COVID-19 Coronavirus: deuxième victime en Suisse, Tessin à l'avant-poste

ATS

8.3.2020 - 20:35

Un patient est décédé du coronavirus à l'hôpital cantonal de Bâle-Campagne, à Liestal, en photo ici. Il s'agit du 2e décès en Suisse lié à l'infection (archives).
Un patient est décédé du coronavirus à l'hôpital cantonal de Bâle-Campagne, à Liestal, en photo ici. Il s'agit du 2e décès en Suisse lié à l'infection (archives).
Source: KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS

La Suisse enregistre un 2e décès dû au Covid-19. Un homme de 76 ans en mauvaise santé a succombé à l'hôpital de Liestal dimanche matin. Mais c'est à la frontière sud que la situation devient sensible après que l'Italie a mis en quarantaine le quart de sa population.

Selon le décret du gouvernement italien, les déplacements dans la zone en quarantaine devront être limités à «des impératifs professionnels dûment vérifiés et à des situations d'urgence, pour des raisons de santé».

Les plus de 60'000 travailleurs frontaliers bénéficient d'une exception. Ils pourront traverser la frontière, à condition de présenter des papiers tels que livret pour étranger ou permis de travail.

A moins qu'ils ne soient soumis à la quarantaine ou qu'ils aient été testés positifs au Covid-19, les frontaliers pourront donc entrer et sortir des territoires concernés pour accéder à leur emploi et rentrer chez eux. Le ministre des Affaires étrangères italien Luigi Di Maio a informé dimanche après-midi son homologue Ignazio Cassis lors d’un entretien téléphonique.

Des contrôles par la police

Dans la foulée, le ministre de la santé Alain Berset a aussi fait le point avec le président du gouvernement tessinois Christian Vitta afin de clarifier les implications du développement de l’épidémie en Italie pour le Tessin et la Suisse.

Les autorités italiennes effectueront des contrôles pour faire respecter les décisions. Notamment, un système de monitorage est mis en place à la frontière de la zone de sécurité. La Suisse fera de même. Les modalités seront définies ces prochaines heures, précise la Chancellerie fédérale dans un communiqué.

Il est demandé aux Suisses de ne pas aller en Italie

Les entreprises suisses sont invitées à expressément informer leurs employés de ces dispositions et à favoriser le télétravail. Malgré cette souplesse, certaines d'entre elles au Tessin ou en Valais ont conseillé à leurs employés italiens de se préparer à un éventuel séjour temporaire en Suisse.

Des frontaliers ont en effet indiqué à l'agence de presse italienne ANSA qu'ils ont été invités par leurs employeurs à apporter des vêtements de rechange pendant quelques jours.

Pour toutes les autres activités, des restrictions sévères ont été édictées par les autorités italiennes. En conséquence, il est demandé aux Suisses et résidents en Suisse de ne pas se rendre dans les régions concernées.

Mesures soutenues

Malgré ces évolutions, la majorité de la population suisse reste calme. Selon un sondage de l'institut de recherche Link, pour le SonntagsBlick, mené du 3 au 6 mars auprès de 1074 personnes, elle soutient clairement les mesures prises par la Confédération. 76% des sondés considèrent par exemple que l'interdiction des grands événements est appropriée.

Les deux tiers (67%) des personnes interrogées ne se sentent pas ou peu menacées par le virus. En revanche, 24% jugent le danger lié au coronavirus comme moyen et 8% comme élevé. Ces valeurs restent stables et n'ont que peu changé par rapport à la semaine précédente.

Un sondé sur quatre est favorable à la fermeture des frontières avec l'Italie, pays le plus touché par le coronavirus avec la Chine, la Corée du Sud et l'Iran. Le Conseil fédéral et les ministres européens de la santé se sont jusqu'à présent prononcés contre cette mesure, en raison de ses importantes conséquences.

La gestion de la crise par le Conseil fédéral est jugée comme bonne par une grande partie des personnes interrogées. Par ailleurs, 86% estiment que l'OFSP les informe suffisamment.

Selon l'enquête, la population suit largement les mesures de prévention recommandées par Berne. Ainsi, 93% des sondés disent se laver fréquemment les mains, 76% évitent de se serrer la main et plus de la moitié s'abstiennent temporairement de voyager à l'étranger. Les masques de protection ne convainquent en revanche pas. Moins d'une personne sur dix envisage d'en porter.

Deuxième décès

Alors que dimanche, la Suisse comptait 281 cas confirmés de personnes infectées, selon l'OFSP, les autorités de Bâle-Campagne ont donné quelques précisions sur le septuagénaire décédé. Comme le premier cas de décès, il était lui aussi en mauvaise santé quand il a été infecté au Covid-19.

Il souffrait déjà d'une maladie cardiaque, a fait savoir l'état-major de crise cantonal. Et quand il est arrivé à l'hôpital cantonal à Liestal en provenance d'un autre établissement la semaine passée, «il était très malade», a dit devant les médias dimanche le médecin-chef Jörg Leupi.

Le septuagénaire a de plus fait un infarctus. «Il avait en outre fait part de ses voeux de ne pas subir de soins intensifs, ce que nous avons respecté», a précisé le médecin-chef. Les soignants ignorent en revanche où et comment la victime a été infectée. Ils savent cependant avec qui elle est entrée en contact une fois contagieuse.

Un premier cas avait été annoncé jeudi, une femme de 74 ans dans le canton de Vaud qui s'était probablement infectée en Italie. La patiente est décédée au CHUV, où elle était hospitalisée depuis le 3 mars. Elle souffrait de problèmes respiratoires et son état s'était brutalement détérioré.

Au moins 281 personnes infectées

A côté des 281 personnes infectées, 51 autres cas sont encore en cours d'analyse après un premier résultat positif. Samedi, l'office avait signalé 228 cas confirmés. Vingt cantons, dont tous les romands, sont touchés.

La tranche d’âge des cas testés positifs jusqu’ici va de 0 à 89 ans, la médiane étant de 46 ans (50% des cas sont plus jeunes et 50% sont plus âgés). 54% des cas concernent des hommes, 46% des femmes.

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