Identité électroniqueLes syndicats plaident pour un service public numérique
gd, ats
2.2.2021 - 10:53
Privatiser l'identité électronique (e-ID) serait une erreur fatale, aux yeux des syndicats. L'USS appelle à rejeter le projet de loi, soumis au peuple le 7 mars, et à développer à la place un «vrai service public numérique, transparent, sûr et accessibles à tous».
«Tout le monde admet désormais que la pénétration marchande de nos intimités par des géants commerciaux, qui accumulent et commercialisent nos données, ouvre des dangers inédits», a rappelé Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS), mardi devant la presse. «Dans ce contexte, privatiser notre identité numérique est une folie».
Les syndicats s'inquiètent de voir non seulement des données sensibles tomber entre les mains d'entreprises privées, notamment des assurances, mais aussi des personnes exclues du système. Les prix ne sont pas encadrés par la loi et le risque d'oligopole ou de monopole existe, pointent-ils. D'autant plus que le consortium SwissSign est déjà dans les starting blocks.
Contre un bradage aux privés
Le développement de l'e-ID, infrastructure fondamentale sur Internet, ne doit pas être laissé en main privée. «Au contraire, il faut saisir l’opportunité de mettre en œuvre un service public d'identité numérique, qui réponde aux besoins d’aujourd’hui et de demain. Et ainsi garder le contrôle sur une tâche fondamentale de l’Etat au lieu de la brader à des acteurs intéressés par le profit», a plaidé Daniel Münger, président de syndicom.
De nombreux services sont déjà accessibles en ligne, ont poursuivi les représentants des syndicats. C'est la preuve que la Confédération, les cantons et les communes sont parfaitement capables d’assurer la numérisation. La Suisse peut devenir une pionnière du service public numérique, selon eux. Elle dispose des moyens et des compétences nécessaires.
Le gouvernement et les partis bourgeois estiment quant à eux que le projet simplifiera la vie des citoyens. Il est sûr et définit clairement les rôles de chacun. La Confédération conserve sa fonction souveraine, d'après eux. Elle vérifie l'identité des utilisateurs, certifie les fournisseurs et contrôle le respect de la loi. Les fournisseurs s'occupent eux de la mise en oeuvre technique.