Assurance-maladie Assurance-maladie: 36% des Vaudois bénéficient d'un subside

gsi, ats

8.2.2021 - 13:42

La conseillère d'Etat vaudoise Rebecca Ruiz fait le point sur les subsides à l'assurance-maladie au côté de Fabrice Ghelfi, directeur de la Direction général de la cohésion sociale.
La conseillère d'Etat vaudoise Rebecca Ruiz fait le point sur les subsides à l'assurance-maladie au côté de Fabrice Ghelfi, directeur de la Direction général de la cohésion sociale.
ATS

Plus d'un tiers des Vaudois bénéficient d'un subside pour leur assurance-maladie. Le nombre d'ayants droit a fortement augmenté depuis l'introduction, en 2018, d'un subside spécifique plafonnant le poids des primes à 10% du budget des ménages.

Ce subside spécifique, qui vient compléter les subsides ordinaires, faisait partie du paquet lié à la réforme de la fiscalité des entreprises (RIE III) vaudoise, accepté par le peuple en 2016, a rappelé lundi la conseillère d'Etat Rebecca Ruiz, en faisant devant la presse un bilan d'une mesure initiée par son prédécesseur Pierre-Yves Maillard.

Conséquence de ce nouveau régime: le taux de subsidiés vaudois a grimpé de 29,7% en 2017 à 36,1% en 2019, soit une hausse d'environ 55'000 bénéficiaires. Ce taux est le plus haut de Suisse avec Lucerne, a précisé Mme Ruiz. Dans le même temps, au niveau suisse, ce taux est resté relativement stable autour de 27%, baissant même dans certains cantons (Neuchâtel, Zurich ou St-Gall).

Rebecca Ruiz a indiqué que ce subside spécifique avait porté ses fruits. Face aux effets «délétères» des hausses «incessantes» des primes, le système vaudois a permis de maintenir «un pouvoir d'achat raisonnable» aux ménages les plus touchés, a estimé la ministre socialiste. Outre les revenus modestes, ce sont surtout les personnes de la classe moyenne inférieure, jusqu'ici exclues des prestations sociales, qui ont bénéficié de cette nouvelle aide.

Moins de poursuites

Parmi les autres avantages des nouveaux subsides, la cheffe du Département de la santé et de l'action sociale (DSAS) a souligné que le nombre de personnes mises aux poursuites avait diminué. Elle a aussi mentionné le fait que l'argent qui n'était plus payé en primes maladie allait pouvoir être réinjecté dans l'économie, via les dépenses en biens de consommation.

Fabrice Ghelfi, directeur de la Direction générale de la cohésion sociale, a pris l'exemple réel d'une famille lausannoise avec deux enfants et un revenu net annuel de 101'000. Sans aucun subside, cette famille paierait 1156 francs par mois pour ses primes. Avec les subsides ordinaires de l'ancien système, ce montant serait réduit à 1042 francs. Désormais avec le plafonnement à 10% du budget du ménage, cette famille ne paie plus que 708 francs.

Stabilité attendue

La dépense supplémentaire liée à ce nouveau régime s'est montée à 82,2 millions de francs en 2019, sur un total d'environ 800 millions de subsides (fédéraux, cantonaux ou communaux) versés aux assurés du canton. Ces coûts, de même que le taux de subsidiés, sont restés stables en 2020 et devraient encore l'être ces prochaines années.

«Le système est censé se stabiliser et les dépenses ne devraient a priori pas exploser», a estimé Rebecca Ruiz. Elle a toutefois prévenu qu'il y avait toujours des inconnues, comme l'évolution des primes et les effets de la crise liée au Covid-19. Concernant justement le coronavirus, la conseillère d'Etat a expliqué qu'il n'y avait pas eu, pour l'instant, d'impact important sur le système des subsides.

Discussions à Berne

A noter finalement que le système vaudois d'une limitation des primes à 10% du revenu disponible est actuellement discuté au niveau fédéral. Le Parti socialiste a lancé une initiative populaire, à laquelle le Conseil fédéral a opposé un contre-projet pour faire payer davantage les cantons. Dans la consultation menée jusqu'à jeudi dernier, ces deux solutions ont toutefois suscité de nombreuses critiques.

Retour à la page d'accueil

gsi, ats