France Macron honore de Gaulle dans l'Aisne

ATS

17.5.2020 - 15:59

Prévu de longue date, ce déplacement présidentiel est le premier, depuis plus de deux mois, à ne pas être consacré à la lutte contre le coronavirus (archives).
Prévu de longue date, ce déplacement présidentiel est le premier, depuis plus de deux mois, à ne pas être consacré à la lutte contre le coronavirus (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Christophe Ena

Emmanuel Macron a célébré dimanche matin dans l'Aisne «l'esprit français de résistance». Le président français a invoqué l'esprit du général de Gaulle dont il célébrait un fait d'armes méconnu durant la Bataille de France de 1940, la contre-offensive de Montcornet.

C'est devant un monument modeste, dressé en pleine campagne à La-Ville-aux-Bois-les-Dizy, que le chef de l'Etat a raconté avec lyrisme la brève contre-attaque menée contre l'avancée allemande, en pleine débâcle, par le colonel Charles de Gaulle alors inconnu.

Une offensive fondée sur des blindés auxquels l'état-major ne croyait guère, et qui a freiné l'ennemi l'espace de quelques heures de cette Bataille de France qui fit 60'000 morts français à partir du 10 mai 1940.

«La bataille fut perdue, mais il est des défaites d'un jour qui portent en elles le germe de victoires à venir. La bataille de Montcornet est de celles-ci», a lancé Emmanuel Macron, comme pour appeler les Français à l'espérance face à la crise sanitaire et économique. Le chef de l'Etat, qui s'est fait souvent reprocher des commentaires controversés sur les Français, a cette fois célébré un «esprit français qui jamais ne se résout à la défaite».

Ses mots ont à plusieurs reprises fait écho à l'actualité et à sa ligne politique, en particulier quand il a appelé à l'unité du pays. «De Gaulle nous dit que la France est forte quand elle sait son destin, quand elle se tient unie, quand elle cherche la voie de la cohésion au nom d'une certaine idée de la France, qui nous rassemble par delà les discordes alors devenues accessoires».

Guerre et épidémie

Difficile aussi de ne pas songer à l'épidémie, qu'il avait comparée à une guerre, lorsqu'il a décrit, devant l'invasion allemande «fulgurante», «la stupeur et la sidération de notre pays, qui essuyait l'une des plus rudes défaites de son histoire». Mais qui, assure-t-il, «en ce maelstrom, ne fut pas victime consentante de son effondrement, ni un fétu piétiné».

Il a aussi célébré en de Gaulle un chef «promoteur du mouvement et de l'offensive, capable de créer vitesse et irruption» alors qu'on «l'écouta trop peu, on l'entendit trop tard». Mais il s'est abstenu de parler de «souveraineté», une valeur attachée au gaullisme et qu'il met pourtant en avant depuis le début de la crise du coronavirus.

Petit-fils du général

Auparavant, au son du clairon, Emmanuel Macron s'était recueilli devant le petit monument aux morts de Dizy-le-Gros. Il n'était accompagné pendant ces deux étapes, virus oblige, que d'une poignée d'invités, dont des descendants des soldats morts dans l'offensive, Yves de Gaulle, l'un des petits-fils du Général, le président de la région Xavier Bertrand, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et l'ex-ministre de l'Economie Hervé Gaymard, président de la Fondation Charles de Gaulle.

Pas de fanfare non plus mais une émouvante Marseillaise chantée à cappella par quatre membres du choeur de l'armée française.

Prévu de longue date, ce déplacement présidentiel est le premier, depuis plus de deux mois, à ne pas être consacré à la lutte contre le coronavirus. Il donne le coup d'envoi d'une année d'hommage à de Gaulle qui se poursuivra le 18 juin pour les 80 ans du célèbre appel, au Mont-Valérien et peut-être à Londres, puis le 9 novembre à Colombey-les-Deux-Eglises pour le 50e anniversaire de son décès.

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