«Sauvez ces emplois» Licenciements chez Stahl: manifestation sur la Place fédérale

dagr, ats

21.10.2024 - 11:07

Plusieurs centaines d'employés de l'entreprise Stahl, à Gerlafingen (AG), ont manifesté lundi matin sur la Place fédérale. Ils protestent contre les plans de démantèlement prévus par leur employeur et demandent, dans une pétition signée par 10'000 personnes en une semaine, de renoncer à tout licenciement.

Plusieurs centaines d'employés de l'entreprise Stahl à Gerlafingen (AG) ont manifesté lundi contre les plans de démantèlement de leur employeur.
Plusieurs centaines d'employés de l'entreprise Stahl à Gerlafingen (AG) ont manifesté lundi contre les plans de démantèlement de leur employeur.
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Keystone-SDA, dagr, ats

Les quelque 500 manifestants, selon les syndicats, exigent le maintien de l'aciérie et l'abandon de nouveaux licenciements. «Sauvez ces emplois», a lancé à l'adresse du Conseil fédéral Pierre-Yves Maillard, le président de l'Union syndicale suisse et conseiller aux Etats socialiste. Il y a une semaine, on apprenait que Stahl Gerlafingen avait l'intention de licencier 120 collaborateurs.

L'avenir de l'aciérie est incertain depuis un certain temps déjà. Au printemps dernier, elle a déjà décidé de fermer une ligne de production, ce qui a entraîné la suppression d'une soixantaine d'emplois.

Une fermeture serait désastreuse non seulement pour les quelque 500 salariés et salariées, mais aussi pour les objectifs climatiques de la Suisse, écrivent dans un communiqué les syndicats Unia et Syna ainsi que la Société suisse des employés de commerce et Employés Suisse.

En tant que plus grande entreprise de recyclage du pays, Stahl Gerlafingen approvisionne le secteur suisse de la construction en acier recyclé, dont la production génère cinq fois moins d'émissions de CO2 que l'acier traditionnel. L'usine revêt une importance stratégique pour la nécessaire transformation écologique de l'économie suisse, ajoutent les syndicats.

Appel aux autorités

Les autorités ont un rôle à jouer. Elles doivent notamment «veiller sans tarder à ce que les marchés publics et l'ensemble du secteur suisse de la construction soient soumis à des directives contraignantes concernant l'utilisation de matériaux à faibles émissions». Cela permettrait à des entreprises comme Stahl Gerlafingen de soumissionner de manière compétitive et d'assurer leurs ventes, selon les syndicats.

Ceux-ci demandent à l'entreprise de Gerlafingen de renoncer à tout licenciement et de privilégier le chômage partiel. Si un précieux savoir-faire est supprimé maintenant, la pérennité de l'usine sera encore plus menacée.

Stahl Gerlafingen est une filiale du groupe italien Beltrame. Dans une interview il y a une semaine, son propriétaire Antonio Beltrame s'est dit déçu par le Conseil fédéral. Il ne veut pas abandonner l'aciérie. Mais l'Etat suisse et la politique énergétique pourrait l'y contraindre.

Conditions-cadre

Si les conditions générales ne changent pas, l'entreprise risque de fermer, a-t-il dit à la NZZ am Sonntag. «Je suis un entrepreneur. Je ne peux pas perdre de l'argent tous les jours», a relevé le propriétaire de l'entreprise. Les conseillers fédéraux Albert Rösti et Guy Parmelin en sont conscients. Il ne veut pas que sa déclaration soit interprétée comme une menace. Il informe simplement de la situation difficile.

Fin septembre, le Conseil national a exigé une aide immédiate pour l'aciérie menacée de Gerlafingen (SO). Le Conseil fédéral a été chargé de prendre des mesures pour sauver l'usine, en collaboration avec le canton de Soleure et l'entreprise. Le gouvernement fédéral avait toutefois déjà rejeté l'idée d'un soutien étatique à certaines entreprises ou branches.

Le ministre de l'économie Guy Parmelin ne considère pas l'industrie sidérurgique comme étant d'importance systémique, avait-il déclaré en mars sur les ondes de la SRF. Antonio Beltrame ne partage pas cet avis: la Suisse a besoin d'acier de construction. «Nous sommes tout à fait centraux pour l'économie circulaire de la Suisse et d'importance systémique», a-t-il affirmé dans son interview à la NZZ il y a une semaine.