Coronavirus MSF «choquée» par la situation au Brésil

ATS

12.5.2020 - 17:17

Médecins Sans Frontières (MSF) dénonce la politique du président brésilien Jair Bolsonaro face à la pandémie de coronavirus (image d'illustration).
Médecins Sans Frontières (MSF) dénonce la politique du président brésilien Jair Bolsonaro face à la pandémie de coronavirus (image d'illustration).
Source: KEYSTONE/AP/Silvia Izquierdo

La politique de déni face au coronavirus, comme celle du président brésilien Jair Bolsonaro, est «nuisible» pour la population, selon Médecins Sans Frontières (MSF). L'ONG s'est dit mardi «très choquée» par le manque de cohésion face à la pandémie.

«Beaucoup de décès auraient pu être évités si les mesures d'hygiène et de distance physique adaptées étaient établies», a affirmé aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève une responsable de MSF au Brésil. L'incohérence du message des autorités politiques pour la population est «très choquante».

MSF oeuvre dans les quatre Etats plus affectés par la pandémie et n'a pas été menacée comme certains spécialistes brésiliens. «Notre travail a été bien reçu et utile», explique la responsable. L'ONG n'a pas conclu d'accord avec le gouvernement fédéral sur la pandémie mais avec les autorités des régions où elle est active.

Contrairement au président, celles-ci recommandent souvent des confinements ou des dispositifs en ligne avec les appels de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). «Lorsque des mesures adaptées sont appliquées, c'est efficace», dit MSF.

Chiffres sous-estimés

Le discours de M. Bolsonaro contre ces mesures «peut être très nuisible». Comme d'autres, l'ONG estime que les chiffres du gouvernement sont loin de refléter la situation, mais la sous-estiment.

Notamment auprès des populations autochtones en Amazonie. Le gouvernement a mentionné seulement un peu plus de 200 cas et quelques décès. La surveillance par la société civile montre que les chiffres «sont bien plus élevés», explique la responsable de MSF. Selon elle, la situation est également liée au manque de ressources dans la santé et à la diminution du personnel de santé.

«Le système est entièrement dépassé» dans plusieurs régions. MSF assiste notamment les plus vulnérables, comme les détenus, les réfugiés ou encore les pauvres. Dans la région, peu de pays, voire aucun, étaient préparés, a affirmé l'ONG.

Le pic dans toute l'Amérique latine n'est pas attendu avant fin juin au moins. Celle-ci va probablement devenir l'épicentre de la pandémie, expliquent les spécialistes. Même si la situation diffère largement selon les pays.

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