CaniculeRecord de chaleur battu à Paris au pic de la canicule, avant les orages
Relaxnews
25.7.2019 - 20:16
Nuit probablement la plus chaude jamais mesurée en France, chaleur historique à Paris et Lille: au paroxysme de la canicule, la France a souffert jeudi sous des températures dépassant les 40°C avant une «dégringolade» du mercure à partir de vendredi.
Vingt départements allant du Nord à l'Ile-de-France restent en alerte rouge canicule, et 60 autres en vigilance orange. Soit environ 85% de la population française concernée, selon la Direction générale de la Santé.
Alors que le seuil des 40°C n'était dépassé en France que de façon très exceptionnelle il y a un demi-siècle, des maximales de 40 à 43°C ont été observées sur une grande partie du pays.
Paris a battu son record absolu datant de plus de 70 ans (40,4°C en 1947), avec 42,6°C à 16H32. Des records pour d'autres villes vont encore tomber dans la soirée.
La nuit avait déjà été étouffante, probablement la plus chaude de l'histoire (température minimale moyenne de 21,4°C qui ne pourra être confirmée qu'à la fin de la journée).
En Ile-de-France, l'AP-HP évoquait jeudi soir une tendance à la hausse «significative des appels pour des pathologies en lien avec la chaleur, une augmentation des interventions des secours ainsi que potentiellement une augmentation des hospitalisations de patients âgés».
L'alerte rouge canicule avait été utilisée pour la première fois en juin dans quatre départements du sud, mais l'épisode caniculaire actuel est une première pour «des départements du Nord de notre pays», avec des «populations qui ne sont pas habituées à des chaleurs de ce niveau-là», rappelait mercredi la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Si depuis la canicule de 2003, qui avait fait quelque 15.000 morts, les autorités insistaient surtout sur les risques pour les personnes vulnérables, notamment personnes âgées et enfants en bas âge, les mises en garde visent désormais toute la population.
Ces températures très élevées présentent «des risques importants pour les plus fragiles, mais aussi pour les personnes qui sont en bonne santé», a insisté jeudi le Premier ministre Edouard Philippe.
Personne n'est l'abri d'une hyperthermie potentiellement mortelle lors d'un effort sportif, ou d'une noyade par hydrocution, selon les autorités.
«Depuis début juillet, il y a eu une centaine de noyades avec 58 morts, c'est une augmentation spectaculaire», a indiqué jeudi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Après ce jeudi exceptionnellement chaud, appelé à se répéter avec le changement climatique, la baisse des températures sera spectaculaire à partir de vendredi sur l'ouest du pays.
«S'il y a bien un jour où parler de dégringolade des températures, c'est là, avec une baisse des températures parfois de plus de 15°C dans une zone où il y aura une forte activité pluvieuse demain, comme la Normandie et les Pays de la Loire», a indiqué Olivier Proust, prévisionniste à Météo France.
La canicule persistera en revanche encore jusqu'à vendredi soir ou samedi matin dans l'Est.
La fin de cet épisode, le deuxième en moins d'un mois, sera accompagné «d'orages localement forts et porteurs de grêle, vendredi sur l'ouest, et dans l'est samedi», a-t-il ajouté.
La circulation différenciée, instaurée en raison de pics de pollution à l'ozone, sera levée vendredi à Paris et Lille alors que les températures devraient retomber.
Cette chaleur aggrave l'assèchement des sols superficiels, alors que 77 départements sont désormais concernés par des restrictions d'eau en raison de la sécheresse liée à un «déficit de pluviométrie marqué» depuis un an dans de nombreuses régions.
Sécheresse et canicule qui augmentent les risques d'incendies. «En ce qui concerne les feux de forêt, 3.500 hectares ont déjà brûlé cette année, et ce n'est pas cantonné au sud de la France et à la Corse. Les feux de chaumes (ndlr: qui concernent tout ce qui n'est pas de la forêt: végétation, herbes coupées, moissons…) représentent 5.800 hectares», a indiqué Christophe Castaner.
Face aux risques, la SNCF a de son côté invité ses clients à reporter ou annuler leurs déplacements dans les régions en «rouge». La compagnie ferroviaire Thalys a fermé les ventes pour jeudi et vendredi car ses infrastructures souffrent de la chaleur.
Les autorités avaient été vivement critiquées lors de la canicule de 2003 qui avait fait quelque 15.000 morts. Jeudi, de nombreux ministres étaient sur le pont pour afficher la mobilisation du gouvernement. Comme la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson qui a distribué des gourdes sur un marché du Tarn.