Tribunal pénal fédéral FIFA: le procès est reporté sine die

ATS

12.3.2020 - 17:08

Le procès des instances du football devant le Tribunal pénal fédéral est reporté en raison du coronavirus: un suspect a été détecté dans l'école du beau-fils d'un des accusés (archives).
Le procès des instances du football devant le Tribunal pénal fédéral est reporté en raison du coronavirus: un suspect a été détecté dans l'école du beau-fils d'un des accusés (archives).
Source: KEYSTONE/Ti-Press/Samuel Golay

Le procès des instances du football a été reporté jeudi après-midi à une date indéterminée. L'un des deux accusés présents, Wolfgang Niersbach s'est mis volontairement en quarantaine en raison du coronavirus.

Un cas suspect a été détecté dans l'école du beau-fils, âgé de 14 ans, de l'ancien président de la Fédération allemande de football (DFB). Avec ce report, une prescription de l'action pénale paraît toujours plus vraisemblable puisque le Tribunal pénal fédéral devrait rendre son verdict d'ici à la fin avril.

La présidente Sylvia Frei a indiqué qu'une date de reprise des débats ne pouvait pas être fixée pour l'heure. Toutes les dates réservées jusqu'ici pour le procès ont été annulées.

Dès lundi, le procès a été placé sous le signe du coronavirus. Bien que les quatre accusés figurent dans le groupe à risque en raison de leur âge, le tribunal n'a pas accepté ce motif comme excuse pour les dispenser de comparaître à l'audience.

Alors que les débats étaient reportés à mercredi, Wolfgang Niersbach a été le seul parmi les trois accusés allemands à se présenter. Quant au Suisse Urs Linsi, ancien secrétaire général de la FIFA, il avait fait le déplacement de Bellinzone dès lundi.

Débats envers et contre tout

La présidente s'est efforcée de mener les débats envers et contre tout. Et ce bien que l'état de nécessité ait été édicté mercredi au Tessin et que le Tribunal fédéral ait d'ores et déjà annulé toutes les séances publiques agendées.

Dans ce premier procès instruit contre les instances du football, l'ancien président de la DFB Theo Zwanziger, son secrétaire général Horst R. Schmidt et Urs Linsi répondent d'escroquerie. Quant à Wolfgang Niersbach, il est inculpé pour complicité.

Les trois dirigeants de la DFB faisaient partie de la présidence du comité d'organisation du Mondial 2006 en Allemagne. Selon l'acte d'accusation du Ministère public de la Confédération (MPC), ils auraient, avec l'aide d'Urs Linsi, camouflé la destination véritable d'un montant de 10 millions de francs afin de rembourser un prêt contracté personnellement par Franz Beckenbauer, qui assumait la présidence d'honneur du comité d'organisation.

Prêt et avance

L'ancien capitaine de l'équipe d'Allemagne avait obtenu ce montant auprès de Robert Louis-Dreyfus qui dirigeait alors Adidas. Franz Beckenbauer avait besoin de cet argent afin de convaincre le trésorier de la FIFA Mohammed Bin Hammam d'accorder une avance de 250 millions d'euros pour l'organisation du Mondial.

Franz Beckenbauer espérait que le prêt serait remboursé par la DFB, mais il s'était heurté au refus du président de l'époque Gerhard Mayer-Vorfelder. Afin d'obtenir un feu vert au versement des 10 millions, Theo Zwanziger et Horst R. Schmidt auraient eu l'idée de faire passer ce montant pour une contribution de la DFB au gala d'inauguration du Mondial organisé par la FIFA.

A cet effet, ils se seraient assuré la complicité d'Urs Linsi. Celui-ci aurait encaissé l'argent de la DFB sur un compte de la FIFA puis l'aurait viré à Robert Louis-Dreyfus afin de rembourser le prêt initialement souscrit par Franz Beckenbauer. Wolfgang Niersbach aurait été mis au courant de la manoeuvre. (cause SK.2019.45)

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