Santé Berset lutte pour la santé en zones de crise

ATS

20.5.2019 - 15:23

Le conseiller fédéral Alain Berset estime que le droit à la santé «n'est pas négociable» y compris dans les zones de crises.
Le conseiller fédéral Alain Berset estime que le droit à la santé «n'est pas négociable» y compris dans les zones de crises.
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

La Suisse intensifie sa lutte en faveur de la santé pour tous dans les zones de crises, des conflits armés à Ebola. Au début de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) lundi à Genève, Alain Berset a relevé que «le droit à la santé n'est pas négociable».

Dans son discours, le conseiller fédéral est revenu sur l'Appel à l'action lancé par la Suisse il y a un an à Genève et officialisé ensuite à New York. Pour soutenir les systèmes de santé fragilisés de pays confrontés à des conflits, des épidémies ou des désastres, il faut des «approches cohérentes et inclusives», a expliqué M. Berset.

Plus d'une vingtaine d'Etats se sont associés en un an à cet appel. «On a une prise de conscience qui grandit», a dit à Keystone-ATS le ministre qui a pu le mesurer auprès de trois homologues rencontrés dans la matinée en marge de l'AMS. Selon lui, il semble «assez clair» que la réponse aux situations d'urgence sera décisive pour honorer l'objectif d'une santé pour tous d'ici 2030.

L'approche inclusive souhaitée par M. Berset a constitué un défi au centre des efforts internationaux face à Ebola ces derniers mois. Médecins Sans Frontières (MSF) avait lancé un appel à tous les acteurs pour un changement de politique dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), afin de remédier à l'«échec» du contrôle du virus en raison de la situation sécuritaire.

Il y a quelques semaines, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la mise sur pied de centres de transit «plus petits» et pilotés par les communautés affectées pour mieux prendre en compte leurs besoins. Selon les derniers chiffres, près de 1800 cas confirmés et suspects d'Ebola ont été observés et plus de 1000 décès authentifiés.

Dizaines d'assauts armés

Pour autant, M. Berset dit que la situation «n'est pas comparable» à la précédente grande épidémie qui avait tué dix fois plus de personnes. Critique à l'époque, le chef du DFI est satisfait des nouveaux instruments, notamment les vaccins. Il ajoute qu'il faut rester «prudent», notamment par rapport au personnel qui oeuvre sur place.

Celui-ci a été victime de dizaines d'attaques de groupes armés et d'individus. Lundi, les participants de l'AMS à Genève ont rendu hommage, en présence de sa famille, au médecin de l'OMS qui avait été tué en pleine réunion en RDC.

«Nous ne combattons pas seulement un virus», a déploré le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a à nouveau dénoncé la «politisation» de l'épidémie. Il s'est dit toutefois «fier» qu'Ebola ait pu être limité «jusqu'à présent» dans les territoires de deux provinces congolaises. Et de l'efficacité à 97% de la vaccination de 120'000 personnes.

Augmentation du coût

Plus largement, l'OMS a dû répondre en 2018 à plus de 480 situations dans près de 150 pays. Après des conflits ou des désastres, «la santé est un facteur de rapprochement», estime le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI). Il s'est rendu lui-même il y a quelques semaines en République centrafricaine, pays qui, avec l'Afghanistan, s'est associé à l'Appel d'il y a un an.

Le conseiller fédéral a aussi affirmé l'importance de garantir la qualité des soins afin d'atteindre la santé pour tous. En février prochain aura lieu à Montreux (VD) le Sommet ministériel mondial sur la sécurité des patients.

«C'est un enjeu partout, y compris en Suisse», estime M. Berset qui avait lancé un réseau il y a quelques années avec ses homologues britannique et allemand. Le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt est venu défendre lundi à Genève une résolution sur cette question.

M. Berset a aussi appelé les Etats à faire preuve de «volonté politique» pour maîtriser l'augmentation du coût de la santé. De son côté, l'Italie travaille à une résolution sur la transparence du prix des médicaments. La Suisse estime important de préserver l'équilibre entre la rémunération des recherches de l'industrie pharmaceutique et les capacités de soigner les populations.

M. Berset s'interroge sur l'effet des nouvelles technologies qui permettront un traitement personnalisé, avec une seule intervention au lieu d'une thérapie étalée sur plusieurs années. Il sera difficile pour les fabricants de trouver un marché dans une situation aussi individualisée. Au total, les 194 membres de l'OMS sont réunis pour l'AMS. Plus de 4000 personnes y participent.

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