Usage «dévastateur de la force» Joe Biden menace d'un usage «dévastateur de la force»

ATS

16.8.2021 - 22:56

Le président américain Joe Biden a menacé lundi les talibans de représailles si ces derniers venaient à perturber les opérations d'évacuation en cours à l'aéroport de Kaboul. Il a en outre affirmé qu'une guerre encore plus longue en Afghanistan aurait profité à la Chine et à la Russie. 

Joe Biden s'est exprimé au sujet de l'Afghanistan depuis la Maison Blanche, le 16 août 2021.
Joe Biden s'est exprimé au sujet de l'Afghanistan depuis la Maison Blanche, le 16 août 2021.
KEYSTONE

16.8.2021 - 22:56

En cas d'attaque, la réponse sera «rapide et puissante», a déclaré Joe Biden lors d'une allocution, promettant de défendre les ressortissants américains avec un usage «dévastateur de la force si nécessaire».

M. Biden a aussi estimé que les Etats-Unis avaient donné à l'armée afghane «toutes les options» possibles pour combattre les talibans.

«Nous leur avons donné toutes les options pour déterminer leur propre avenir», a-t-il dit depuis la Maison Blanche, ajoutant que «les forces américaines ne peuvent pas, et ne devraient pas, mener une guerre et mourir d'une guerre que les forces afghanes n'ont pas la volonté de combattre pour eux-mêmes».



«Nos véritables concurrents stratégiques, la Chine et la Russie, adoreraient que les Etats-Unis continuent de consacrer des milliards de dollars de moyens et leur attention à la stabilisation de l'Afghanistan indéfiniment», a en outre lancé le président américain, rentré brièvement à la Maison Blanche pour un discours télévisé.

Initier un «dialogue inter-afghan inclusif»

Plus tôt lundi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'était entretenu séparément avec les ministres russe et chinois des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et Wang Yi. Il s'agissait d'aborder la situation sécuritaire et les efforts d'évacuations, a indiqué le département d'Etat, fournissant peu de détails sur le contenu des conversations.

Les autorités russes ont quant à elles affirmé qu'Antony Blinken et Sergueï Lavrov avaient discuté des «contacts de l'ambassade de Russie avec les représentants de toutes les principales forces politiques d'Afghanistan dans l'intérêt d'aider à assurer la stabilité et l'ordre public».



Les deux hommes «ont convenu de poursuivre les consultations, avec la participation de représentants de la Chine, du Pakistan, d'autres pays intéressés et de l'ONU, afin d'aider à créer les conditions préalables à l'initiation d'un dialogue inter-afghan inclusif», selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

La Russie et la Chine ont intensifié les contacts avec les talibans après la décision américaine de quitter l'Afghanistan, mettant un terme à 20 ans de guerre.

«Ordre public»

Moscou, dont l'invasion du pays en 1979 s'est terminée par un échec après dix ans d'affrontements contre des combattants islamistes alors soutenus par Washington, a maintenu ouverte son ambassade à Kaboul et prévoit de communiquer avec les talibans.

Selon la Russie, la situation en Afghanistan se stabilisait lundi. Les talibans y assuraient «l'ordre public» après l'effondrement du gouvernement, qui a amené des milliers de personnes à tenter de fuir le pays.

La Chine a affirmé de son côté lundi vouloir des «relations amicales et coopératives» avec l'Afghanistan sous les talibans.

«La Chine se tient prête à communiquer avec les Etats-Unis pour promouvoir un atterrissage en douceur sur la question afghane, afin d'éviter une nouvelle guerre civile ou un désastre humanitaire en Afghanistan et pour que le pays ne redevienne pas un foyer et refuge du terrorisme», a déclaré Wang Yi à Antony Blinken, selon l'agence de presse chinoise Xinhua.

Discussions «constructives»

L'émissaire américain Zalmay Khalilzad a régulièrement consulté la Russie et la Chine lors des négociations infructueuses entre l'ex-gouvernement afghan et les talibans. Ces dernières visaient à établir un partage pacifique du pouvoir.

Le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, a assuré lundi devant la presse que M. Khalilzad était encore au Qatar, où les discussions avec les talibans ont lieu depuis plusieurs mois, et que des responsables américains échangeaient toujours avec les insurgés dans le pays du Golfe. «Je dirais que certaines de ces discussions ont été constructives», a déclaré Ned Price.

L'armée américaine a aussi précisé avoir été en contact avec les talibans pour des discussions sur le statut de l'aéroport de Kaboul, que les forces américaines ont sécurisé tandis qu'elles tentent d'évacuer par les airs des milliers d'Américains et d'Afghans liés aux Etats-Unis.

ATS