Alors que la question de l'argent est au centre des débats dans le monde du tennis depuis le début de la crise du coronavirus, Roger Federer a été critiqué pour son manque d'implication dans la répartition des gains sur le circuit ATP.
L'argent. Voilà un sujet qui n'a pas cessé de diviser le monde du tennis depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus. Avec l'arrêt des circuits ATP et WTA, nombreuses sont les voix à s'être élevées contre les difficultés que rencontrent les joueurs "modestes" - privés de revenus - pour subvenir à leur besoin.
Pour leur venir en aide, les instances de la petite balle jaune s'étaient mobilisés pour créer un fonds de soutien pour les plus touchés. Membres du conseil des joueurs de l'ATP, Novak Djokovic, Roger Federer et Rafael Nadal avaient également manifesté leur volonté de secourir leurs pairs.
L'engagement du "Big 3" auprès de leurs collègues moins bien classés a toutefois été mis à mal ces derniers temps par les critiques lancées à leur égard. Noah Rubin (ATP 225) leur avait notamment reproché leur manque d'implication pour améliorer leur discipline. "Ne me dites pas que vous voulez aider le sport et que vous ne pouvez pas prendre part à ces échanges quand on a besoin de vous", avait alors pesté l'Américain de 24 ans mi-juin.
"Federer fait tout pour que l’argent reste pour l’élite"
Un point de vue qu'a aussi partagé le joueur australien Andrew Harris. Classé à la 204e place mondiale, ce dernier a indiqué que le Serbe, le Suisse et l'Espagnol ne souhaitaient pas contribuer à une meilleur répartition des gains en compétition. "Roger, Rafa et Novak sont au sommet depuis si longtemps qu’ils oublient presque ce que cela implique financièrement d’être au fond du classement", a alors déclaré le droitier de 26 ans lors du podcast "Break Point".
Avant d'affirmer que le Bâlois était le plus enclin à garder les meilleurs revenus pour les mieux positionnés. "Je sais que Federer fait tout pour que l’argent reste pour l’élite. Il peut dire en public ce que les gens veulent entendre, qu’il est pour une redistribution plus équitable. Mais quand il s’agit de voter, sa préférence est de garder l’argent pour les 'Top Players' et que l’élite garde ses privilèges", a alors lâché le champion junior en double à Wimbledon (en 2012).
"Concernant la crise liée au Covid-19, là aussi, il faut dire la vérité. Cela ne les affecte pas vraiment et donc quoi que l’on dise, ils (ndlr: Federer, Djokovic et Nadal) ne sont pas très investis dans l’idée de s’impliquer sur une meilleure répartition du prize money", a encore ajouté Harris.
Pour rappel, Roger Federer est arrivé en tête des sportifs les mieux payés au monde cette année. Selon le magazine Forbes, le vainqueur de 20 titres en Grand Chelem aurait amassé près 106,3 millions de dollars (102 millions de francs) entre le 1e juin 2019 et le 1e juin 2020. Néanmoins, "seuls" 6,3 millions proviendraient de ses gains sur le circuit ATP.