Une fake news vieille de 55 ansQuand les Etats-Unis inventent un motif de guerre
De Philipp Dahm
7.9.2019
Les incidents du golfe du Tonkin
L’USS Maddox au large d’Hawaï: le destroyer est impliqué dans les incidents du golfe du Tonkin, survenus les 2 et 4 août 1964 et à l’origine de l’entrée des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam.
Photo: Domaine public
L’USS Ticonderoga ravitaille l’USS Maddox. A l’arrière-plan, le porte-avions USS Constellation. Le 2 août, lors d’une mission de reconnaissance, le destroyer…
Photo: Domaine public
… aurait été attaqué par trois torpilleurs nord-vietnamiens, dont l’un est visible ici. Le capitaine du Maddox…
Photo: Domaine public
… John Herrick (à gauche) veut quitter la zone après la première attaque. Mais au lieu d’un ordre de marche, du renfort arrive sous la forme…
Photo: Domaine public
… du destroyer USS Turner Joy. Le 4 août, le Pentagone annonce une deuxième attaque contre l’US Navy. Aujourd’hui, il est clair…
Photo: Domaine public
… que cette affirmation était un mensonge. Pourtant, le porte-avions américain USS Ticonderoga lance promptement plusieurs avions de combat…
Photo: Domaine public
… de type A-7 Corsair qui procèdent à des attaques de représailles contre des positions nord-vietnamiennes. Même si les Etats-Unis sont depuis longtemps impliqués en secret dans la guerre du Vietnam…
Photo: Domaine public
… il faut attendre la résolution du golfe du Tonkin pour entériner la participation de Washington au conflit.
Photo: Domaine public
Les incidents du golfe du Tonkin
L’USS Maddox au large d’Hawaï: le destroyer est impliqué dans les incidents du golfe du Tonkin, survenus les 2 et 4 août 1964 et à l’origine de l’entrée des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam.
Photo: Domaine public
L’USS Ticonderoga ravitaille l’USS Maddox. A l’arrière-plan, le porte-avions USS Constellation. Le 2 août, lors d’une mission de reconnaissance, le destroyer…
Photo: Domaine public
… aurait été attaqué par trois torpilleurs nord-vietnamiens, dont l’un est visible ici. Le capitaine du Maddox…
Photo: Domaine public
… John Herrick (à gauche) veut quitter la zone après la première attaque. Mais au lieu d’un ordre de marche, du renfort arrive sous la forme…
Photo: Domaine public
… du destroyer USS Turner Joy. Le 4 août, le Pentagone annonce une deuxième attaque contre l’US Navy. Aujourd’hui, il est clair…
Photo: Domaine public
… que cette affirmation était un mensonge. Pourtant, le porte-avions américain USS Ticonderoga lance promptement plusieurs avions de combat…
Photo: Domaine public
… de type A-7 Corsair qui procèdent à des attaques de représailles contre des positions nord-vietnamiennes. Même si les Etats-Unis sont depuis longtemps impliqués en secret dans la guerre du Vietnam…
Photo: Domaine public
… il faut attendre la résolution du golfe du Tonkin pour entériner la participation de Washington au conflit.
Photo: Domaine public
Quiconque veut partir en guerre et recherche le soutien du peuple a besoin d’une bonne raison de le faire. Ou bien il faut savoir mentir, comme les Etats-Unis en 1964.
Nous sommes en 1964 – au Vietnam, une guerre civile fait rage depuis neuf ans et les Etats-Unis soutiennent le sud dans sa lutte contre le nord communiste. Au début de l’année, Washington a même mis en place une force spéciale secrète pour retourner la situation: le «Military Assistance Command, Vietnam», composé de membres des Navy SEALs, des Special Forces, des Marines et de la CIA.
La riposte
La task force mène des opérations secrètes au Vietnam, couvertes par l’«opération 34A», un plan top secret. Elle est également chargée de la surveillance électronique – telle était également la mission de l’USS Maddox lorsque le destroyer est entré dans le golfe du Tonkin le 2 août. Le Maddox doit déterminer les dégâts causés par une attaque des alliés sud-vietnamiens contre deux îles nord-vietnamiennes.
Washington soutient encore aujourd’hui que le Maddox se trouvait en dehors de la zone des douze milles marins, mais les historiens doutent de cette version des faits. Le 2 août à midi, trois torpilleurs nord-vietnamiens tentent d’encercler le destroyer et tirent prétendument – les torpilles manquent ensuite le Maddox, sur lequel seuls quelques impacts de balles de mitrailleuse sont retrouvés plus tard.
Le navire de guerre américain riposte, fait pleuvoir 280 obus sur son adversaire, désempare un torpilleur et demande un soutien aérien du porte-avions USS Ticonderoga. Quatre bombardiers Corsair décollent, coulent l’un des bateaux restants et endommagent gravement le second, selon les informations communiquées.
Il manque encore un motif de guerre
Pour Lyndon B. Johnson, qui a succédé à John F. Kennedy en novembre 1963, les incidents tombent à pic en cette année 1964 qui s’achève par des élections. Dès l’année précédente, le Pentagone a décidé d’intervenir au Vietnam – il ne lui manque plus qu’une raison pour légitimer la passe d’armes à la Chambre des représentants. Washington rejette également la demande du capitaine du Maddox, John Herrick, qui souhaite obtenir l’autorisation de quitter la zone. A la place, le navire est épaulé par l’USS Turner Joy.
Lyndon B. Johnson et son secrétaire à la Défense Robert McNamara ont dû être satisfaits de voir l’incident du 2 août être repris par la presse américaine – et, le 4 août, de voir les rédactions apporter au public le renfort nécessaire à un changement d’état d’esprit dans le pays. Ces dernières prétendent ce jour-là que le Maddox et le Turner Joy ont de nouveau été touchés par des torpilles venant de bateaux non identifiés – le Nord-Vietnam se cacherait probablement une nouvelle fois derrière l’attaque.
La Résolution du golfe du Tonkin n'a reçu que deux voix contre au Sénat, aucune à la Chambre des représentants. Cette résolution équivaut à une déclaration de guerre.
Quelques heures plus tard, des avions américains procèdent à des attaques de représailles contre des positions nord-vietnamiennes, avant que la résolution du golfe du Tonkin, adoptée à la Chambre des représentants par 416 voix contre 0, n’accorde au président Lyndon B. Johnson toute la liberté dont il a besoin dans la guerre du Vietnam.
Les doutes du capitaine John Herrick en personne quant à une attaque et leur propagation rapide vers Washington ne change en rien la trajectoire de la Maison-Blanche – notamment parce que le secrétaire à la Défense Robert McNamara n’en informe pas le président.
Rien de vrai
Mais le président exprime lui aussi des doutes en privé sur la version officielle des incidents du golfe de Tonkin et pense que la Navy «a tiré sur des baleines». Par la suite, en 1967, un lanceur d’alerte rapporte pour la première fois au peuple que le motif a peut-être été un mensonge. En 1971, les «Pentagon Papers» confirment cette suspicion, alors qu’en 1995 au Vietnam, Robert McNamara s’interroge sur ce qui s’est réellement passé à l’époque. La réponse: rien.
Une publicité de 1975 pour la Corsair A-7.
En 2005, des documents publiés par la NSA révèlent une fois pour toutes que l’incident du 4 août, qui a marqué un tournant dans le parcours de Washington vers la guerre du Vietnam, a été inventé de toutes pièces. Une vérité amère face aux innombrables victimes causées par le conflit entre 1955 et 1975 – les estimations vont d’1,3 à 4,2 millions de morts.
Le matin du 6 août 1945, à 8h15, les Etats-Unis ont utilisé la première bombe atomique dans une guerre.
Photo: Keystone
Hiroshima a été presque entièrement détruite par l’attaque. 70 000 personnes ont péri sur le coup. Bien que situé à seulement 140 mètres du point d’impact, ce bâtiment transformé aujourd’hui en mémorial de la paix, le dôme de la Bombe atomique, a été partiellement préservé. Les restes du bâtiment sont conservés depuis le bombardement.
Photo: Keystone
Cette photo montre une bombe atomique telle qu’utilisée en 1945.
Photo: Keystone
La bombe atomique a été larguée sur Hiroshima par l’Enola Gay, un bombardier B-29 Superfortress.
Cette peinture de Rundle Watson montre la flotte britannique dirigée par le HMS Wellesley en 1841, en route de Hong Kong vers Xiamen. Londres a déclaré la guerre à Pékin deux ans plus tôt. Le premier objectif …
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… est d’obtenir un port franc à Hong Kong, une localité de 7000 habitants, dans la mesure où les Européens ne sont alors autorisés à commercer qu’à Canton – et ce, à des prix fixes et avec l’obligation de faire appel à des intermédiaires. La Grande-Bretagne…
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… n’apprécie pas du tout cette situation – mais les Européens sont avant tout dérangés par l’interdiction de la vente d’opium qui leur permet de compenser le déficit commercial résultant de l’exportation de thé, de soie et de porcelaine. En 1842, l’île de Hong Kong tombe aux mains des Britanniques.
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Hong Kong en 1853: en 1861 et en 1898, les zones formant le territoire de Hong Kong tel que nous connaissons aujourd’hui sont rattachées. Les Nouveaux Territoires récemment englobés sont loués à la Couronne britannique pour une durée de 99 ans.
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La ville en 1865: sous la domination britannique, Hong Kong se développe à merveille et enregistre une forte croissance démographique. La marine apprécie également le port, transformé en base de sa flotte asiatique.
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Le port vers 1900: les protestations contre la domination britannique sont réprimées dans le sang – et les efforts de Pékin pour juguler l’épidémie d’opiomanie connaissent un sort similaire.
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Les autres pays européens n’ont rien à envier aux Britanniques: le Portugal détient la région voisine de Macao, l’Empire allemand tient un port à Tsingtao et la Russie contrôle Port-Arthur.
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Sacs de sable devant le parlement en 1941: les troupes britanniques et chinoises ne peuvent empêcher les Japonais…
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… de s’installer dans la ville et de l’occuper. Ce n’est que lors de la capitulation de Tokyo en août 1945 que le statu quo est rétabli. Deux ans plus tôt, Londres a promis à la Chine de dissoudre les «traités inégaux».
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Mais Winston Churchill rompt cette promesse et envoie une flotte qui arrive à Hong Kong à la fin du mois d’août 1945 et empêche les combattants clandestins chinois de prendre le contrôle de la ville. Sur cette photo, le bureau de poste construit en 1911.
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Hong Kong en 1954: suite à la victoire des communistes lors de la guerre civile chinoise en 1949, leurs adversaires fuient massivement vers Hong Kong. De nombreuses entreprises transfèrent leurs succursales de Shanghai vers la colonie de la Couronne britannique.
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Hong Kong connaît également un afflux de réfugiés au cours de la guerre du Vietnam.
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Le compte à rebours avant la rétrocession, en juin 1997: au début des années 1980, les Britanniques espèrent encore que la Chine ne voudra pas récupérer la ville. Le Parti communiste (PC) invente par la suite la formule «Un pays, deux systèmes».
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Cela signifie que Pékin accepte une autre forme d’Etat dans ses régions de Taïwan et Hong Kong. Sur cette photo, les Chinois franchissent la frontière le 30 juin 1997, avant la rétrocession.
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L’heure des au revoir: le passage de témoin, le 1er juillet 1997.
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Juges hongkongais en 2000 – la métropole conserve une certaine part de tradition britannique.
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Depuis le 1er juillet 1997, l’ancienne colonie de la Couronne est une zone économique spéciale…
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dotée de son propre système électoral, de sa propre monnaie et…
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… de ses propres lois.
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La réglementation spéciale est en vigueur jusqu’en 2047…
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… – à moins que la Chine ne modifie les règles du jeu d’ici là.