A la demande de l’organisateur du train spécial, des arrêts en pleine voie pour prendre des photos étaient prévus tant à l’aller en direction des Diablerets qu’au retour en direction d’Aigle. L'accident s'est produit au Pont des Folles à la hauteur d'Exergillod (VD).
Le train s'est arrêté sur le pont des Folles au kilomètre 10,6.
La sécurité était insuffisante à Exergillod
A la demande de l’organisateur du train spécial, des arrêts en pleine voie pour prendre des photos étaient prévus tant à l’aller en direction des Diablerets qu’au retour en direction d’Aigle. L'accident s'est produit au Pont des Folles à la hauteur d'Exergillod (VD).
Le train s'est arrêté sur le pont des Folles au kilomètre 10,6.
Un homme de 63 ans a perdu la vie en juin dernier lors d'une excursion photo à bord d'un train historique sur la ligne Aigle-Le Sépey-Les Diablerets (VD). Le Service d'enquête de sécurité (SESE) estime lundi que toutes les mesures de sécurité n'étaient pas remplies.
Une vingtaine de personnes se trouvaient à bord de ce train historique qui s'arrête à différents endroits pour que les passagers puissent sortir et prendre des photos. Le convoi s'est arrêté durant l'après-midi en pleine voie, en amont de la gare d'Exergillod (VD).
Les participants sont ensuite repartis en train, mais sans le sexagénaire. Ce n'est toutefois qu'à l'arrivée en gare d'Aigle que le groupe a remarqué son absence. Des recherches ont alors été lancées et «son corps a été retrouvé au pied du Pont des Folles».
Plusieurs éléments ont conduit à une situation dangereuse, estime le SESE dans son rapport. «L'arrêt aurait dû être fait à un endroit conforme désigné par la compagnie ferroviaire sur la base d'une analyse de risque. Mais en tout cas pas sur un pont», commente Philippe Thürler, adjoint du chef division rail au SESE.
Règles pas respectées
Or la circulaire de la marche de ce train ne spécifiait rien pour les arrêts photos. L’organisateur mentionnait simplement au mécanicien les arrêts souhaités pour effectuer des prises de vues.
Selon le rapport, les règles doivent pourtant stipuler où et comment les passagers sont autorisés à sortir du train pour qu'ils encourent le moins de risques possible. Dans ce cas précis, ces questions de sécurité et d'accompagnement n'étaient pas réglées, souligne M. Thürler. Faire sortir tous les touristes par la même porte et les compter, font par exemple partie des mesures mentionnées.
Formation manquante
Le SES estime par ailleurs que des activités relevant de la sécurité ont été attribuées, lors de la planification des ressources par l’entreprise, à l’accompagnateur de train, alors qu’il n’avait été ni instruit ni subi un examen pour l’exécution de ces activités. Le mécanicien n’avait pas connaissance que l’accompagnateur de train n’était pas formé.
Les différents témoignages, recueillis par la police lors des auditions du 5 juillet 2019 ne permettent pas de reconstituer le déroulement exact des évènements lors de l‘arrêt photo sur le pont au kilomètre 10.6, lieu de l'accident, écrit le SESE. Tout au plus sait-on que durant l’arrêt dans la courbe du pont des Folles, la victime s’est déplacée sur le côté gauche du pont, où il n'y a aucune barrière, pour des raisons que l'enquête n'a pas pu établir.
Le SESE n'a pas non plus pu déterminer si la personne était tombée du pont par perte d’équilibre, si elle a été surprise par la mise en mouvement du train ou si, lors du mouvement du train, elle a été heurtée par le déportement de la composition dans la courbe. Une cause non accidentelle est peu probable.
L'homme de 63 ans est décédé des suites des lésions traumatiques subies par la chute. Les pathologies préexistantes n'ont pas joué de rôle dans le décès et les examens toxicologiques effectués n'ont révélé aucune trace d'alcool, de drogues ou de médicaments.
Recommandations
Le SESE recommande à l’OFT de demander aux TPC de compléter leurs dispositions d’exécution des prescriptions suisses de circulation des trains afin d’y intégrer des règles concernant les arrêts en pleine voie. Mais aussi la mise en place d’un système de gestion des ressources qui garantissent que seul du personnel dûment formé soit engagé pour des activités relevant de la sécurité ferroviaire.
Des mesures pour les accompagnements de trains pour l'ensemble du réseau TPC et un catalogue pour les arrêts en pleine voie sont en cours d'élaboration et seront intégrés dans les directives des TPC, souligne le SESE.
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