Grand Conseil – FR Le budget fribourgeois 2021 discuté sur fond de crise sanitaire

lp, ats

17.11.2020 - 16:25

Le Grand Conseil fribourgeois est entré en matière sur un budget 2021 prévoyant un bénéfice de 300'000 francs environ (archives).
Le Grand Conseil fribourgeois est entré en matière sur un budget 2021 prévoyant un bénéfice de 300'000 francs environ (archives).
sda

Les députés fribourgeois sont entrés en matière mardi sur le budget 2021 de l'Etat de Fribourg. Prévoyant un bénéfice de 281'380 francs, celui-ci tombe dans un contexte sanitaire plus que jamais incertain avec la deuxième vague de Covid-19.

L'entrée en matière n'a pas été combattue, malgré les critiques du camp socialiste sur les baisses d'impôt. Rapporteur de la Commission des finances et de gestion, le député PDC Laurent Dietrich a souligné la difficulté d'établir un budget dans le contexte incertain entourant la crise du Covid-19, notamment pour les charges.

«Equilibré, le budget 2021 comprend des investissements renforcés et des baisses fiscales pour la population, malgré la pandémie», a résumé le grand argentier cantonal Georges Godel, sans oublier le déploiement progressif de plan climat fribourgeois. La copie avait été dévoilé à la presse début octobre, avant la deuxième vague.

Passer le cap

«La solidité des finances cantonales nous permet de passer le cap», a insisté le magistrat PDC. Le plan de relance de l'économie fribourgeoise, voté il y a un mois pour un montant de 63,3 millions de francs, est considéré à part du budget. Il s'appuie à hauteur de 50 millions sur la réallocation de fonds et de provisions.

Le groupe Vert Centre Gauche, par la voix de Claude Chassot, a pris acte de la volonté du Conseil d'Etat d'augmenter les investissements. Au-delà, en lien avec la crise sanitaire, «nous marchons sur des oeufs», a averti le député chrétien-social. Une inquiétude partagée par son collègue socialiste Elias Moussa.

«Le budget 2021 n'assure pas l'avenir», a déploré ce dernier au regard de l'impact de la pandémie, en particulier pour le maintien des prestations sociales. A droite, les députés ont salué la prise en compte de la crise économique, à l'instar de l'UDC, pour qui le soutien aux entreprises reste impératif, selon Philippe Demierre.

Appel à la prudence

Le PLR, par la voix de Romain Collaud, a appelé à la prudence, craignant déjà la perspective de plans de réduction de la voilure. «Je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure», a-t-il précisé, mais il importe de maîtriser les dépenses. Le PDC Hubert Dafflon s'est voulu plus positif, parlant de «budget heureux».

Selon lui, «c'est à l'Etat de jouer un rôle anticyclique», tout en soulignant le caractère périlleux de l'exercice. Les 380 millions de francs promis à la réforme de la Caisse de prévoyance des employés de l'Etat (CPPEF) ont aussi fait irruption dans le débat, un objet soumis au peuple fribourgeois le 29 novembre.

L'équilibre budgétaire, une exigence constitutionnelle, s'appuie sur des ressources extérieures et un recours accru aux fonds et provisions constitués ces dernières années. La copie de Georges Godel permet notamment d’assumer les pertes de revenus dues principalement à la crise économique induite par le Covid-19.

Péréquation fédérale

Le budget 2021 comprend les baisses fiscales de 48,1 millions de francs en faveur des personnes physiques voulues avant la pandémie. La manne intègre 16 millions de réduction de l'impôt sur le revenu. Elle accroîtra le pouvoir d'achat, selon le Conseil d'Etat. Au total, les recettes fiscales devraient reculer de 75,9 millions.

Tant les recettes que les charges progresseront de 1,8% par rapport à 2020, à presque 3,8 milliards de francs. Les premières profitent d'un supplément de la péréquation financière fédérale. L'apport atteint 72,3 millions, pour un total de 462,5 millions, représentant 12,1% du budget.

L'Etat de Fribourg a encore inscrit, par anticipation en lien avec le Covid-19, 10 millions de francs destinés à la santé et à la prévoyance sociale. Les investissements bruts se montent pour leur part à 209,1 millions de francs, en croissance de 11,3%., avec un degré d’autofinancement «assez faible» de 54,3%.

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