Chronique TV «365 DNI»: le film qui déchaîne le Net!

D'Elvire Küenzi

19.6.2020

Le film «365 DNI» se termine par un cliffhanger. Tout porte à croire qu'il y aura une suite puisque le long-métrage s'inspire d'une trilogie écrite par l'auteure Blanka Lipińska.
Le film «365 DNI» se termine par un cliffhanger. Tout porte à croire qu'il y aura une suite puisque le long-métrage s'inspire d'une trilogie écrite par l'auteure Blanka Lipińska.
Facebook / Michele Morrone

Le drame érotique adapté d’une série de livres écrits par la Polonaise Blanka Lipinska vient de sortir sur Netflix. Depuis plus d’une semaine, le web ne parle plus que de ce film. Les unes l’adorent, les autres le détestent et les débats fleurissent sur les réseaux sociaux. Avis.

Massimo est un mec canon, musclé, tatoué, dangereux et mafieux.

Laura est une jeune femme qui a des problèmes de couple et une vie qui semble plutôt classique entre son job et ses copines.

On a là le début classique d’une romance. Mais tout se gâte quand Massimo kidnappe Laura et la séquestre avec un but: lui laisser un an pour tomber amoureuse de lui.

Depuis une semaine, je vois le petit monde du web s’enflammer pour ce film. Deux camps s’affrontent avec véhémence sur les réseaux: celui des fans qui sont en totale béatitude devant le beau gosse, rêvant de prendre la place de Laura et de se faire enlever par Massimo.

Et celles qui mettent en avant les problèmes soulevés par le film. Des problèmes, en effet il y en a! Et pas qu’un peu. A force d’en entendre parler, je l’ai vu sur Netflix.

Deux heures, c’est long quand le long-métrage ressemble à une juxtaposition de scènes sans liens visibles entre elles. On ne comprend rien à la psychologie des personnages et on a l’impression d’assister à un puzzle mal construit. En romance, beaucoup de choses peuvent fonctionner si elles sont expliquées et justifiées. Ici, on a l’impression qu’il n’y a aucun sentiment entres les deux protagonistes (à part un bon petit syndrome de Stockholm).

Voilà pour la forme, la pointe de l’iceberg.

Les vrais problèmes se trouvent dessous et ils sont aussi énormes que la face cachée de l’iceberg qui a coulé le Titanic.

Le fond même de l’histoire est fortement discutable. En moins de deux heures, on a tout de même un kidnapping et des tonnes de scènes vraiment douteuses (bye bye consentement, bye bye respect, bye bye féminisme). Heureusement, si on veut sauver les meubles (et encore) Laura a son petit caractère et ose cracher certaines vérités à la figure de Massimo. Mais bon, quand on est attachée à un lit, on ne peut plus vraiment se défendre, hein...

Ce film est problématique car il met en évidence, avec une certaine froideur, beaucoup des combats menés par les femmes depuis des générations... en les réduisant à néant.

Je me refuse à dire ce que les gens doivent aimer ou détester. Mais je crois que je me sens plutôt triste de voir le succès de ce genre de films auprès de la gent féminine. Triste et un peu perdue de constater que cette représentation d’une relation engendre tant d’enthousiasme.

OK, certaines femmes ont des fantasmes de domination. Mais ce n’est pas parce qu’un homme est beau, musclé, canon et dangereux que ça peut justifier le fait qu’il abuse de son statut pour se faire plaisir avec une femme (je reste soft dans mes propos, je n’ai pas envie de vous choquer).

Ce film cumule donc avec une surdose certaine des stéréotypes sexistes, des agressions sexuelles, de l’intimidation et de la violence verbale. On se noie dans la culture du viol.

Ainsi, si vous avez deux heures à consacrer à une fiction, portez votre dévolu sur une autre que «365 DNI», il y a tant de belles séries et de beaux films à voir...

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