Il y a 30 ans, ce 8 avril 1990, Martina Navratilova cueillait sur la terre battue verte de Hilton Head Island son 150e titre en simple. Agée alors de 33 ans, elle enlevait 6-2 6-4 la finale qui l'opposait à une «gamine» de 14 ans, en l'occurrence Jennifer Capriati.
Cette victoire en Caroline du Sud ne fut pas la dernière pour la gauchère qui est née à Prague le 18 octobre 1956. Elle devait encore remporter 17 tournois, dont le dernier en 1994 à Paris-Coubertin, pour devenir avec ses 167 succès la joueuse la plus titrée de l'histoire devant Chris Evert (154). No 1 mondiale durant 332 semaines, Martina Navratilova peut dormir sur ses deux oreilles. Son record des 167 titres ne sera jamais battu que ce soit par une femme ou par un homme.
Parmi les joueuses en activité, Serena Williams, avec ses 73 titres, est bien loin du compte. Comme l'est tout autant Roger Federer avec ses 102 succès et qui ne peut courir que derrière un seul record, celui des 109 victoires de Jimmy Connors. Un record qui semble, avec le temps qui passe, de plus en plus inaccessible.
Il convient de préciser que Martina Navratilova a enrichi son palmarès avec 177 succès en double dames et 10 en double mixte, le dernier en 2006 à l'US Open aux côtés de Bob Bryan à 38 jours de célébrer ses... 50 ans. Deux ans plus tôt, elle avait enlevé à Wimbledon son dernier simple, un succès 6-0 6-1 au premier tour face à la Colombienne Catalina Castano. On ne verra plus jamais une femme de 47 ans et 8 mois signer une telle performance.
Réfugiée aux Etats-Unis en 1973 et ardente militante de la cause homosexuelle comme on l'a vu encore en janvier dernier à Melbourne où elle s'est élevée contre la décision de Tennis Australia de célébrer les 50 ans du Grand Chelem de Margaret Court dont les positions extrémistes ne cessent de heurter, Martina Navratilova restera comme l'une des plus grandes championnes de l'histoire du tennis. Gauchère et adepte du «chip and charge», elle a toujours cherché son salut à la volée, quitte à s'exposer à la précision diabolique de sa meilleure ennemie Chris Evert.
