Adrian Mannarino, étourdi 6-0, 6-0, 6-3 par le no 1 mondial Novak Djokovic en huitièmes de finale de l'Open d'Australie dimanche, estime que «prendre trois bulles ne (l')aurait pas affecté plus que ça».
Adrian Mannarino, quand avez-vous finalement appris que votre adversaire serait Djokovic ?
«En fait, je l'ai appris avant le match contre (Ben) Shelton (ndlr : au tour précédent). Je me faisais chier, le match d'avant durait, durait, durait; à un moment donné, j'ai pris mon portable et je suis tombé sur un truc: «J'espère que tu joueras Djokovic au prochain tour». Peut-être aussi que ça m'a libéré (contre Shelton): parfois, quand tu n'es pas loin de gagner un match, tu te dis, «Si ça se trouve, en plus j'ai un tableau en or après». Et quand j'ai fini mon match (contre Shelton), dans les vestiaires, quelqu'un de son entourage m'a dit: «On se voit dimanche».»
Comment avez-vous vécu ce match ?
«J'ai eu l'impression de ne pas avoir beaucoup de solutions. Dès le deuxième jeu, le niveau physique est monté assez haut. Le Central est vraiment très, très lent par rapport aux autres courts sur lesquels j'ai joués avant, il m'a fallu un petit temps d'adaptation, et contre un joueur comme lui, je ne peux pas me le permettre. J'ai essayé de tenir la baraque un peu, mais ça a été assez compliqué. Il m'obligeait à faire un peu plus que ce que j'ai l'habitude de faire et aujourd'hui (dimanche), je n'étais pas prêt à cette bagarre-là. Je n'arrivais pas à le déborder.»
«Peut-être que je ne jouais pas assez vite, mais quand j'ai voulu prendre un peu plus de risques, j'ai fait des fautes. Je n'ai pas trouvé l'équilibre. Il n'a laissé aucune miette, a très bien servi tout le temps, dès que c'était important. J'avais beaucoup de mal à lire son service, il était hyper précis. Et physiquement, j'avais l'impression de tout faire un peu moins bien que d'habitude. Contre un joueur aussi bon, il faut que je sois au max de mes capacités. Si je suis à 80% ou 85 %, je ne suis pas assez fort pour tenir. La différence a été flagrante aujourd'hui.»
Vous avez inscrit votre premier jeu à la 80e minute...
«Honnêtement, prendre trois bulles, ça ne m'aurait pas affecté plus que ça. Ça aurait fait beaucoup parler les gens mais... Le sourire, il vient parce que tout le monde hurle, tu ne peux pas rester de marbre face à ça. Lui, ça ne l'a pas trop perturbé... Il a continué comme depuis le début du match: très bien.»