Brésil Le Musée national brésilien cherche des sous

ATS

22.5.2019 - 01:43

L'incendie a été attribué à un court-circuit du système de climatisation et l'incurie des pouvoirs publics a été pointée du doigt, le Musée national brésilien n'ayant pas bénéficié des travaux de maintenance nécessaires (archives).
L'incendie a été attribué à un court-circuit du système de climatisation et l'incurie des pouvoirs publics a été pointée du doigt, le Musée national brésilien n'ayant pas bénéficié des travaux de maintenance nécessaires (archives).
Source: KEYSTONE/AP/SILVIA IZQUIERDO

Le directeur du Musée national de Rio de Janeiro, dévasté par un incendie en septembre, a entamé mardi un voyage de deux semaines en Allemagne et en France. Il est en quête de soutiens financier et institutionnel dont il manque cruellement au Brésil.

«L'objectif est de montrer à l'étranger nos efforts de reconstruction et d'expliquer comment des institutions d'autres pays peuvent contribuer», a expliqué à l'AFP le directeur Alexander Kellner par téléphone, avant de prendre l'avion de Rio à destination de Berlin.

Au-delà de la reconstruction de l'ancien Palais impérial du XIXe siècle qui abritait le plus grand musée d'histoire naturelle d'Amérique Latine, l'institution a besoin de fonds d'urgence pour assurer la sauvegarde de pièces retrouvées dans les décombres.

«Cette tragédie transcende nos frontières. Ce n'est pas juste le Brésil qui a souffert. L'incendie a atteint des collections originaires d'autres pays», a souligné le directeur.

«Obligation morale»

Le 7 mai, 27 des 200 pièces retrouvées de la collection égyptienne du Musée national ont été présentées à la presse. «Le Brésil a l'obligation morale de reconstruire ce musée, vis-à-vis de tous les pays dont des pièces de nos collections étaient originaires», a déclaré M. Kellner.

Lors de son voyage à Berlin, Munich, Francfort et Paris, le directeur a prévu de rencontrer des représentants des gouvernements allemand et français, ainsi que de musées des deux pays.

L'Allemagne a déjà contribué à hauteur de 180'000 euros et le directeur espère pouvoir annoncer ces prochains jours un nouveau versement, sachant que Berlin s'est engagé sur un montant pouvant atteindre au maximum 1 million d'euros.

«J'espère sincèrement que la France contribuera aussi», a-t-il affirmé. Au lendemain de l'incendie, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait déclaré que la France se tenait «disponible pour aider à la restauration du Musée national».

Court-circuit

«Au-delà du soutien financier, nous voulons obtenir d'autres institutions des promesses de dons de pièces de leurs collections quand notre musée sera reconstruit», a expliqué M. Kellner. «Cela servira à montrer à notre gouvernement l'intérêt que la reconstruction du musée suscite à l'étranger. Pour mériter ces dons, il faudra qu'il soit reconstruit en suivant les plus strictes normes de sécurité», a-t-il souligné.

L'incendie a été attribué à un court-circuit du système de climatisation et l'incurie des pouvoirs publics a été pointée du doigt, le bâtiment n'ayant pas bénéficié des travaux de maintenance nécessaires. «Vous imaginez ce qu'il se passerait si le Louvre prenait feu? La situation du Musée national était précaire, tout le monde le savait et personne n'a rien fait», a déploré M. Kellner.

«Nous n'avons toujours pas reçu de signe clair de la part du gouvernement Bolsonaro (en place depuis janvier) quant à la reconstruction du Musée national», a-t-il ajouté le directeur, qui doit donner une conférence au siège de l'Unesco à Paris début juin.

Visite à Notre-Dame

L'Unesco est gestionnaire d'un fonds de 5 millions de réais (environ 1,2 million de francs) versé par le ministère de l'Education du Brésil peu après la tragédie. L'organisme international doit élaborer le projet de reconstruction du Palais et la mise en place de nouvelles expositions.

À Paris, le directeur du Musée national a aussi l'intention de visiter la cathédrale Notre-Dame, également dévastée par un incendie en avril, «pour voir comment s'organise la reconstruction et pour faire acte de solidarité».

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ATS