Attentat à Moscou Moscou accuse l'Ukraine et l'Occident d'avoir facilité l'attentat

ATS

26.3.2024 - 13:44

Le patron des services de sécurité russes (FSB) a accusé mardi l'Ukraine et l'Occident d'avoir facilité l'attentat près de Moscou, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique, la Russie insistant sur un lien entre Kiev et les assaillants présumés.

Le patron du service fédéral de sécurité russe a accusé mardi des services secrets ukrainiens et occidentaux d'avoir facilité l'attentat perpétré vendredi près de Moscou au Crocus City Hall, une salle de concert.
Le patron du service fédéral de sécurité russe a accusé mardi des services secrets ukrainiens et occidentaux d'avoir facilité l'attentat perpétré vendredi près de Moscou au Crocus City Hall, une salle de concert.
ATS

Les autorités ukrainiennes, soutenues par Washington, ont répété à plusieurs reprises qu'elles n'avaient rien à avoir avec cette attaque qui a fait 139 morts, la plus meurtrière en vingt ans en Russie et la pire revendiquée par l'EI sur le sol européen.

«Nous pensons que l'action a été préparée à la fois par des islamistes radicaux eux-mêmes et, bien entendu, facilitée par les services secrets occidentaux et que les services secrets ukrainiens eux-mêmes sont directement impliqués», a déclaré Alexandre Bortnikov, cité par les médias russes.

Des «éléments», mais pas de preuves

Interrogé sur une implication des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Ukraine, Alexandre Bortnikov a répondu : «Je pense que c'est le cas». Il a toutefois ajouté que «le commanditaire» n'avait «pas encore été identifié». «Il s'agit d'informations générales mais il y a déjà certains éléments», a-t-il poursuivi.

Selon lui, les suspects «avaient l'intention de se rendre» en Ukraine, avec laquelle Moscou est en conflit depuis l'assaut russe de février 2022, et «ils devaient être accueillis en héros de ce côté-là». «On les attendait là-bas», a-t-il assuré. Il n'a toutefois pas fourni de preuves pour étayer ses propos.

Version contredite par le président bélarusse

Dans le même temps, le président bélarusse Alexandre Loukachenko, un proche allié de la Russie, a contredit ce récit, assurant que les assaillants avaient initialement essayé de fuir vers son pays.

«Ils n'ont pas pu entrer au Bélarus. Ils ont vu cela et donc ils ont changé de route et sont partis vers la frontière russo-ukrainienne», a-t-il raconté mardi.

Un peu plus tôt mardi, le secrétaire du Conseil de Sécurité russe Nikolaï Patrouchev, auquel des journalistes demandaient qui de Kiev ou de l'EI était derrière l'attaque, avait répondu : «Bien sûr que c'est l'Ukraine».

Onze personnes arrêtées

Lundi, Vladimir Poutine avait admis pour la première fois, trois jours après les faits et la revendication de l'EI, que les assaillants présumés étaient des «islamistes radicaux», tout en pointant du doigt l'Ukraine.

«Des mesures de rétorsion seront bien sûr mises en oeuvre et ce travail est en cours. Tous ceux qui ont quelque chose à voir avec (l'attaque) (...) seront trouvés et punis», a averti mardi M. Bortnikov.

Onze personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre russes à l'heure actuelle, dont les quatre assaillants présumés, tous déjà placés en détention provisoire par un tribunal de Moscou, au même titre que quatre autres suspects.