Israël Le procès de Netanyahu reporté

ATS

15.3.2020 - 11:26

Benjamin Netanyahu est le premier chef de gouvernement de l'histoire d'Israël à être mis en examen en cours de mandat.
Benjamin Netanyahu est le premier chef de gouvernement de l'histoire d'Israël à être mis en examen en cours de mandat.
Source: KEYSTONE/EPA/GALI TIBBON / POOL

Le procès pour corruption du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui devait s'ouvrir mardi, a été reporté de deux mois. Cela en raison de craintes de propagation du nouveau coronavirus.

Le Premier ministre, en pleines tractations pour former un nouveau gouvernement, a réitéré dimanche son appel à la formation d'un cabinet d'urgence pour faire face au virus ayant contaminé 200 personnes, selon le dernier bilan du ministère israélien de la Santé.

Des dizaines de milliers de personnes sont confinées chez elles et les autorités ont annoncé samedi soir de nouvelles mesures pour tenter d'arrêter la propagation de l'épidémie.

Les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits, tous les lieux de loisirs doivent rester fermés, et le ministère de la Justice a annoncé que les activités des tribunaux sont désormais limitées aux cas urgents.

Uniquement les cas urgents

«Au vu de la propagation du coronavirus et selon les instructions limitant le travail des tribunaux aux cas urgents uniquement, nous avons décidé de reporter au 24 mai 2020 la première audience» du procès de M. Netanyahu, a indiqué dimanche le tribunal de Jérusalem dans un communiqué.

Benjamin Netanyahu, premier chef de gouvernement de l'histoire d'Israël à être mis en examen en cours de mandat, est inculpé pour corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires.

Le tribunal avait précédemment rejeté le 10 mars la demande de report du procès soumise par les avocats de M. Netanyahu qui avaient affirmé ne pas avoir eu accès à certains documents de l'enquête, des motifs insuffisants selon les juges.

Le Premier ministre clame son innocence et se dit victime d'une «chasse aux sorcières» des services du ministère public et des médias.

Négociations pour un gouvernement

Le procès devait s'ouvrir au moment où M. Netanyahu, au pouvoir sans discontinuer depuis une décennie, mène des discussions politiques pour former un gouvernement, à l'issue des législatives du 2 mars.

Ni M. Netanyahu, à la tête du Likoud (droite), ni son rival centriste Benny Gantz ne sont parvenus à obtenir l'appui de 61 parlementaires, seuil requis pour former un gouvernement.

M. Netanyahu appelle depuis plusieurs jours à la formation d'un gouvernement d'urgence et d'union nationale sous sa direction, pour faire face à la propagation du nouveau coronavirus.

«Le gouvernement servira six mois et les ministères seront répartis de manière égale: le Premier ministre ne pourra pas démettre les ministres de 'Bleu-Blanc' et 'Bleu-Blanc' ne pourra pas destituer le Premier ministre», a-t-il proposé dimanche dans un communiqué.

«Urgence nationale»

«Face à la situation d'urgence nationale et mondiale, nous devons unir nos forces et mettre en place un gouvernement fort et stable qui peut adopter un budget et prendre des décisions difficiles», a-t-il ajouté.

M. Gantz avait refusé d'entrer dans un gouvernement dirigé par M. Netanyahu à l'issue des deux précédentes élections d'avril et septembre qui n'avaient pas débouché sur la formation d'un gouvernement, précipitant Israël dans la pire crise politique de son histoire.

Mais jeudi, M. Gantz a accepté de «discuter de la mise en place d'un gouvernement d'urgence». Il a appelé dimanche M. Netanyahu à discuter directement avec lui de la formation d'un gouvernement d'urgence plutôt que de passer par des intermédiaires.

«Celui qui veut l'union (...) n'envoie pas 'une proposition de (gouvernement) d'urgence-union' à la presse mais envoie son équipe de négociateurs pour discuter», a-t-il réclamé sur Twitter.

Le président Reuven Rivlin, chargé de désigner d'ici mardi la personne devant former le prochain cabinet, rencontre dimanche tous les chefs de partis élus au Parlement. Ils doivent lui faire part de leur candidat favori.

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