Transport aérien 737 MAX: Boeing limoge un cadre dirigeant

ATS

22.10.2019 - 23:26

Boeing, dont la communication de crise est très critiquée, notamment son manque de transparence supposé, n'a pas donné les raisons du départ du responsable de sa division d'aviation commerciale Kevin McAllister (archives).
Boeing, dont la communication de crise est très critiquée, notamment son manque de transparence supposé, n'a pas donné les raisons du départ du responsable de sa division d'aviation commerciale Kevin McAllister (archives).
Source: KEYSTONE/AP/ELAINE THOMPSON

Boeing a annoncé mardi le limogeage du responsable de sa division d'aviation commerciale (BCA). Il s'agit du premier départ d'un cadre dirigeant depuis le début de la crise du 737 MAX, cloué au sol depuis mi-mars après deux accidents ayant fait 346 morts.

Kevin McAllister est remplacé immédiatement par Stan Deal, salarié du groupe depuis 1986 et jusque-là à la tête de la division proposant différents services (maintenance, formation des équipages...) de l'avionneur.

Ingénieur de formation, M. McAllister est arrivé de chez General Electric (GE) il y a deux ans et était plébiscité pour sa bonne connaissance des usines. Il avait été propulsé en 2017 à la tête de BCA pour accompagner les montées des cadences de production des principaux programmes de Boeing – le 737 MAX, le 787 et le 777.

Son départ intervient une dizaine de jours après que le grand patron, Dennis Muilenburg, s'est vu retirer le titre de président du conseil d'administration. M. McAllister n'était pas à la tête de BCA au moment du développement du 737 MAX mais les critiques s'étaient toutefois multipliées ces dernières semaines à son encontre, selon des sources internes.

Problème de communication

On lui reprochait notamment de ne pas être monté au créneau, au vu de la crise du 737 MAX, pour rassurer le grand public, les compagnies aériennes et les salariés sur cet avion, qui représente plus des deux tiers du carnet de commandes de Boeing.

Boeing, dont la communication de crise est très critiquée, notamment son manque de transparence supposé, n'a pas donné les raisons du départ de M. McAllister.

L'éviction de M. McAllister intervient à la veille de la publication des résultats du troisième trimestre de Boeing, qui devraient se traduire par un plongeon continu du chiffre d'affaires du fait de la suspension des livraisons du MAX.

Audition de Dennis Muilenburg

Elle se produit également alors que la pression a redoublé sur Dennis Muilenburg, qui sera auditionné le 30 octobre prochain, pour la première fois, par des élus américains.

Cette audition est cruciale car le dirigeant devrait être interrogé sur des échanges troublants, publiés vendredi dernier, entre deux de ses pilotes d'essai qui font état de possibles dysfonctionnements du système de pilotage automatique, MCAS, mis en cause dans les deux accidents du MAX. Ce système, qui devait empêcher l'avion de partir en piqué, le rendait difficile à piloter en simulateur, selon ces conversations.

Outre le 737 MAX, la division aviation connaît également des problèmes liés aux programmes 787 et 737 NG, la version précédant le MAX. L'agence fédérale de l'aviation (FAA) a ordonné en début de mois une inspection de près de 2000 Boeing 737 NG après la découverte de «fissures structurelles» sur un exemplaire en Chine.

S&P Global Ratings a prévenu mardi qu'elle pourrait abaisser à moyen terme la note de solidité financière du constructeur aéronautique, un autre coup dur potentiel.

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