Interview Laure Guibert: «On vieillit ensemble, avec les téléspectateurs»

Anaïs Deban / AllTheContent

28.2.2019

On connaît tous le personnage qu’elle joue depuis plus de vingt ans et qu’on retrouve pour une nouvelle saison dans «Les Mystères de l’amour»: Bénédicte. Laure Guibert qui se dit sereine et épanouie, raconte à «Bluewin» les petits bonheurs de l’immense aventure «Hélène et les Garçons»!

Le tournage des «Mystères de l’amour» vient de reprendre. Vous abordez comment ces rentrées après toutes ces années?

Oui, on avait quinze jours de pause… Vous savez, nous c’est un éternel recommencement. On enchaîne les saisons parce que ça fonctionne, l’audience se maintient et ça cartonne! Après chaque pause, on est heureux de se retrouver. Les histoires recommencent. En plus, en milieu de saison, comme ça, c’est complètement raccord. C’est dans la continuité. Alors on est content de retrouver nos personnages!

«On se voit même en dehors des tournages, alors vous voyez…»

Comment est l’ambiance sur le plateau?

Elle est sympa, comme toujours! On se connaît tous depuis maintenant bien longtemps. Les petits jeunes qui nous ont rejoints suivent le mouvement. On a du plaisir à se retrouver. C’est assez étonnant mais c’est vrai! On se voit même en dehors des tournages, alors vous voyez…

Il y en a qui sont devenus des amis?

Pour la grande majorité d’entre nous, on se voit à l’extérieur, oui! On s’entend extrêmement bien. On est tous vraiment potes!

Quel est votre meilleur souvenir de tournage?

Mes meilleurs souvenirs de tournage, c’est quand on était dans les îles. Avec cette immersion totale. Je pense que nos liens sont d’autant plus forts qu’on a vraiment tout partagé à un moment. On vivait tous ensemble. On a vraiment approfondi nos relations à ce moment-là. On a tous de merveilleux souvenirs de cette période qui a duré de nombreuses années.



Vous parliez d’éternel recommencement. Ça ne lasse pas? Jamais vous n’avez eu envie de recommencer quelque chose ailleurs?

On a tous fait quelques petites choses ailleurs dans les moments où ça s’est arrêté. Moi j’avoue que je suis assez satisfaite de ce rythme. On tourne en moyenne deux ou trois jours par semaine. Ça nous laisse le temps de faire ce qu’on a envie de faire à côté.

«Je suis complètement épanouie de tourner pour cette série.»

Vous faites de la peinture, de la sculpture, c’est un jardin secret qui est indispensable? Votre échappatoire?

Oui, c’est quelque chose que j’ai toujours essayé de continuer et d’approfondir. D’ailleurs je fais une exposition en mars à Paris. J’ai toujours eu en parallèle, plus ou moins intensément, cette passion. Là ce sera une exposition de dessins autour de mes thèmes de prédilection: le végétal et l’organique.

C’est votre autre expression artistique donc… Et ça ne vous manque pas de jouer autre chose que Bénédicte?

Si ça me manquait, je passerais plus de casting. Non, je suis complètement épanouie de tourner pour cette série.

Est-ce qu’à force, il y a un peu de Bénédicte en vous ou un peu de vous dans Bénédicte?

Je pense qu’il peut y avoir des points communs parce qu’on se voit assez souvent avec le producteur. C’est lui qui écrit et il se sert un peu de ce qu’on est. Je pense qu’il puise dans notre personnalité pour se nourrir. Mais il y a une vraie construction du personnage, ce n’est pas un copié/collé. Et heureusement!

«Les gens sont sympas. Quand ils nous aiment bien, ils nous le disent…»

Vous faites maintenant quasi partie de la vie des fans de la série… Comment vous abordez cette notoriété?

Maintenant, plutôt sereinement. C’est assez cool en fait! Les gens sont sympas. Quand ils nous aiment bien, ils nous le disent… Et puis ça leur rappelle très souvent une partie de leur vie: leur enfance, leurs études, un moment particulier qu’ils ont vécu. Il y a un peu de nostalgie aussi. On vieillit ensemble, avec les téléspectateurs. Ça crée des liens.

Patrick Puydebat nous disait dans un entretien qu’il lui est arrivé de se prendre pour un des membres des Beatles à force de constater la ferveur des fans. Vous avez ressenti un sentiment similaire?

Au début j’ai carrément eu le tournis! Ça m’a fait peur. Ça a été tellement soudain. Ça a tout de suite démarré très fort. On n’était pas préparés. On découvrait. Quand on faisait des dédicaces, des rencontres, c’était impressionnant de voir le nombre de fans qui se déplaçaient. De voir cette foule… Au début ça fait tout drôle, on se demande ce qui se passe!



Vous étiez très jeune, vous aviez 24 ans! Comment vous avez fait pour ne pas perdre pied?

La question ne s’est jamais posée. Je me suis protégée à certains moments pour ne pas trop avoir le tournis et puis j’ai toujours relativisé, je faisais la part des choses: c’était juste une série, un rôle. Et puis j’ai un environnement sain autour de moi.

«Mes filles ont toujours connu ça: des gens qui viennent me voir...»

Vous avez deux enfants, c’est compliqué de préserver une vie privée quand on est si populaire? Ça doit leur faire bizarre de vous partager avec autant de fans et de spectateurs, non?

Mes filles ont toujours connu ça: des gens qui viennent me voir, me demandent des autographes. Ce n’est jamais trop intrusif. Et puis j’ai essayé d’exposer ça le plus sainement possible. Elles ont déjà vu la série, elles connaissent les gens avec qui je travaille puisque ce sont devenus des amis. C’est assez simple en fait.

À votre avis, à quoi ressemblerait votre vie s’il n’y avait pas eu «Hélène et les garçons?»

J’ai fait les Beaux-Art, j’ai pris la voie de la décoration. Alors j’aurais très certainement continué la-dedans et j’aurais plus mis l’accent sur la voie artistique avec peinture et dessin. J’aurais peut-être été plus loin dans ce domaine, plus tôt. C’est quelque chose que j’essaye de relancer aujourd’hui parce que mes enfants ont grandi et que j’ai plus de temps. J’aurais eu une vie bien différente!

«On faisait la fête et on travaillait avec entre potes, sous les tropiques!»

Pas de regrets?

Aucun regret! Ce qu’on a vécu quand on est parti dans les Caraïbes ensemble c’était une jeunesse dorée! On s’est marrés, on a vécu une parenthèse merveilleuse! Quand on se retourne on se dit: «la chance qu’on a eu de vivre ça!» On a travaillé au Club Med sans être G.O. On faisait la fête et on travaillait avec entre potes, sous les tropiques!

Vous avez fêté vos 50 ans l’année dernière, vous en pensez quoi des propos de Yann Moix sur les femmes de plus de 50 ans qui ne seraient plus désirables?

Je n’ai pas trouvé ça classe du tout. Mais je n’ai pas pris le temps de lire l’interview. C’est souvent dans le regard des autres qu’on se sent vieillir en fait. Notre producteur par exemple, ne fait pas cas de ça! Et puis c’est assez bien fait la vie: à 20-30 ans, niveau physique on est au top. Mais j’étais tellement moins bien dans ma tête qu’aujourd’hui. C’est une compensation sympa quand même!

Vous avez des scoops sur les futures aventures de Bénédicte pour nos lecteurs?

Alors je ne peux rien vous spoiler mais c’est drôle, on en parlait justement: Bénédicte a une forme de recul et de sagesse qui se met en place. Il y a eu des périodes beaucoup plus volcaniques et agitées et là, c’est une période plus centrée. Donc tout va avec: il va se passer plein de choses, il va y avoir des rebondissements mais c’est une période plus intériorisée, plus mature et plus sage. On est assez bien en phase!

Retrouvez Laure Guibert dans «Les Mystères de l’amour» pour une saison 19 inédite. Tous les dimanches à 18h50 sur TMC. Avec Swisscom TV Air, vous profitez gratuitement de Swisscom TV sur votre ordinateur, votre tablette et votre Smartphone. Ainsi, vous pouvez regarder Swisscom TV, vos enregistrements inclus, où que vous soyez.

Exposition des dessins de Laure Guibert du 29 mars au 6 avril 2019 à Paris, 27 rue de l’exposition 75007.

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