Fédérales – BE CN Le Jura bernois orphelin

ATS

21.10.2019 - 11:17

Avec le départ de Manfred Bühler, les francophones du canton de Berne n'auront plus de représentant sous la Coupole (archives).
Avec le départ de Manfred Bühler, les francophones du canton de Berne n'auront plus de représentant sous la Coupole (archives).
Source: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

Le Jura bernois devra attendre 2023 pour espérer avoir un représentant au sein de la délégation bernoise du Conseil national. Seul élu de la partie francophone du canton, l'UDC Manfred Bühler a mordu la poussière.

«C'est une grande déception pour la région», a estimé lundi Manfred Bühler sur les ondes de Radio Jura bernois (RJB), ajoutant qu'elle devra aujourd'hui patienter avant de retrouver une voix sous la Coupole fédérale. Mais il estime que le Jura bernois «ne va pas s'arrêter de tourner pour autant».

Le maire de Cortébert ne peut pas spéculer sur une élection de son collègue Werner Salzmann au Conseil des Etats pour être repêché. Il a terminé à la 9e place sur 7 élus UDC, 2e des viennent-ensuite. Les francophones n'auront plus de représentant sous la Coupole alors qu'ils constituent près de 10% de la population du canton de Berne.

Pas de mobilisation de l'électorat

S'il est arrivé largement en tête dans le Jura bernois, Manfred Bühler a en revanche a été distancé dans les arrondissements germanophones. Il a fait les frais de la perte d'un siège du canton de Berne pour des raisons démographiques et du recul de l'UDC sur le plan suisse.

L'électorat du Jura bernois porte aussi une part de responsabilité en ayant fait preuve d'une certaine passivité. La participation dans la partie francophone a atteint 36,8%, soit dix points de moins que le taux enregistré au niveau cantonal. Elle était même de 52,3% dans l'arrondissement Berne-Mittelland.

Cumul ou listes régionales

Pour être quasiment certain d'être élu, un candidat francophone doit être cumulé sur sa liste au nom de la défense de la minorité et de l'image bilingue du canton de Berne. Mais aucun parti n'a été disposé à accorder ce privilège.

Une autre solution pour s'assurer un siège résiderait dans des listes régionales francophones apparentées. Mais il faudrait alors faire abstraction des différends sur la Question jurassienne.

Seul le PDC avait cette année une liste entièrement francophone. Mais elle n'a recueilli que 0,5% des suffrages sur le plan cantonal. Dans le Jura bernois, cette liste romande a obtenu 9,1% des suffrages.

L'absence d'un représentant de la partie francophone peut contribuer à donner au Jura bernois l'image d'une région périphérique, à la fois dans le canton de Berne mais aussi en Suisse romande. Privé de représentant de langue française, le canton pourrait aussi perdre un peu de son rôle de canton pont entre Suisse romande et Suisse alémanique.

Pas une première

La partie francophone du canton a été constamment représentée à la Chambre du peuple de 1848 à 2011. Mais il y a huit ans, le sortant UDC de La Neuveville Jean-Pierre Graber n'avait pas été réélu. Premier des viennent-ensuite, il avait finalement accédé au Conseil national début de 2015 après la démission de Hansruedi Wandfluh.

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