Le canton de Vaud s'est réveillé lundi orphelin de Pierre Keller. Les hommages ont plu lundi sur le «flamboyant ambassadeur», «citoyen de panache», «personnalité hors du commun, «grand visionnaire» et l"amoureux du terroir» qu'était l'ancien directeur de l'ECAL.
«Depuis cette grande ville de Tokyo où Pierre Keller a tant oeuvré pour faire connaître les vins vaudois, j‘apprends la pénible nouvelle de son départ. Hommage à un citoyen de panache qui a fièrement et brillamment défendu l‘image de la culture et de la viticulture suisses», a écrit lundi sur Twitter le conseiller fédéral vaudois Guy Parmelin.
L’artiste suisse Pierre Keller a passé ses jeunes années à New York. Keith Haring et Andy Warhol étaient ses compagnons.
Contrairement à son collègue photographe Robert Mapplethorpe, Pierre Keller ne travaillait pas avec des modèles professionnels et aimait aussi photographier des amis comme David Bowie.
Dans son livre de photographies «My Colorful Life», Pierre Keller revient sur sa vie sauvage et virile à New York.
Des souvenirs d’expériences partagées avec ses amis de l’époque…
… mais aussi la mort des hommes sont illustrés sur des photographies dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Son regard est de même tout à fait culinaire. C’est de l’«anti-porno», comme le disait son regretté collègue Jean Tinguely: des images pour le cinéma dans la tête.
Mais cette abondance ne trouvait pas grâce aux yeux de tout le monde il y a 50 ans. La photographie n’était pas encore un art qui remplissait les galeries.
Pierre Keller a photographié les hommes là où ils le suivaient, là où il les suivait. Pierre Keller, qui portait toujours sur lui son SX-70 pliable dans son vieux pantalon militaire, décrivait la photographie comme un acte sexuel.
Parfois, les deux allaient de pair. Il n’a jamais été question d’autocensure et la jouissance figurait au premier plan: de jolis hommes et des plaisirs somptueux.
Dans son livre de photographies «My Colorful Life», les polaroïds de Pierre Keller obtiennent des années plus tard la renommée qu’ils méritent.
Pierre Keller: My Colorful Life
L’artiste suisse Pierre Keller a passé ses jeunes années à New York. Keith Haring et Andy Warhol étaient ses compagnons.
Contrairement à son collègue photographe Robert Mapplethorpe, Pierre Keller ne travaillait pas avec des modèles professionnels et aimait aussi photographier des amis comme David Bowie.
Dans son livre de photographies «My Colorful Life», Pierre Keller revient sur sa vie sauvage et virile à New York.
Des souvenirs d’expériences partagées avec ses amis de l’époque…
… mais aussi la mort des hommes sont illustrés sur des photographies dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Son regard est de même tout à fait culinaire. C’est de l’«anti-porno», comme le disait son regretté collègue Jean Tinguely: des images pour le cinéma dans la tête.
Mais cette abondance ne trouvait pas grâce aux yeux de tout le monde il y a 50 ans. La photographie n’était pas encore un art qui remplissait les galeries.
Pierre Keller a photographié les hommes là où ils le suivaient, là où il les suivait. Pierre Keller, qui portait toujours sur lui son SX-70 pliable dans son vieux pantalon militaire, décrivait la photographie comme un acte sexuel.
Parfois, les deux allaient de pair. Il n’a jamais été question d’autocensure et la jouissance figurait au premier plan: de jolis hommes et des plaisirs somptueux.
Dans son livre de photographies «My Colorful Life», les polaroïds de Pierre Keller obtiennent des années plus tard la renommée qu’ils méritent.
Un passionné qui a aidé les jeunes artistes
«On fait tout sérieusement, sans jamais se prendre au sérieux». Tel était le motto que Pierre Keller appliquait à l'ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne. Il lui a ainsi permis de hisser en quelques années une petite école vaudoise parmi le gotha mondial des écoles d’art et de design, écrit l'ECAL lundi dans un communiqué.
«C’était un passionné et un grand visionnaire. Sa plus grande fierté restera sans doute d’avoir pu aider des centaines de jeunes artistes et designers à développer leur pratique. Qu’elle soit professionnelle ou amicale, sa générosité était sans pareille. Il va énormément nous manquer», a ajouté Alexis Georgacopoulos, directeur de l’ECAL.
Sens du contact
«Avec sa disparition, le canton perd l’un de ses plus flamboyants ambassadeurs», souligne le Conseil d'Etat vaudois. Il a donné à l'ECAL «une impulsion dont les effets se ressentent encore aujourd'hui. Volontiers provocateur, énergique et avec un sens du contact hors du commun, il a aussi mis son réseau et ses talents de négociateur à profit pour la promotion des vins vaudois pendant huit années».
Pierre Keller «aura marqué les Lausannoises et Lausannois avec une trajectoire de vie hors norme et développé l’image de la Ville bien au-delà du canton. Son apport tant au niveau artistique que pour le monde viticole au niveau régional et international est immense», souligne la Ville de Lausanne dans un communiqué.
Affiches et expositions
Le Montreux Jazz festival rend lui aussi hommage à celui qui était membre de son Conseil de fondation depuis 1995. «Moi, je ne connais rien en musique. Toi, tu ne connais rien en art», disait-il à son grand ami Claude Nobs, ancien directeur du MJF.
Le Conseil de Fondation et toute l’équipe du Montreux Jazz Festival lui rendent aujourd’hui hommage par le rappel des œuvres qu’il a fait naître, les affiches signées Jean Tinguely (1982), Keith Haring (1983) et Max Bill (1991) notamment.
Constellation d'intérêts
Quant au Musée Jenisch qui présente jusqu'au 11 août une partie de la collection d'oeuvres du résident de Saint-Saphorin (VD), il souligne que Pierre Keller a été une figure emblématique de la scène artistique en Suisse et bien au-delà.
Pierre Keller nourrissait une constellation d'intérêts présents dans ce projet: de la musique à l'architecture et au design, en passant par le vin et la vigne. Et de souligner son humour sa générosité et son extrême gentillesse ces derniers mois.
«Ta créativité, ta folie, ton énergie, ton amitié. Pierre Keller, tu vas terriblement nous manquer. Prends-soin de toi là-haut», écrit Nicolas Bideau, directeur de Présence suisse sur Twitter. «Un amoureux du terroir» s'en est allé, soulignent pour leur part les paysans romands également dans un tweet.
Quand Pierre Keller présentait sa collection à Vevey
Pierre Keller présente sa collection à Vevey
Pierre Keller et les oeuvres de son ami Jean Tinguely qu'il a collectionnées et qu'il présente au musée Jenisch de Vevey.
Pierre Keller a aussi été un ami de l'artiste Ben. Il a collectionné plusieurs de ses oeuvres.
Pierre Keller a collectionné de nombreuses oeuvres de Keith Haring, dont l'affiche du Montreux Jazz Festival de 1983 (en haut).
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