Ce mardi à 20h15Un exercice périlleux pour Emmanuel Macron
AFP
16.1.2024
Une grande conférence de presse, à la «de Gaulle»: Emmanuel Macron va présenter mardi soir les grands axes de l'action qu'il entend mettre en oeuvre avec son nouveau Premier ministre pour relancer un quinquennat à la peine.
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16.01.2024, 08:41
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Rendez-vous est donné à 20H15, au beau milieu des journaux télévisés, avec le souci de s'adresser au plus grand nombre à cette heure de grande écoute.
Devant des centaines de journalistes, le chef de l'Etat va d'abord faire un certain nombre d'annonces sur le «réarmement» économique et civique de la France dans un propos liminaire d'une vingtaine de minutes. Le gouvernement de Gabriel Attal, nommé jeudi, s'assiéra pour la circonstance dans le décor imposant de la salle des fêtes de l'Elysée.
Emmanuel Macron répondra ensuite à un feu roulant de questions sur les premiers pas de la nouvelle équipe gouvernementale - déjà aux prises avec une polémique autour de la ministre de l'Education Amélie Oudéa-Castéra - et ce qu'il en attend.
La conférence de presse sera diffusée sur TF1, France 2 et les chaînes d'information. Elle devrait durer une heure et demie à deux heures dans la grande tradition «gaullienne» de la Ve, relève-t-on à l'Elysée.
Le précédent de 2019
Emmanuel Macron, qui sera aussi interrogé sur l'actualité internationale, ne s'est prêté qu'une fois à l'exercice dans ce format, le 25 avril 2019, lui préférant par ailleurs l'échange direct avec les Français.
Ironie du sort, il s'agissait déjà alors, au sortir de la crise des Gilets jaunes, de donner un nouvel élan à un quinquennat malmené et de reprendre de la hauteur avant des élections européennes.
A la veille de ce grand «rendez-vous avec la nation», le président a appelé lundi soir ses troupes à «garder» leur «unité» et à se «mobiliser» pour le prochain scrutin européen, début juin, autour du gouvernement de Gabriel Attal.
«De l'audace, de l'audace, de l'audace», a-t-il martelé devant les parlementaires de la majorité, donnant le ton de cet «An II» du quinquennat.
La majorité présidentielle est sortie fracturée du débat sur la loi immigration, et les interrogations demeurent sur la capacité de Gabriel Attal, plus jeune ministre de la Ve République, à imposer son autorité.
«Réactiver tous les clivages» serait la «pire des choses», car synonyme d'"impossibilité d'agir", de «défaite assurée» et de «triomphe des extrêmes», a mis en garde le chef de l'Etat.
Alors que le camp présidentiel est largement distancé dans les sondages par le Rassemblement national pour les Européennes, il a appelé tous ses élus et responsables à se «mobiliser dans la bataille» car c'est selon lui le «seul» bloc qui «s'engage uni» avec «une vision claire pour l'Europe».
Après Macron, Attal
Il n'a en revanche pas évoqué la première crise qui sape déjà la «régénération» du second quinquennat, au sujet de la scolarisation dans le privé des enfants de la nouvelle ministre de l'Education Amélie Oudéa-Castéra.
Durant cette semaine, qui s'annonce très présidentielle, Emmanuel Macron mettra aussi l'accent sur le «réarmement économique et industriel» lors d'une intervention devant le Forum de Davos (Suisse) avant les voeux aux armées vendredi à Cherbourg.
Place ensuite à Gabriel Attal, qui occupera le devant de la scène la semaine prochaine avec sa déclaration de politique générale devant le Parlement destinée à mettre en musique la feuille de route présidentielle.
S'il prendra bien la parole en premier, le chef de l'Etat a pris soin cette fois de laisser de l'espace à son chef de gouvernement, qui a largement occupé le terrain médiatique depuis sa nomination et aura un temps bien identifié pour lui dans une semaine.
En 2017, Emmanuel Macron avait coupé l'herbe sous le pied de son Premier ministre d'alors, Edouard Philippe, en s'exprimant devant le Congrès réuni à Versailles la veille de sa déclaration de politique générale.
Dans la foulée de la conférence de presse, Gabriel Attal réunira l'ensemble de ses ministres mercredi à Matignon pour préparer cette déclaration solennelle et ses premières décisions de Premier ministre.