Roger Federer disputera ce mardi soir à Madrid une rencontre sur terre battue pour la première fois depuis bientôt trois ans. Ce retour du no 3 mondial sur la surface qui a vu grandir celui-ci suscite le même engouement que le come back magistral de janvier 2017 à Melbourne après six mois loin du Circuit.
Depuis son arrivée dans la capitale espagnole où il a cueilli le titre en 2009 et en 2012, Roger Federer est l'objet de toutes les attentions. On lui a déployé le tapis rouge alors que, dans le même temps Rafael Nadal, soigne des maux d'estomac qui pourraient bien contrarier sa semaine. Accueilli à l'aéroport par Manolo Santana, la président d'honneur de ce Masters 1000, Roger Federer a notamment été convié au Palacio de Cibeles, le siège du gouvernement de la ville.
Des statistiques qui donnent du courage
Avant d'ouvrir les feux mardi soir contre le Français Richard Gasquet (ATP 39), vainqueur au 1er tour de l'Espagnol Alejandro Davidodovich Fokina (ATP 127) 7-5 7-6 et qui dispute son premier tournoi de la saison après une absence de six mois pour une hernie inguinale, Roger Federer peut nourrir bien des ambitions à la simple lecture des statistiques. Pendant de longues années, ne fut-il pas le deuxième meilleur joueur au monde sur terre battue grâce notamment à ses cinq accessions en finale de Roland-Garros? Entre 2005 et 2009, il a remporté 85 des 89 rencontres sur terre battue qui ne l'ont pas opposé à Rafael Nadal.
Mais l'homme aux vingt sacres en Grand Chelem n'oublie pas que son onzième titre sur terre battue fut conquis à Istanbul en 2015. Un mois plus tard, il s'inclinait 6-4 6-3 7-6 en quart de finale de Roland-Garros devant Stan Wawrinka. Ce derby fut d'ailleurs son dernier match livré à ce jour à la Porte d'Auteuil.
On le sait, Roger Federer avait déjà évoqué en décembre dernier son retour sur terre battue après une impasse de deux ans. Avant d'officialiser la nouvelle en janvier au soir de sa défaite contre Stefanos Tsitsipas à l'Open d'Australie, le Bâlois avait pleinement anticipé ce retour lors de sa préparation foncière d'avant-saison. Avant de venir à Madrid, il s'est entraîné trois semaines sur terre battue chez lui. «Il faut du temps pour s'habituer à bien construire ses points, à beaucoup plus jouer les angles, dit-il. La transition n'est toutefois pas trop compliquée.»
Un tableau très relevé
A Madrid, le Bâlois a hérité d'un tableau ardu avec Gaël Monfils, le vainqueur de Barcelone Dominic Thiem et Novak Djokovic sur la route d'une finale de rêve contre Rafael Nadal. «Songer à une finale est sans doute exagéré, convient Roger Federer. Passer deux ou trois tours me comblerait. Mais j'ai conscience que le tirage au sort de ce tableau ne m'a pas été favorable.»
Fort d'un bilan de 18 victoires contre 2 défaites en cette année 2019 et avec l'altitude qui favorisera son jeu, Roger Federer est toutefois capable de déjouer les pronostics. «J'espère que mes premiers matches répondront à mes questions: est-ce que je suis encore en mesure de bien jouer sur terre battue? Est-ce-que je peux bien jouer dans les moments cruciaux d'une rencontre? Est-ce-que je suis capable de bien servir quand il le faut? Mais je suis sûr d'une chose: on peut jouer un tennis très agressif à Madrid», ajoute-t-il.
Roger Federer sait cependant qu'il fera face à une certaine pression avec cette saison sur terre battue qui ne comporte, pour lui, que deux tournois, Madrid et Roland-Garros. «Le pire scenario serait de perdre deux fois au premier tour, dit-il. On en aurait écrit des tonnes pour seulement deux matches...»