«Je n'arrivais même plus à respirer»: deux jours après sa victoire convaincante face à Naomi Osaka, Caroline Garcia été rattrapée une fois de plus par ses démons au deuxième tour de l'Open d'Australie mercredi, jusqu'à dévisser contre la Polonaise Magdalena Frech, 69e joueuse mondiale.
Au bout de deux heures d'une tension extrême, palpable dans son regard, la N.1 française et 19e mondiale s'est inclinée 6-4, 7-6 (7/2). Exactement le score de son succès au premier tour contre Osaka, ex-N.1 mondiale juste de retour de maternité.
«Ce n'est qu'un deuxième tour de l'Open d'Australie, je joue une fille moins bien classée que moi, pourquoi je me mets dans des états pareils ? Je n'en sais rien en fait», s'interroge Garcia, larmes aux yeux et voix tremblante.
«Depuis une certaine période, c'est comme ça et je n'arrive pas à passer au-dessus de ça», malgré le travail d'accompagnement psychologique qu'elle mène, poursuit la Lyonnaise de trente ans. «Et ça me bouffe. Parfois, je me dis: +Mais pourquoi je fais ça ?»
Cette élimination précoce est une désillusion de plus en Grand Chelem pour Garcia. De retour dans le top 5 mondial fin 2022, après sa renaissance lors d'une deuxième partie de saison marquée par une demi-finale à l'US Open et un sacre au Masters, elle n'a pas confirmé depuis les espoirs qu'elle avait de nouveau suscités.
Déjà «peur» avant Osaka
A Melbourne il y a un an, elle avait été stoppée en huitième de finale, par une autre Polonaise, Magda Linette. Depuis, elle n'a pas dépassé le troisième tour en Grand Chelem. A chaque fois, elle s'est inclinée face à des adversaires moins bien classées qu'elle.
Au cours de son match contre Frech - au cours duquel elle a mené 4-1 dans le premier set et compté deux fois un break d'avance dans le second - «je n'arrivais même plus à respirer», lâche Garcia. «Comment je peux trouver la solution si je n'arrive même pas à respirer, le truc le plus simple au monde», se questionne-t-elle.
Même après son succès contre Osaka lundi soir, Garcia avait traversé un avant-match douloureux. «Ca m'a submergée, j'avais peur d'entrer sur le court, avait-elle confié. J'ai beaucoup pleuré.»
«Est-ce que ça peut paraître excessif les moments par lesquels je passe sur le terrain ? J'imagine un peu, de l'extérieur», convient-elle. Mais «si on arrivait à comprendre les émotions et à les gérer du jour au lendemain, personne ne serait stressé sur Terre…»
«Les pauses (dans le calendrier) sont assez courtes (en tennis). Tu sais pourquoi tu signes. Et mon rêve de gagner un Grand Chelem, il est toujours là», soupèse Garcia, en reconnaissant «penser parfois» à l'idée de s'accorder un break.
Van Assche, encore 5 sets
Luca Van Assche (79e) lui, vit un Open d'Australie plein d'émotions positives. Espoir du tennis français à 19 ans, il s'est invité pour la première fois au troisième tour en Grand Chelem.
Il se souviendra de la manière: une deuxième victoire d'affilée en cinq sets, après avoir été mené deux manches à une. Cette fois, aux dépens du 28e mondial, l'Italien Lorenzo Musetti (28e), 6-3, 3-6, 6-7 (5/7), 6-3, 6-0. Au premier tour, sa victime avait été l'invité australien James Duckworth.
«Je savais au fond de moi-même que je pouvais faire ce genre de résultats. Mais il fallait le prouver. Troisième tour, ce n'est pas une fin en soi. J'ai envie d'aller beaucoup plus loin», ambitionne Van Assche. Pour une place en huitièmes de finale, il va défier le N.7 mondial Stefanos Tsitsipas.
Comme Van Assche, Adrian Mannarino, N.1 français et nouveau venu dans le top 20 (19e) à 35 ans, est sorti vainqueur d'un deuxième match de suite en cinq sets. Après Stan Wawrinka, il est venu à bout de l'Espagnol Jaume Munar (82e) 6-3, 6-3, 1-6, 2-6, 6-3. En deux tours, il a passé sept heures pile sur les courts du Melbourne Park. Van Assche une quinzaine de minutes de plus.
Dans le tableau féminin, Diane Parry (72e) a également rallié le troisième tour.