Malgré la déception d'une première défaite au premier tour de Roland-Garros, Rafael Nadal estime avoir été suffisamment compétitif lundi face à un Alexander Zverev «très fort» pour ne pas encore tirer un trait définitif sur sa carrière.
Après de longs mois d'incertitude quant à sa possibilité de rejouer sur sa terre battue fétiche et même de rejouer tout court, sa défaite 6-3 7-6 6-3 en plus de trois heures pose maintenant la question du moment où il va définitivement ranger les raquettes.
Une chose semble certaine cependant: celui qui a soulevé quatorze fois la Coupe des Mousquetaires sur le court Philippe-Chatrier va sacrifier Wimbledon afin de mieux se préparer pour les Jeux olympiques.
Un retour positif malgré la défaite
«J'ai démontré que j'étais prêt pour plus qu'une défaite au 1er tour», s'est félicité Nadal, le visage tendu par la déception. Car au vu de son match, il est vraisemblable que l'Espagnol qui fêtera ses 38 ans le 3 juin aurait passé au moins le 1er tour s'il n'avait dû affronter «un joueur qui est en grande forme et qui est un des meilleurs joueurs au monde».
Or non seulement Rafael Nadal a tenu le choc physiquement – «J'étais prêt à jouer encore un peu», «J'aurais pu rejouer demain», a-t-il assuré –, ce dont il n'avait plus été capable depuis deux ans, mais n'ayant rien perdu de sa combativité, il a même eu des occasions de menacer Zverev. Il a en effet servi pour égaliser à un set partout et a rapidement fait le break dans la troisième manche.
Par rapport à l'ogre de la terre battue qu'il a été, il a notamment manqué de constance dans l'efficacité sur son fameux coup droit lasso hyper-lifté. «J'aurais difficilement pu mieux jouer, a-t-il analysé. Je pense avoir par moments joué à un très bon niveau mais parfois j'ai manqué des coups».
Là encore, une différence notable avec le grand Nadal dont la terrible intensité submergeait son adversaire tout au long du match. Rien d'inquiétant néanmoins pour l'Espagnol qui juge même «tout à fait normal» ce manque de constance «quand on n'a pas joué ce type de match depuis quasiment deux ans».
Les questions sur l'avenir
L'accumulation de blessures ces dernières années et les difficultés à s'en remettre ont «détruit psychologiquement» le champion, au point qu'il s'est dit «qu'il fallait arrêter tout ça». Sa prestation et ses sensations lundi font que ce qui a «de grandes, grandes chances» d'être son dernier Roland-Garros, ne le sera peut-être pas.
Ce qu'il craint, c'est de regretter, «dans un an ou un an et demi», d'avoir annoncé sa retraite trop tôt, sans s'être donné une dernière chance alors qu'il commençait à se sentir «un peu mieux physiquement».
Dans un premier temps, son objectif est de jouer les Jeux olympiques de Paris cet été, en simple et en double avec Carlos Alcaraz. «Ensuite, il faudra voir comment je me sens, où en est ma motivation, comment se comporte mon corps, et si continuer de jouer a du sens compte tenu de mon niveau», a-t-il relevé.
«Si je continue d'aimer ce que je fais et que je me sens compétitif et suffisamment en bonne santé pour me faire plaisir, je veux continuer encore un peu à jouer», a-t-il ajouté.
L'impasse sur Wimbledon
La terre battue est la surface sur laquelle il a écrit sa légende, mais Nadal a aussi décroché sur le gazon de Wimbledon deux de ses 22 titres du Grand Chelem. Toutefois, dans les circonstances actuelles et parce que les JO vont se jouer à Roland-Garros, il devrait faire l'impasse sur le Majeur londonien.
«Ça me paraît difficile de faire la transition avec le gazon (pour jouer Wimbledon) puis de revenir sur terre battue avec les Jeux olympiques» deux semaines plus tard, a-t-il expliqué. «Je ne peux rien confirmer, mais je ne pense pas que ce serait malin après tout ce qui est arrivé à mon corps (depuis deux ans), a-t-il insisté. Aujourd'hui, je pense que ce n'est pas une bonne idée.»