Procès Argovie: il école de 18 ans de prison pour avoir "massacré" sa femme au couteau

ATS

2.11.2017 - 12:59

Le jugement de première instance n'est pas encore entré en force. L'accusé peut encore faire appel contre la peine de 18 ans de prison prononcée par le tribunal de district (photo symbolique).
Le jugement de première instance n'est pas encore entré en force. L'accusé peut encore faire appel contre la peine de 18 ans de prison prononcée par le tribunal de district (photo symbolique).
SDA

Un père de famille âgé de 42 ans écope de 18 ans de prison pour avoir poignardé à mort son épouse âgée de 30 ans en novembre 2015 à Gipf-Oberfrick (AG). Le Tribunal de district de Laufenburg (AG) a reconnu ce requérant d'asile afghan coupable d'assassinat.

Dans son jugement prononcé mardi, la Cour a suivi entièrement la demande du Ministère public qui avait requis une telle peine. La défense avait plaidé le meurtre et dix ans de réclusion.

Le tribunal a en outre fixé à 50'000 francs la réparation pour tort moral que le prévenu devra verser à chacun de ses trois enfants. Ces derniers vivent aujourd'hui dans un foyer.

56 coups de couteau

Les faits remontent au 4 novembre 2015. Ce matin-là, une ennième dispute éclate entre le meurtrier et sa victime dans l'appartement familial. Les enfants alors âgés de 11, 9 et 6 ans se trouvent à l'école.

L'homme bat, puis étrangle son épouse avant que celle-ci ne s'enfuie dans le jardin. Son mari la poursuit avec un couteau de cuisine et la rattrape. Avec ce couteau, il lui assène 56 coups au visage, à la nuque, au cou, au torse, à la cuisse et à la main.

Alertée par un voisin qui a surpris la scène, la police découvre la femme, elle aussi de nationalité afghane, morte dans le jardin. La victime a succombé à ses graves blessures après s'être vidée de son sang. Le mari est arrêté sans opposer de résistance.

Les actes commis par l'accusé rappellent ceux d'un "prédateur qui s'acharne sur sa proie jusqu'à ce qu'elle meure", a souligné le président du tribunal. "Il s'agit d'un massacre."

Mauvais comportement en prison

Mardi, le prévenu est entré dans la salle d'audience avec les pieds liés et sous la surveillance de policiers. Ceux-ci portaient de lunettes de protection, car le prévenu a souvent craché sur les gardiens de la prison dans laquelle il est détenu.

Au début du procès, l'homme a nié les faits qui lui étaient reprochés, comme il l'avait fait durant l'enquête préliminaire. Il a qualifié l'acte d'accusation de mensonges. Il a ensuite reconnu avoir tué son épouse. "Ce n'était pas mon intention de tuer ma femme", a-t-il déclaré.

La police avait déjà dû intervenir plusieurs mois avant le drame. Le mari avait menacé de tuer une voisine avec un couteau. Durant l'enquête, la fille du couple, aujourd'hui âgée de 13 ans, a témoigné des violences subies par sa mère. Cette dernière lui aurait confié à plusieurs reprises, dont une fois à la veille de sa mort, qu'elle ne verrait sans doute pas la fin de l'année 2015.

Femme et enfants bien intégrés

Le couple et leurs trois enfants sont arrivés en Suisse en 2011 en d'Italie. Leur demande d'asile a été refusée. Admise provisoirement toutefois, la famille séjournait toujours en Suisse pour des raisons humanitaires.

Alors que la femme et les enfants se sont bien intégrés, ce n'a pas été le cas de l'accusé, a déploré le président du tribunal. Devant la Cour, le père de famille a répété qu'il n'était "pas normal" et "malade". Une expertise psychiatrique n'a cependant révélé aucun trouble qui réduirait sa responsabilité dans cet acte sanglant. L'homme ne doit le fait de ne pas avoir été condamné à la peine maximale qu'à son traumatisme de la guerre en Afghanistan.

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