Le Bâlois s'attend d'ailleurs à souffrir lors de ce «Manic Monday», théâtre pour la dernière fois de tous les 8es de finale. Il a certes dominé l'Italien lors de leur seul précédent affrontement. Mais ce duel remonte à l'édition 2019 de Roland-Garros, où le Bâlois s'était imposé 6-2 6-4 6-4. Depuis, son adversaire a beaucoup progressé.
Vainqueur de son premier titre sur le gazon d'Antalya juste après leur premier face-à-face, Lorenzo Sonego a ainsi atteint la finale à Eastbourne avant le début de cette quinzaine. «Lorenzo possède un très bon service. Je ne suis pas surpris qu'il soit capable de s'illustrer sur gazon», a expliqué Roger Federer samedi.
Ce dernier détient néanmoins les clés de ce match, qui peut lui ouvrir les portes d'un... 58e fois quart de finale de Grand Chelem. S'il pratique le même tennis offensif et varié que dans ses 2e et 3e tours, il devrait même pouvoir s'imposer nettement face à un joueur de 26 ans qui a gagné moins de matches en carrière sur herbe (11) que le Bâlois n'a conquis de titres sur cette surface (19)!
Bémol
Le conditionnel reste néanmoins de mise, même si Roger Federer a levé en première semaine une grande partie des doutes concernant son état de forme. A presque 40 ans, avec seulement 11 matches dans les jambes cette année, il évolue forcément sur un fil.
Or, la petite baisse de régime qu'il a connue samedi et qui lui a coûté un set, doit tout de même inciter à une certaine prudence. Le Bâlois doit en effet pouvoir s'économiser au maximum, lui qui pourrait retrouver Daniil Medvedev (no 2) en quart puis le redouté Matteo Berrettini (no 7) en demi-finale.
Même s'il assurait samedi que «ce n'est que du bonus de me retrouver à nouveau en 8e de finale ici», il ne peut et ne veut pas en rester là. Il rêve de défier à nouveau Novak Djokovic en finale, deux ans après être passé à un point d'un 21e titre majeur. Mais il devra être à 100% de ses moyens pour espérer faire douter le Serbe.