Motion de censure «La guerre aux pauvres» - Attal sous le feu des critiques

AFP

5.2.2024

Le nouveau Premier ministre français Gabriel Attal affronte sa première motion de censure lundi matin à l'Assemblée nationale, sans grand risque toutefois malgré l'absence de majorité absolue dans l'hémicycle pour le gouvernement.

Le nouveau Premier ministre français Gabriel Attal affronte sa première motion de censure.
Le nouveau Premier ministre français Gabriel Attal affronte sa première motion de censure.
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Cette motion, déposée par l'ensemble des groupes de gauche, n'a quasiment aucune chance de recueillir les 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement, puisque droite et extrême droite n'ont, a priori, pas l'intention de la soutenir.

C'est donc surtout la tonalité des débats qui sera scrutée, et la réponse de Gabriel Attal, 34 ans, à ses détracteurs, juste avant son départ pour l'Allemagne où il va rencontrer le chancelier Olaf Scholz.

La gauche reproche notamment au Premier ministre, nommé début janvier par le président Emmanuel Macron, de ne pas avoir sollicité de vote de confiance de l'Assemblée nationale après sa déclaration de politique générale mardi dernier.

Elle accuse aussi Gabriel Attal de vouloir faire «la guerre aux pauvres», avec ses annonces concernant des allocation de solidarité et un assouplissement des dispositions sur les logements sociaux.

Mardi dernier à l'Assemblée, plusieurs orateurs ont ciblé la jeunesse du nouveau Premier ministre dans les «beaux quartiers» de la capitale et son éducation dans des établissements prestigieux. «Vous défendez la France du rond-point des Champs-Élysées», l'a ainsi tancé le patron du groupe socialiste Boris Vallaud.

«Beaux quartiers»

La colère des agriculteurs, qui a dominé l'actualité française avec des barrages de tracteurs dans tout le pays pendant plusieurs jours jusqu'à la fin de la semaine dernière, devrait aussi s'inviter dans les débats, avec notamment les concessions du gouvernement sur le gazole et les pesticides.

A l'extrême droite, Marine Le Pen a laissé entendre que le Rassemblement national ne voterait pas la motion, idem pour les députés de droite du groupe Les Républicains (LR).

«On est dans l'opposition, on n'avait aucune vocation à voter la confiance. Mais voter la censure avant que le gouvernement ait démarré ne nous paraîtrait pas non plus très sérieux», a relevé dimanche sur Radio J Olivier Marleix, chef de file des députés LR.

Gabriel Attal va goûter à un exercice qui était devenu habituel pour l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne et ses 31 motions de censure au compteur.

Dans cette Assemblée nationale sans majorité absolue depuis les législatives de 2022, l'ancienne cheffe du gouvernement était passée à neuf voix seulement de la censure en mars 2023, dans le contexte houleux d'une impopulaire réforme des retraites.