Coronavirus La task force pas favorable au dépistage massif du Covid-19

bas, ats

20.11.2020 - 08:30

Le virologue Didier Trono est le responsable du groupe diagnostics et tests de la task force scientifique Covid-19 du Conseil fédéral (archives).
Le virologue Didier Trono est le responsable du groupe diagnostics et tests de la task force scientifique Covid-19 du Conseil fédéral (archives).
ATS

Un dépistage massif du coronavirus en Suisse n'est pas la meilleure solution, malgré l'arrivée des tests rapides, estime Didier Trono, membre de la task force Covid-19 du Conseil fédéral. Il pointe leur moins bonne sensibilité et la logistique à mettre en place.

Cette stratégie, notamment utilisée en Slovaquie, «permet de repérer les personnes les plus contagieuses, mais en laisse aussi passer certaines entre les mailles du filet, notamment une large fraction de celles qui sont en période d'incubation», explique dans un entretien diffusé vendredi par Le Temps le virologue Didier Trono, responsable du groupe diagnostics et tests de la task force scientifique.

Les tests antigéniques «sont les plus appropriés chez les personnes ayant des symptômes depuis moins de quatre jours, période correspondant en général au pic de la charge virale», explique le professeur à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). «Plus tôt dans l'infection ou plus tard, la charge virale est plus basse et le test peut 'rater' des cas».

Logistique «colossale»

Il note également que ces tests s'effectuent dans le nez avec un écouvillon, «tout comme les tests PCR». En se basant sur l'estimation selon laquelle une personne formée peut réaliser 80 tests pendant une journée, «cela donne une idée de la quantité de personnel soignant qu'il faut mobiliser si l'on souhaite tester des centaines de milliers de personnes dans le même laps de temps», ajoute M. Trono.

Selon lui, il existe une méthode plus efficace, mais qui est applicable à l'échelle d'une ville. Elle consiste à tester toute une population trois fois de suite, tous les trois jours. «De cette manière, on identifierait probablement toutes les personnes infectées [...] Mais là encore, il faut imaginer la logistique colossale que cela nécessiterait».

Le virologue remarque que les mesures prises par certains cantons «semblent porter leurs fruits». Il faut cependant ramener le taux de reproduction du virus à une valeur inférieure à 1, «entre 0,7 et 0,8». «Si on y parvient, le nombre de nouveaux cas devrait diminuer de moitié toutes les deux semaines, ce qui permettra aux hôpitaux de tenir jusqu'à la fin de l'année sans être débordés», ajoute-t-il.

Avec les vacances de fin d'année, qui «seront l'équivalent d'un mini-confinement», grâce à la fermeture des écoles, «on peut ainsi envisager de contrôler le virus jusqu'au printemps», poursuit M.Trono.

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