Hongrie Le mouvement anti-Orban marque le pas

ATS

19.1.2019 - 18:36

Cette journée traduit un recul par rapport à la mobilisation qui avait rassemblé jusqu'à 15'000 personnes dans la capitale hongroise avant les fêtes.
Cette journée traduit un recul par rapport à la mobilisation qui avait rassemblé jusqu'à 15'000 personnes dans la capitale hongroise avant les fêtes.
Source: KEYSTONE/AP MTI/ZOLTAN BALOGH

Une nouvelle journée de manifestation contre le Premier ministre national-conservateur Viktor Orban a rassemblé samedi quelques milliers de manifestants en Hongrie, selon les médias. Le rassemblement a marqué le pas par rapport à la mobilisation observée en décembre.

Environ 2000 personnes se sont rassemblées dans le centre de Budapest pour protester contre la loi travail et la politique du gouvernement, et quelques centaines dans chacun des principaux chefs-lieux de province, où des barrages filtrants ont légèrement perturbé la circulation.

Cette journée organisée à l'appel des syndicats, de l'opposition et d'ONG, traduit un recul par rapport à la mobilisation qui avait rassemblé jusqu'à 15'000 personnes dans la capitale avant les fêtes.

La vague de protestation a été déclenchée par l'adoption mi-décembre d'une loi portant à 400 le nombre d'heures supplémentaires pouvant être demandées par un employeur à ses salariés, équivalant à deux mois de travail, payables trois ans plus tard.

Selon le gouvernement, cette loi doit permettre de remédier à la pénurie de main-d'oeuvre en Hongrie, où de nombreuses usines se sont délocalisées, et d'augmenter les revenus des salariés sans augmenter les taux horaires.

Revendications éparses

Mais les revendications de l'opposition de gauche, écologiste, libérale et d'extrême droite se sont multipliées, remettant en cause la politique autoritaire menée par M. Orban depuis son retour au pouvoir en 2010.

Outre la loi travail, qualifiée par ses détracteurs de "droit à l'esclavage", l'opposition exige le retrait d'une réforme judiciaire menaçant selon elle l'indépendance des magistrats, ainsi qu'une plus grande indépendance des médias publics.

Partisan d'une politique "illibérale", M. Orban, un admirateur revendiqué du président russe Vladimir Poutine, a été désavoué en septembre dans un vote inédit du Parlement européen, qui a ouvert la voie à des sanctions contre la Hongrie en raison de ses atteintes aux valeurs de l'UE.

"Gifle de Bruxelles"

Jeudi, le Parlement européen s'est également prononcé pour que les pays de l'UE menaçant l'Etat de droit puissent être privés de fonds structurels européens, dont la Hongrie est un des premiers bénéficiaires. Cette mesure doit cependant encore être avalisée par la Commission européenne.

"Orban est allé trop loin avec la loi esclavagiste, mais il a reçu une grosse gifle de Bruxelles", a estimé samedi auprès de l'AFP Zsofia, une manifestante de 22 ans.

Vendredi, le gouvernement hongrois avait dénoncé une démarche européenne motivée par les "forces pro-immigration" et par "George Soros", le milliardaire et philanthrope américain qui finance plusieurs ONG et dont M. Orban a fait sa bête noire.

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