Cérémonie religieuse en l'honneur de Saint Haralampi dans une église de Blagoevgrad, en Bulgarie, le 10 février 2020
Le patriarche Néophyte, à Sofia le 5 mai 2013
Polémique en Bulgarie où les croyants communient toujours avec la même cuillère
Cérémonie religieuse en l'honneur de Saint Haralampi dans une église de Blagoevgrad, en Bulgarie, le 10 février 2020
Le patriarche Néophyte, à Sofia le 5 mai 2013
Le chef de l'Eglise bulgare s'est résolu à demander aux fidèles de prier depuis chez eux, sans éteindre les critiques qui lui reprochent de maintenir le rite de la communion où une petite cuillère passe de bouche en bouche malgré le coronavirus.
«Restons dans nos maisons, révérant tranquillement l'icône du foyer (...) en priant pour la guérison des malades et le soutien à notre gouvernement et notre corps médical», a déclaré le patriarche Neophyte à la télévision lundi soir.
Mais alors que les parcs, les commerces, les restaurants et les écoles ont fermé dans ce pays d'Europe orientale, les églises restent ouvertes et le Saint-Synode se refuse à interdire le partage du pain imbibé de vin aux fidèles, encore nombreux à se presser aux offices.
Le patriarche Néophyte défend le maintien des rites et affirme dans une instruction toujours en vigueur que «les mystères sacrés soignent la santé physique et mentale, ne pouvant être véhicules de contagion ou de quelque maladie que ce soit».
En Bulgarie, où 202 cas de coronavirus et trois décès étaient officiellement déclarés mardi, la liberté religieuse a rang constitutionnel et le gouvernement n'a aucune prise sur les décisions de l'Eglise orthodoxe, qui se refuse aussi à interdire aux fidèles d'embrasser les icônes.
«Si l'infection se propage parmi les croyants âgés, qui en assumera la responsabilité?«, avait demandé dans la presse, avant l'intervention du patriarche, l'analyste Lyubomir Alamanov.
Les sept millions de Bulgares sont majoritairement chrétiens orthodoxes et les croyants qui continuent de se rendre dans les lieux de culte sont priés de garder leurs distances. Les églises sont désinfectées régulièrement et la messe du dimanche est également diffusée en direct à la télévision.
La puissante Église orthodoxe de la Roumanie voisine avait au contraire autorisé dès le 28 février ses ouailles à ne plus embrasser les icônes et à utiliser une cuillère jetable pour la communion.
Depuis lundi, l'Eglise roumaine a décidé d'organiser les messes sans fidèles. La veille, un prêtre de la ville de Cluj (ouest) s'était attiré les foudres en donnant encore la communion avec une cuillère unique.
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