Algérie Algérie: un internaute condamné à 3 ans de prison pour des «mèmes»

ATS

4.1.2021 - 11:47

Après la démission de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019 sous la pression conjuguée de la rue et de l'armé, les manifestants ont continué de descendre dans la rue, comme ici en décembre 2019.
Après la démission de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019 sous la pression conjuguée de la rue et de l'armé, les manifestants ont continué de descendre dans la rue, comme ici en décembre 2019.
ATS

Un jeune internaute algérien, partisan du mouvement de protestation antirégime «Hirak», a été condamné lundi pour avoir publié des mèmes moquant le président Abdelmadjid Tebboune et la religion. La peine s'élève à trois ans de prison ferme, selon une ONG et un avocat.

«Walid Kechida est condamné malheureusement à 3 ans de prison ferme assorti d'une amende. L'heure est très grave au moment où on s'attendait à sa libération aujourd'hui, voire même une relaxe», a déclaré à l'AFP Kaci Tansaout, coordinateur du Comité national de libération des détenus (CNLD). Cette association vient en aide aux prisonniers d'opinion en Algérie.

«Maintenant on doit se mobiliser tous aux côtés des avocats au procès en appel», a ajouté M. Tansaout. Cette lourde sentence a été confirmée par l'un des avocats. Le parquet de Sétif (nord-est) avait requis cinq ans de prison contre M. Kechida, 25 ans, accusé d'"offense au président», «aux préceptes de l'islam» et d'"outrage à corps constitué».

Publication d'images humoristiques

Le militant, connu de la jeunesse de Sétif, est en détention provisoire depuis plus de huit mois. Ceci pour avoir publier des «mèmes», des images détournées de façon humoristique sur les réseaux sociaux, et touchant aux autorités et à la religion.

De nombreux opposants et militants du «Hirak» ont été condmanés en Algérie dans un climat de répression à l'encontre des opposants, des médias indépendants et des blogueurs. Selon le CNLD, les interpellations et arrestations ciblant les militants antirégime sont quotidiennes malgré l'arrêt des manifestations hebdomadaires du «Hirak» depuis la mi-mars à cause de la pandémie de Covid-19.

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