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Interview Christiane Ludot: «J’étais un peu jeune pour être la mère d’Hélène!»
De Laura Campisano / AllTheContent
20.9.2019
Elle se destinait à une carrière de danseuse de ballet et a finalement eu le coup de cœur pour le théâtre puis la comédie. Depuis ses 20 ans, Christiane Ludot alterne des rôles à la télé et au théâtre, et revient sur TF1 dans «Demain nous appartient». Interview exclusive pour «Bluewin».
Comment tout a-t-il démarré pour vous?
J’ai accompagné un ami à un cours de théâtre, cours Florent. Florent m’a dit: «ici, on n’assiste pas, on joue!». Donc j’ai passé une impro en fait et j’ai trouvé ça génial, j’étais très à l’aise et je me suis dit: «ah oui, mais c’est ça que je veux faire!»
Vous vous destiniez à quoi, au départ?
Je voulais être danseuse, j’ai travaillé comme telle d’ailleurs. J’avais étudié en province, mon physique correspondait à l’époque. Mais c’est vrai j’avais moins de technique que quelqu’un qui était passé par l’école de danse de l’Opéra, ou d’autres grandes écoles. Du coup, je savais que j’aurais pu faire un bon corps de ballet mais que j’aurais été limitée pour être soliste, là où on s’expose vraiment. En danse classique, la technique est tellement exigeante qu’on ne peut s’exprimer totalement que lorsqu’on la possède vraiment, c’est très compliqué. Au théâtre, on a l’impression que c’est plus facile alors que ce n’est pas le cas. Mais niveau technique, même s’il y en a une que j’ai découverte plus tard, j’avais plutôt l’impression d’avoir accès à quelque chose où je pouvais m’exprimer tout de suite.
Vous êtes donc «montée à Paris»?
Je suis née à Montpellier, puis je me suis baladée un peu partout en France quand j’étais plus petite, et je suis revenue à Montpellier pour mon bac. Alors que j’allais abandonner la danse, une amie qui était rentrée à l’Opéra m’a appelée en me disant qu’il y avait une audition à passer et je me suis dit que je n’avais rien à perdre! Et voilà, comment le cours des choses a été changé et que je suis «montée à Paris». J’avais une vingtaine d’années.
«Après le cours Florent, je ne savais pas trop quoi faire, je n’avais pas d’agent.»
Et c’est donc là que le cours Florent vous a attrappée au vol et que vous vous êtes finalement destinée à devenir actrice de théâtre, puis comédienne à la télévision…
Alors en fait, il y a toujours eu un peu de «coups de chance», de hasards, comme ça dans la vie. Après le cours Florent, je ne savais pas trop quoi faire, je n’avais pas d’agent. C’est un peu compliqué quand on veut débuter dans ce métier. J’ai travaillé comme mannequin, j’ai fait des défilés, des photos, des photos de pub et de rédactionnel, des choses comme ça. Et j’avais décidé de partir au Canada, avec la personne avec qui je vivais à l’époque. On avait fait toutes les démarches pour partir. Et je me suis dit que j’allais quand même m’inscrire sur un fichier de comédiens, et un mois ou deux avant qu’on parte on m’a appelée pour une audition, j’ai passé des essais et j’ai été prise pour un premier rôle à la télévision avec Daniel Mesguiche. Je suis entrée dans la télévision comme ça, et je ne suis pas partie au Canada.
«C’est un peu comme en pub, on prend toujours des gens plus jeunes...»
Et ça ne s’est plus arrêté depuis, vous n’avez plus quitté les écrans?
Non, j’ai eu des moments plus calmes, mais les rediffusions donnent l’impression qu’on ne quitte pas l’écran. Comme tout le monde dans ce métier, on a des moments moins faciles, mais en tous cas j’ai toujours continué dans la comédie.
Et aujourd’hui, vous êtes de retour sur TF1, que vous aviez bien connu dans les années 90, marquées par les sitcoms du «Club Dorothée». Certains vous y ont découvert dans le rôle de Marie Girard, mère de Justine et Hélène dans «Premiers Baisers»… alors que vous étiez très jeune!
Oui, on a tourné les pilotes en 1992 et j’ai quitté la série en 1997, cinq ans c’est énorme. C’est vrai que j’étais un peu jeune pour être la mère d’Hélène! C’était un peu une sorte de famille idéale, où les enfants m’appelaient par le prénom. C’est un peu comme en pub, on prend toujours des gens plus jeunes parce que ça donne une image plus jeune aussi.
«J'ai failli me faire virer au début parce que je ne voulais pas en faire «trop».»
Comment parveniez-vous à passer de ce que vous avez appris au théâtre à cet exercice totalement différent de sitcoms?
C’était très nouveau en France à l’époque, et même si je n’ai jamais fait de théâtre de boulevard ou de café théâtre, ça pouvait s’en rapprocher quand même. Je sais que quand je suis arrivée, et qu’on a tourné les pilotes, j’ai failli me faire virer au début parce que je ne voulais pas en faire «trop». Je voulais garder quelque chose de naturel dans mon jeu. Je me suis dit «tant pis si je suis virée». Et puis finalement j’ai réussi à imposer petit à petit cette façon à moi de jouer. Et de ce fait, je pense ne pas être tombée dans une caricature, ce qui peut vite être un problème dans le sitcom.
Du sitcom, vous êtes passée aux séries françaises, dans des rôles parfois «guest» comme dans «Boulevard du Palais», et d’autres plus récurrents. Pourtant on vous identifie encore à «Madame Girard»…
C’est sûr que dans certaines séries où je n’apparaissais que dans un seul épisode, par rapport aux sitcoms où je passais en boucle tous les jours, c’est évident que les gens m’ont plus identifiée là, que dans un épisode de «Profilages».
Et cette nouvelle aventure de «Demain nous appartient», comment vous la vivez?
Très bien, c’est quand même un produit nouveau par rapport au sitcom, ça n’a rien à voir. On est dans le feuilleton quotidien, mais ce n’est pas le même format. Ça se passe vraiment très bien, c’est une très bonne ambiance, ce sont bien sûr des rythmes qui sont soutenus avec beaucoup de texte à apprendre, on tourne très vite. Et c’est là que «Premiers Baisers» m’a bien servi, parce qu’il y avait aussi des cadences très très importantes. Il faut être habitué à travailler avec plusieurs caméras… Mais en tous cas je suis très contente de cette expérience.
«J'avais choisi dès le départ de protéger mes enfants.»
Et vous êtes encore une maman, dans cette série. Comment vous l’expliquez? Est-ce que ce sont des rôles que vous attirez?
Je suis même passée à la grand-mère! Je pense qu’on les attire, c’est très difficile de choisir. Surtout à la télévision, les gens demandent une évidence, des choses qui collent un peu à la vraie vie. Ils n’ont peut-être pas le temps ou l’imagination pour aller chercher quelqu’un qui serait à contre-emploi. Donc ils vont plutôt à l’évidence. Dans des publicités, j’ai aussi beaucoup joué les mamans. Je pense que je dois avoir quelque chose de très maternel… même si j’aime bien jouer autre chose.
Ce d’autant plus qu’on ne connaît rien de votre vie privée, vous avez su la préserver depuis le début de votre carrière…
Oui, j’avais choisi dès le départ de protéger mes enfants. Ils étaient petits à l’époque de «Premiers Baisers», j’étais enceinte du deuxième à cette période. J’avais vraiment fait très attention à ça. Je pense que si vous ne vous exposez pas, on ne va pas forcément chercher dans votre vie. Je tenais énormément à ma vie privée, ce qui est normal. Il y avait un capital sympathie, on ne venait pas trop m’importuner, y compris dans le public. Il y avait quelque chose qui faisait que les gens m’aimaient bien, donc ça se passait bien, je pense.
Contrairement à d’autres acteurs, qui jouaient avec vous à l’époque, vous avez choisi de quitter l’univers des séries «AB productions». On pense notamment à Bruno Le Millin (Roger Girard dans «Premiers Baisers») qui a créé un buzz en ayant une histoire d’amour avec Magalie Madison (Annette dans «Premiers Baisers») dans «Les Mystères de l’amour», qui avait réussi à choquer le public et les acteurs de l’époque…
On m’en a beaucoup parlé en effet, un journaliste m’a même demandé ce que j’en pensais. Ça m’a amusée, mais je n’en pense rien, je ne suis pas «Marie Girard». C’est simplement une histoire d’écriture, et je ne suis pas concernée par ça. Et ce n’est pas que j’en sois partie, je n’ai jamais été vraiment dedans en fait. J’avais fait d’autres choses avant, j’ai toujours aimé ce métier et je me suis toujours battue contre les étiquettes. J’ai fait de la pub, du doublage, du théâtre public, privé… Je n’aime pas être enfermée dans quelque chose, on apprend partout. Je n’aime pas être cantonnée à une famille, j’ai toujours été curieuse d’autre chose. Je l’ai fait, c’est une partie de ma vie importante que j’assume tout à fait. Je ne renie pas «Premiers Baisers», mais voilà, ce n’est qu’un petit bout de ma carrière.
«Mon personnage va être appelé à revenir, mais ça ne va pas être tout de suite.»
Dans votre carrière, justement, vous avez aussi poussé la porte du cinéma, avec André Téchiné. Vous n’auriez pas aimé en faire plus?
Si, bien sûr, mais le cinéma c’est plus compliqué. C’est davantage cloisonné quand on faisait de la télé. Bien que ce ne soit plus vrai aujourd’hui, ça l’était à l’époque. J’ai fait davantage de courts-métrages, mais peut-être que ça viendra maintenant.
Est-ce qu’il vous reste quand même un peu de temps pour vous?
Alors chez «Demain nous appartient», ils fonctionnent par arches. J’ai beaucoup tourné cet été. Mon personnage va être appelé à revenir, mais ça ne va pas être tout de suite. Donc je vais avoir un petit moment de répit. Mais c’est vrai que ces dernières années, c’était assez dense, puisque j’ai joué au théâtre Michel, la pièce de Didier Caron qui s’appelle «Le jardin d’Alphonse». C’est une superbe pièce qu’on a jouée en tournée et qu’on va peut-être reprendre en tournée en janvier. Et parallèlement, j’écris et je réalise des courts-métrages: deux sont finis et j’en écris un autre. J’étais en résidence musicale, je prépare aussi un long…
Quand vous prenez du temps pour vous, en réalité vous continuez à travailler?
Je pense que c’est une nature aussi, j’aime bien bouger, j’aime bien faire des choses… Et je continue la danse classique d’ailleurs, c’est peut-être ça qui me maintient en forme.
«J’ai deux enfants formidables. Je n’ai jamais sacrifié ma vie privée pour ma vie professionnelle...»
Et aussi l’équilibre avec votre vie privée, sans doute?
C’est très important, ma vie privée. J’ai deux enfants formidables. Je n’ai jamais sacrifié ma vie privée pour ma vie professionnelle, ça a même été plutôt l’inverse à un certain moment, quand ils étaient petits notamment. Maintenant qu’ils sont grands, et qu’ils ont chacun leur vie, c’est peut-être pour cela que j’ai plus de temps pour faire des choses et m’accomplir davantage dans mes projets professionnels. Ce n’est pas un métier, c’est une passion, je ne me vois pas faire autre chose. Je fais aussi des choses pour moi à côté: la danse, le qi-gong, la méditation… Le développement personnel en fait, mais c’est toujours lié à quelque chose d’artistique. C’est ma vraie passion, même si j’ai fait d’autres métiers à un moment. J’ai été pigiste, j’ai même fait un peu de coaching en entreprise, parce que ça m’amuse de découvrir d’autres univers. Mais finalement, je me rends compte que je reviens toujours à l’écriture, à la réalisation et au métier d’actrice.
Finalement, vous vivez de votre passion?
Oui, je ne me vois pas m’arrêter, ou même prendre une retraite. Contrairement à la danse, où on est très vite dépassé par l’âge, à 40 ans on est vieux et il faut changer de métier, les comédiens, c’est différent… Quand on voit Michel Bouquet… Je ne me compare pas à lui bien entendu, mais en tous cas, on n’est pas obligé de s’arrêter. Tout ce qu’on vit comme expériences dans la vie, enrichit le métier de comédien et d’acteur. Alors que pour le danseur, ça rend les choses plus difficiles, surtout avec la forme physique qu’il faut assurer.
«Dans «Demain nous appartient» mon personnage n’est pas très sympathique au début...»
Et côté rôles, il y a quelque chose que vous aimeriez jouer et qu’on ne vous a pas encore proposé?
J’aimerais bien qu’on me donne quelque chose à la limite de la folie, pas forcément une méchante, mais de quelqu’un de «pas très équilibré», un contre-emploi. Dans «Demain nous appartient» mon personnage n’est pas très sympathique au début, un peu casse-pieds. Mais après, elle redevient la maman finalement.
Vous pensez parfois à là où vous serez dans 10 ans?
Non, j’ai un problème avec ça, je ne sais pas me projeter dans l’avenir. Je ne suis pas une nostalgique du passé du tout, mais j’ai du mal à me projeter dans un avenir lointain. Je n’ai jamais fait de plan de carrière, je prends les choses comme elles viennent. Je suis assez instinctive et je me dis qu’il faut faire confiance à ça. On n’est pas toujours dans des choses intellectuelles, dans la vie.
«Demain nous appartient», à retrouver sur TF1 et RTS1. Avec Swisscom TV Air, vous profitez gratuitement de Swisscom TV sur votre ordinateur, votre tablette et votre Smartphone. Ainsi, vous pouvez regarder Swisscom TV, vos enregistrements inclus, où que vous soyez.
Laure Guibert, alias Bénédicte, en images