«Elle en a descendu pas mal» La vengeance de Bernadette Chirac à l’encontre d’une rivale

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29.1.2020

L'ancien président Jacques Chirac et son épouse Bernadette Chirac assistent à une cérémonie de remise de prix de la fondation Chirac au musée du Quai Branly à Paris, le 24 novembre 2011.
L'ancien président Jacques Chirac et son épouse Bernadette Chirac assistent à une cérémonie de remise de prix de la fondation Chirac au musée du Quai Branly à Paris, le 24 novembre 2011.
Keystone

Dans le livre « En route avec le patron » qui paraîtra le 30 janvier 2020, André Demullet, chauffeur et confident de Jacques Chirac, relate la manière dont Bernadette Chirac a sournoisement évincé une femme politique qui était un peu trop proche de son époux à son goût.

Très silencieuse depuis le décès de son mari Jacques Chirac le 26 septembre 2019, la santé de Bernadette Chirac n’est pas bonne et elle serait dans «un état de très grande faiblesse» selon ses proches. Elle a fait une brève apparition début janvier à la mairie de Gap où elle a tenu à remercier les personnes ayant laissé des messages de soutien après le décès de son mari. Présence forte toujours aux côtés du président, elle a dû se battre à de nombreuses reprises comme le raconte un ancien employé du couple.

Durant de nombreuses années, André Demullet fut le chauffeur officiel de Jacques Chirac. Au-delà de sa fonction officielle, il fut aussi le confident privilégié de l’ancien président. Il publie un livre le 30 janvier dans lequel il revient sur son expérience dans le milieu de la politique et livre quelques anecdotes sur le couple.

Le co-auteur de l’ouvrage, Oli Porri Santorro décrit ainsi les attributions du chauffeur: «De 1977 à 1996, cet ancien blouson noir mena une triple vie dans les arcanes du pouvoir: le jour, celle de haut responsable de l’entretien des voitures, et chauffeur en double de Jacques Chirac, et la nuit, celle de barbouze au sein d’un cabinet noir comprenant truands, policiers et hommes politiques de premier plan. Sa mission, cinquante ans avant l’affaire Benalla : assurer la sécurité du président de la République, au volant d’une berline bronze de la marque Citroën, muni d’une fausse carte de presse et d’un pistolet calibre 38.»

«Virez-moi cette poubelle de là!»

A cette époque, Jacques Chirac entretenait une relation professionnelle très étroite avec Marie-France Garaud, un ex-conseillère de George Pompidou. Bernadette Chirac ne voit pas cela d’un très bon œil. Pourtant, la femme du président avait pu compter sur l’aide de Garraud lorsqu’il avait fallu écarter Jacqueline Chabridon, maîtresse du président qui l’accompagnait dans ses déplacements. La relation adultère avait d’ailleurs fait jaser le monde politique lorsque Jacques Chirac avait fait ouvrir en pleine nuit une boutique Pierre Cardin pour Jacqueline, comme le rappelle «Gala»…

André Demullet explique  que «Madame Chirac, ce n’était pas une plante verte qu’on ne propose à l’admiration des foules que dans les grandes occasions. Ah! Elle en a descendu pas mal.» et d’ajouter: «Un beau jour de 1979, la mère Garaud, qui rendait souvent visite à Chirac a déboulé à fond de train dans la cour d’honneur de l’Hôtel de Ville, au volant de son Austin Cooper. Elle est montée retrouver le patron et ils se sont tous les deux enfermés dans son bureau [...] Mme Chirac a surgi sur le seuil. Elle avait entendu arriver le véhicule de Garaud. Et, quand elle l’a vu stationné dans la cour, ça a déclenché une tempête ! Marie-France rêvait de ravir sa place et n’en faisait pas mystère. Elle la prenait pour une parfaite imbécile : Mme Chirac a donc décidé de passer à la contre-offensive, avec beaucoup de méthode.»

En arrivant dans la cour, Bernadette Chirac s’est tournée vers le chauffeur et lui a montré l’Austin: «Demullet, virez-moi immédiatement cette poubelle de là!».

Malgré son embarras, l’homme s’est exécuté sur-le-champ. Marie-France Garaud ayant oublié ses clefs sur le contact, il a rapidement déplacé le véhicule à l’extérieur de la mairie, l’abandonnant dans une rue proche.  André Demullet conclut, moqueur  « n un rien de temps, la voiture avait disparu. Sur le plan symbolique, c’était quelque chose de très fort. Quand Garaud est ressortie, elle a d’abord cru qu’il s’agissait d’une caméra cachée. Elle a vite déchanté. »

Jacques Chirac, ancien président de la République française

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