Il sait qu'il était dans un jour sans. Il sait aussi que la chance l'a accompagné. Stan Wawrinka serait-il encore "vivant" à l'Open d'Australie si le dos d'Ernests Gulbis n'avait pas lâché à l'entame de la deuxième manche de leur 1er tour?
Après un premier set perdu 6-3 au cours duquel il n'est jamais parvenu à engager le combat physique qu'il espérait, Stan Wawrinka s'en est très bien sorti.
"Je retiens que cette soirée me permet avant tout de penser au prochain match. Mais personne ne veut avancer de la sorte dans un tel tournoi", souligne-t-il avec raison. Revenu semble-t-il à de meilleures dispositions cet hiver, Ernests Gulbis ne méritait pas de connaître un tel coup du sort. Il survient le jour même où il espérait prendre enfin un nouvel envol dans une carrière bien tourmentée.
"J'avais du mal à trouver une ligne directrice", avoue Stan Wawrinka pour décrire un premier set que l'on peut qualifier de "horribilis". Heureusement, il n'entraîne aucune conséquence fâcheuse et il pourrait même agir comme un "wake up call" utile. Le Vaudois avait peut-être besoin d'accuser un tel tourment d'entrée de jeu pour que l'adrénaline monte au plus vite.
«Ne pas se laisser gagner par la frustration»
Ainsi, ce jeudi, le vainqueur de l'édition 2014 de cet Open d'Australie devra témoigner d'une très grande explosivité face à Milos Raonic. Il croisera la route du Canadien une septième fois. Il a enlevé leurs quatre premières rencontres avant de s'incliner à Melbourne il y a trois ans et en septembre dernier à l'US Open.
"Je connais la marche à suivre face à un serveur de la trempe de Raonic, lâche Stan Wawrinka. Il faut en premier lieu dominer ses propres jeux de service, ne pas se laisser gagner par la frustration et, enfin, se battre tout simplement."
A défaut de s'appuyer sur ce 1er tour contre Ernests Gulbis pour trouver des certitudes, Stan Wawrinka veut croire que son jeu "est bien là". Que les deux matches gagnés il y a quinze jours à Doha contre Karen Khachanov et Nicolas Jarry sans perdre une seule fois son engagement vont lui servir. Face au Russe et au Chilien, il avait témoigné au Qatar de cette rigueur sans laquelle rien ne sera possible jeudi. Sur la longue route qui doit lui permettre de retrouver les sommets qu'il a côtoyés avant sa double opération au genou, ce deuxième tour de Melbourne représente très certainement une étape majeure.
Raonic impérial devant Kyrgios
Par ailleurs, le Vaudois mesure pleinement la valeur du Canadien. S'il n'est pas handicapé par des blessures comme cette douleur au coude qui l'avait contraint de déclarer forfait pour son deuxième tour contre Roger Federer lors du dernier Masters 1000 de Paris-Bercy, le protégé de Goran Ivanisevic peut faire très mal. A Melbourne, il a en tout cas renvoyé Nick Kyrgios à ses études dans la rencontre du 1er tour la plus attendue, la plus scrutée aussi.
Face au "bad boy" de Canberra qui a fait pschitt une fois de plus pour reprendre une expression célèbre, Milos Raonic s'est imposé tranquillement 6-4 7-6 6-4 après avoir armé 30 aces et sans avoir concédé une seule balle de break. Même face un "intermittent" du tennis tel que Nick Kyrgios qui ne semble briller vraiment qu'à la "Laver Cup", les statistiques présentées par le Canadien imposent le respect. Elles font de lui le favori de ce 2e tour contre Stan Wawrinka.