Dans un entretien accordé à "Tenis Brasil", Peter Lundgren est revenu sur ses années de collaboration avec Roger Federer. Selon l'entraîneur suédois, le Maître n'était pas forcément le plus ardu à la tâche.
A bientôt 39 ans - il les fêtera le 8 août prochain -, Roger Federer fait toujours partie des meilleurs joueurs de la planète. Si le Bâlois pointe encore au quatrième rang mondial, c'est évidemment grâce à son incroyable talent, mais aussi à son très grand professionnalisme.
Mais le recordman de titres en Grand Chelem n'a pas toujours été un grand travailleur. Son ancien entraîneur, Peter Lundgren (55 ans), est revenu lors d'une interview accordée à "Tenis Brasil" sur la période qui a précédé le premier sacre majeur du Maître.
"Ce n'est jamais facile de travailler avec un joueur de tennis. À cette époque (ndlr: en 2003), Roger était un jeune homme très talentueux, mais peut-être un peu paresseux. Il avait quelques problèmes de concentration et n'était physiquement pas prêt", a révélé le Suédois.
"Je suis très fier de tout ce qu'il a accompli"
Devenu par la suite une véritable bête physique et mentale, le Maestro ne s'est donc pas reposé sur son seul talent naturel. "Les choses ont changé parce qu'il a toujours voulu être le meilleur", a ajouté le Scandinave. "La vérité est qu'il était une personne avec laquelle il était difficile de travailler, mais il a un grand cœur et c'est un bon gars."
Mentor du Suisse entre 1998 et 2003, Peter Lundgren a apprécié la folle trajectoire prise par son ancien élève. "Il a grandi rapidement pour devenir le grand ambassadeur du tennis qu'il est aujourd'hui. Je suis très fier de tout ce qu'il a accompli", a ajouté l'ancien coach de Stan Wawrinka, Marat Safin, Marcelo Rios ou encore Grigor Dimitrov.
Fier, il l'a aussi été lorsque le Rhénan a triomphé en juillet 2003 sur le gazon londonien. "Avec Roger, il y avait un garçon talentueux. C'était un diamant qui avait besoin d'être poli. Peter Carter et moi avons emmené Federer au sommet, en partant de zéro, pour gagner Wimbledon. C'était tout simplement surréaliste! J'aurais juste voulu que Peter soit avec nous pour vivre tout cela", a confié le natif de Kramfors.
"Gagner Wimbledon était un soulagement pour Roger"
Pour rappel, l'Australien - entraîneur attitré de Federer jusqu'à ce que ce dernier ne passe professionnel - avait perdu la vie dans un accident de voiture en 2002. Une année plus tard, le Bâlois avait fini de broyer du noir et rendait hommage à sa manière à Peter Carter.
"C'était un moment très spécial pour nous deux. J'ai toujours voulu gagner Wimbledon depuis que j'ai commencé à jouer au tennis. J'ai atteint les huitièmes de finale en tant que joueur, ce qui n'est pas mal, et j'ai gagné en tant qu'entraîneur, ce qui me rend très heureux. Pour Roger, ce titre était ce que tout le monde attendait de lui. La vérité est que c'était un soulagement, même pour lui", s'est remémoré Peter Lundgren.
Dans la foulée, l'aventure commune des deux hommes allait toutefois s'arrêter brutalement puisque le Suisse se séparait à la surprise générale de son entraîneur. La suite appartient à l'histoire.